Nous avons le plaisir de vous faire découvrir les articles ci-dessous qui reprennent le carnet d'Histoire de l'association AD@ly à partir de la période 2021.
Nous vous rappelons que l’appel à projets pour le Sommet Afrique France se terminera le lundi 12 avril 2021 à 12h.
Le dépôt est à effectuer exclusivement sur la plateforme e-services de Montpellier Méditerranée Métropole.
Pour cela, il est nécessaire de créer un compte usager puis de joindre le formulaire projet complété (fiche G) ainsi que les pièces justificatives requises.
Formulaire de candidature à retrouver sur cette page : https://www.montpellier3m.fr/sommet-afrique-france
Pour toute demande d’information, contactez : africa-france2021@ville-montpellier.fr
La Maison de la francophonie
de Montpellier
(en cours de création)
Organise une
visioconférence
Accès libre, cliquez sur le lien
https://univ-montp3-fr.zo/j/96605971266?pwd=NUE4OVo3K25pOFcxRTFNa0VlSFNtZz09
ID de réunion : 966 0597 1266 ; code secret : 325741
Dimanche 21 mars 2021
de
14h à 17h30
Femmes et féminités francophones
dans le monde
entre guerres, génocides et paix
Témoignages de
1ère partie : Paulette Houbouyan-Coutant, Bui Tran Phuong,
Hemley Boum, Kethy Tioulong, Beata Umubyeyi Mairesse, Olga Yameogo
2ème partie : Dao Thanh Huyen, Edyeh Nada -Sto el, Adama Kante,
Adelaide M. Russo, NguyenThao Huong, Yasmine Baghbagha, Anissa Barrak
Animés par
Pierre Journoud historien, vice-président d’ AD @l Y
Marc-Alexandre Oho-Bambe écrivain - poète - slameur
Le 20 mars 2021 l'Assemblée Générale de l'association A D@LY s'est tenue en visio-conférence par l'intermédiaire de ZOOM. L'assemblée avait été régulièrement convoquée par mails et rappel sur Facebook.
L'organisation a été magistralement coordonnée par Anna OWHADI RICHARDSON et Corynne BASAGANA.
Ordre du jour :
Bilan général depuis la création en 1994
Le présent et l'avenir :
• Création de la Maison de la Francophonie de Montpellier
• Coopération décentralisée Occitanie/Lam Dong
Organisation de l’événement à l’occasion du 75ème anniversaire de la mort d’Alexandre Yersin, des 125 ans de sa découverte du plateau du Lang Bian et de la fête de la Francophonie
Date I 3 – 4 MARS 2018
Lieu I DALAT (VIET NAM)
Par I Le Centre Francophone de Dalat
Le 20 mars est la journée internationale de la Francophonie, et c’est généralement durant tout le mois que se tiennent des événements célébrant la langue française partout dans le monde.
En mars, le premier du mois, les vietnamiens célèbrent aussi la mort de l’illustre Docteur Alexandre Yersin. Cet homme d’exception est principalement connu pour avoir découvert le bacille de la peste, mais il a aussi découvert la toxine diphtérique avec Émile Roux. Ces explorations en Indochine permirent la construction de nombreux axes routiers actuels et surtout la naissance de la ville de Dalat sur les hauts-plateaux du centre. Il introduisit, entre autres, l’arbre à caoutchouc et la quinquina, ce qui développa une activité économique qui profite toujours au Vietnam. Il fut un homme généreux et attentionné envers les plus faibles, passionné par les avancées scientifiques et technologiques de son temps.
Lire la suite en téléchargeant le document ci-dessous
L'objectif de l'association est d'apporter de nouvelles preuves de la causalité entre la dioxine et les maladies des Vietnamiens qui ont été victimes des épandages d'Agent Orange de l'armée américaine, et de leurs descendants.
Dans le cadre des premières assises Sciences-Société de Montpellier, AD@lY et les membres de la fondation FAPE (Fondation pour l’expertise de l’Agent orange et des Perturbateurs Endocriniens) - en savoir plus l Cliquer ici 27 AVRIL 2017 - Création de FAPE -, animeront un atelier interrogeant sur ce qui lie l'Agent Orange et les perturbateurs endocriniens.
