Né à Neuvic sur l'Isle en 1903 - décédé à Paris en 2003, Maurice Meunier
est un homme du Périgord, c'est aussi un homme du 20eme siècle, français, citoyen du Monde.
Fils d'un couple d'instituteurs militants socialistes, ainé d'une fratrie de 4 enfants, son enfance est marquée par « l'exil » (pour raisons politiques: ses parents ayant soutenu une grève ont
été mutés au fin fond du Périgord noir) puis par le départ du père pour la Grande Guerre. Malgré les opinions de ses
parents, ou peut être de ce fait, il sera toute sa vie croyant et pratiquant catholique. C'est néanmoins un esprit très ouvert : dans les années 20, il fait des études brillantes de
Physique à Bordeaux où il apprend le piano et commence à se passionner pour la littérature et les romans. Il se marie en 1924 avec Marguerite Roques, étudiante en physique sur les mêmes bancs (ce qui est remarquable pour l'époque).
Devenu professeur de Physique, il va, avec son épouse (elle aussi professeur de Physique), et, comme c'était l'usage à l'époque, de poste en poste en France. Sarlat, Niort, Nancy, enfin Paris en 1941, sont les diverses villes où le couple travaille, ce
jusqu'à la fin des années 40.
Il fait, comme chimiste, son service militaire dans les poudreries où il est assez sérieusement hypérité ce qui lui vaudra, toute sa vie, une certaine gène respiratoire.
Pendant cette période il passe brillamment l'agrégation de Physique, et se passionne pour la littérature. Il écrit et publie deux romans à la NRF qui n'ont pas le succès qu'il attendait.
En 1930 il est le père d'une fille en 1944 lui vient un fils.
A la fin de cette période, en 1951 il accepte le poste de Proviseur du Lycée Yersin à Dalat (Vietnam). Il y a été attiré par Madame Marty, sa belle soeur, présente en Indochine depuis les années 40, également professeur de Physique et qui a laissé elle aussi quelques souvenirs parmi les anciens. Il y restera jusqu'en 1960, sur deux périodes de 4 ans entre 51 et 55 puis entre 56 et 60.Entre les deux, en 1955, il est proviseur au lycée Delafosse de Dakar (Sénégal).
Durant sa seconde période au Vietnam, il participe au débuts de l'Université de Dalat où il donne des cours de
Physique.
La période Vietnamienne de sa vie fut pour lui faste, par delà les guerres. il a noué
d'excellentes relations avec nombre de personnalités locales, oeuvré sans relache à l'amitié entre les peuples vietnamiens et français et noué des liens durables. Le lycée Yersin à cette époque était le creuset où se faisaient les élites du pays. Il a permis les premiers diplomés français d'origine montagnarde (minorités
ethnique – d'après la langue officielle).
Il est promu chevalier de la Legion d'Honneur de l'Indochine par l'empereur Bao Dai en 1955.
Revenu en France, il est successivement Proviseur des lycée de Laon et de Reims, ce jusqu'en 68, année où il prend sa
retraite, chevalier de la légion d'honneur.
Son épouse décède en 85 ce qui sera pour lui un moment d'une grande difficulté.
Homme profondément cultivé, et aimant les découvertes, il a continué à voyager (New-York, Las Vegas etc..), à s'
intéresser à la littérature et à écrire jusqu'à la fin de sa vie; de même, il a pu jouer au piano très loin dans son âge.
Homme du vingtième siècle, Il a profondément aimé et les Hommes et la Vie.
Jean-Louis Meunier