Date l Du 3 au 5 juillet 2017
Lieu l Site Saint Charles – Université Montpellier 3
Adresse l Rue du Professeur Henri Serre. 34080 Montpellier
Crédit photo l CNRS
Axe l 5
Date l Mercredi 5 Juillet 2017
Horaire l 9 hres 30 - 12 hres 30
Thème l Agent orange et perturbateurs endocriniens : même combat ?
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9h30 - 10h30 l Diffusion du film documentaire "VIETNAM : Agent Orange, une bombe à retardement
(Thuy Tiên Ho et Laurent Lindebrings. 57 mn)
11h00 - 12h30 l Atelier "AGENT ORANGE ET PERTURBATEURS ENDOCRINIENS : MÊME COMBAT ?"
Naissance de la FAPE, Fondation pour l’expertise de l’Agent orange et des Perturbateurs Endocriniens.
L'atelier présentera les objectifs d’une association récemment créée à Montpellier, la FAPE, présidée par Charles Sultan, professeur d’endocrinologie pédiatrique à l’Université de
Montpellier, expert en santé-environnement.
Fondée sur la mise en commun de compétences universitaires internationalement reconnues et la contribution d’acteurs professionnels et associatifs, cette association vise à créer une fondation pour l’expertise du scandale de la guerre chimique au Vietnam, en particulier de l’Agent orange, pour en préciser les données scientifiques et en atténuer les conséquences humaines, mais aussi pour mieux comprendre et prévenir les effets actuels des perturbateurs endocriniens en France.
L'atelier sera précédé de la diffusion du film VIETNAM : Agent Orange, une bombe à retardement (Thuy Tiên Hô et Laurent Lindebrings, 57 mn)
Anna Owhadi-Richardson (FAPE / Les Amis de Dalat sur les traces de Yersin, AD@lY / ex-médecin spécialisée en santé publique), Pierre Journoud (FAPE
/ AD@lY / professeur d’histoire, EA CRISES, UPVM3), Hélène Mandroux (FAPE, médecin et maire honoraire de Montpellier), Jean-Louis Roumégas (FAPE, ancien député de l’Hérault et président du groupe
d’étude Santé-Environnement de l’Assemblée Nationale et vice-président du groupe d’amitié France-Vietnam), Gérard Daviot (Association d’amitié franco-vietnamienne, AAFV), Alain Gnocchi-Espérinas
(AAFV Montpellier/Hérault), Tran To Nga (auteure de Ma Terre empoisonnée, Stock, 2016, elle a intenté en 2015 en France un procès contre Monsanto et les principales firmes chimiques américaines
productrices des défoliants utilisés pendant la guerre du Vietnam) - sous réserve -, Thuy Tiên Ho (cinéaste-documentariste, co-réalisatrice
du documentaire « Agent orange. Une bombe à retardement », 2012), Jade Owhadi (étudiante University of York / engagée dans des opérations humanitaires avec des patients présumés victimes de la
guerre chimique), Bérénice Rouaze (auteure d’un mémoire de M2 intitulé « L’Agent orange et les dénégations française »).
SOUTIEN à Madame TRAN TO NGA contre des firmes chimiques états-uniennes ayant fourni l’Agent Orange-Dioxine à l'armée américaine pour la guerre du Vietnam
Madame Tran To Nga, Française d’origine vietnamienne intente depuis 2015 un procès contre les firmes ayant fourni l’Agent Orange-Dioxine à l'armée américaine pour la guerre du Vietnam.
Madame Tran To Nga, comme quatre millions de Vietnamiens, des dizaines de milliers de soldats et de civils américains ainsi que leurs alliés philippins, néozélandais, sud-coréens et australiens, est victime de l’Agent orange, un défoliant très toxique déversé sur le Vietnam à partir de 1961 pendant plus d'une dizaine d’années. Quarante ans après la fin de la guerre, l’Agent Orange continue à faire des ravages tant sur les hommes que sur leur environnement naturel.
Crédit Photo l L'humanité
English version
SUPPORT Mrs TRAN TO NGA in her lawsuit against US chemical companies that provided Agent Orange-Dioxin to the US Army for the Vietnam
In 2015, Mrs Tran To Nga, a French citizen of Vietnamese origin, filed a lawsuit against the companies that supplied Agent
Orange-Dioxin to the US Army for the Vietnam War.
Mrs Tran To Nga, the same as four million Vietnamese, tens of
thousands of American soldiers and civilians, as well as their Filipino, New Zealand, South Korean and Australian allies, is a victim of Agent Orange, a very toxic defoliant
sprayed on Vietnam starting in 1961 and continuing for more than a decade. Forty years after the end of the war, Agent Orange continues to wreak havoc on both men and their natural
environment.
De concert avec de nombreuses associations de différents pays, nous faisons appel à la solidarité internationale pour couvrir les frais liés au procès.
Certes, les 3 avocats du cabinet Bourdon ont renoncé aux honoraires auxquels ils pourraient prétendre, mais les dépenses pour les traductions et la certification de documents, évaluées à 60.000 euros, restent à la charge de Madame Tran To Nga.
Nous la soutenons dans son combat et particulièrement dans ce procès, où elle symbolise
Crédit Photo l Ouest France
les souffrances des quatre millions de victimes vietnamiennes actuelles ainsi que celles que la dioxine fera inévitablement dans le futur.
Les personnes exposées il y a plus de 50 ans à ce poison qu’elles ont accumulé dans leur corps le transmettent à leurs descendants et en font les victimes d’une guerre qu’elles n’ont pas vécue.
Cette action judiciaire doit connaître un retentissement international car elle incarne la lutte
• pour que les victimes vietnamienne de l’Agent Orange soient soignées, indemnisées, réinsérées dans la société et retrouvent leur dignité ;
• pour que le Vietnam soit décontaminé;
• pourque l’interdiction juridique d’utiliser des armes chimiques soit effectivement respectée;
• pour la paix dans le monde.
Paris, le 9 mai 2017
English version
Jointly with numerous associations from different countries, we appeal for international solidarity to assist in covering the costs of the trial.
Of course, the three lawyers of the Bourdon law firm have waived their fees, but costs incurred for the translation and certification of documents, estimated at
60,000€, are incumbent upon Mrs. Tran To Nga.
We support her struggles and particularly her lawsuit, where she symbolizes the four million Vietnamese victims who are currently suffering, as well as those that
dioxin will inevitably cause in the future.
More than 50 years after its spraying, dioxin is still present in the bodies of people who were exposed to it, and
is passed on to their descendants, making them victims of a war they have not experienced.
This legal action must attract international attention as it embodies the struggle:
• for the Vietnamese victims of
Agent Orange to regain their dignity, by being treated, compensated and reintegrated into society;
•for Vietnam to be decontaminated;
• for ensuring that the legal prohibition against the use of chemical weapons is effectively respected;
• for peace in the world.
Paris, 9 May 2017
THE SUPPORT COMMITTEE TO MS. TRAN TO NGA IN HER LAWSUIT AGAINST US CHEMICAL FIRMS.
Premiers signataires
First Signatories
AAFV (Association d’Amitié Franco-Vietnamienne) http://www.aafv.org/ Cap Vietnam http://www.cap-vietnam.com/
CID Vietnam (Centre d’Information et de Documentation sur le Vietnam contempo- rain) http://www.cidvietnam.org
Collectif Vietnam Dioxine https://collectifvietnamdioxine.wordpress.com/ FaAOD (Fonds d’alerte contre l’Agent Orange/Dioxine) www.faaod.fr Orange DiHoxyn http://orange-dioxin.com/
UGVF (Union Générale des Vietnamiens de France) https://toasang-ugvf.org/ Le Village de l’Amitié de VAN CANH www.villageamitie-vancanh.fr
Sông Viêt
VNED (Vietnam les Enfants de la Dioxine) www.vned.org
Coordination du Comité de Soutien :
Hô Thuy Tien, réalisatrice du film "Agent Orange une bombe à retardement ", repré- sentante personnelle de Tran To Nga. Contact : ttien.ho@gmail.com
A propos du combat de Tran To Nga, de l'Agent Orange et pour faire un don, voir aussi l L'Agent Orange
Introduction de la Présidente, Anna Owhadi Richardson.
Je suis heureuse de vous informer que la version de BADAWI en édition bilingue de
Mohed Altrad traduite par Tran Thu Dung et imprimée à Hanoi est prête.
Préfaces de Michaelle Jean, Secrétaire générale de l'OIF et du Pr Henri Pujol, Président d'honneur fondateur d'AD@lY , Président d'honneur de la Ligue contre le cancer.
Cet ouvrage conseillé par le Ministère de l'éducation nationale en France espère remplir sa mission de promotion de la langue française auprès de la jeunesse vietnamienne par cette édition à présentation pédagogique ( les deux langues en face à face : explication de Jeannine Deunff ).
C'est l'histoire du parcours passionnant d'un homme parti de rien et couronné par le prix du meilleur entrepreneur mondial en 2015 à Monaco.
Écrivain, il est l'auteur de plusieurs ouvrages et est le Président du MHR à Montpellier ( Altrad Stadium / Rugby). Illustration de GASTON et Man."
Occitanie Coopération organise, en partenariat avec la Région Occitanie-Pyrénées/Méditerranée, une journée d’information à destination des associations de solidarité internationale souhaitant répondre à l’appel à projets co-développement international ouvert par la Région pour l’année 2017.
Le mardi 18 avril 2017 à l’espace Capdeville de Montpellier (la salle Occitanie)
PROGRAMME
10h30-12h30 : présentation de l’appel à projets – intervention de Thomas Lavaur, chargé de mission Région Occitanie-Pyrénées Méditerranée
14h-16h30 : point conseil de l’équipe d’Occitanie Coopération
Plus d'information et inscription en cliquant ici
Journée ouverte à tous - inscriptions obligatoires
Pour en savoir plus, contactez : equipe@oc-cooperation.org - 05 32 26 26 73
Tous les membre d'AD@lY et exceptionnellement toute autre personne intéressée porteuse de projets.
Elle se déroulera en présence de l'Ambassadeur du Vietnam S.E.M. NGUYEN NGOC
SON
Pour tous renseignements l Contactez-nous au : 06.10.38.90.14
74ème anniversaire de la mort de Yersin
Pèlerinage à Nha Trang des étudiants de l'Université Yersin de Da Lat sponsorisé par AD@lY avec la participation du Club Richelieu et de AEVM, Association des Étudiants vietnamiens de
Montpellier.
Hélène Mandroux, Maire honoraire de Montpellier,
invitée d'honneur découvre le pays si cher à "Ông Nam"...et la vénération des vietnamiens envers leur bienfaiteur.
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Le Singe 🐒 nous quitte demain 28 Janvier pour laisser la place au Coq 🐓
Je transmets mes meilleurs vœux aux amis de Yersin, du Vietnam et à leur proches.
Et surtout une BONNE SANTÉ !
La définition de la santé de l'OMS qui date de 1946 est dépassée .... :
"Un état de complet bien être physique mental et social"
Je préfère celle de Georges Canguilhem :
"La santé est la capacité prolongée d'un individu de faire face à son environnement émotionnellement , physiquement et socialement"
Cette définition est particulièrement adaptée au monde d'aujourd'hui, un environnement plein d'incertitudes...gardons la capacité prolongée d'y faire face surtout émotionnellement ... Restons positif pour voir le bouteille à moitié pleine et contribuons ensemble à la remplir.
Anna Owhadi-Richardson - Présidente d'AD@lY
AD@lY vous invite à fêter l’année du Coq le 18 février avec les Étudiants vietnamiens de Montpellier AEVM
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Phúc Lộc Thọ - Bonheur Santé Prospérité
Les 10ème Assises de la coopération décentralisée France-Vietnam on eu lieu entre le 14 et le 16 Septembre 2016 à Cân Tho, dans le delta du Mékong.
Ces assises ont été une bonne occasion pour les entreprises des deux pays de renforcer leur coopération dans quatre secteurs prioritaires que sont l’économie et le tourisme; l’éducation et la
santé; l’environnement, l’adaptation au changement climatique, l’agriculture et l’aquaculture; le
développement urbain.
Une vue de la ville de Cân Tho. Photo : Duy Khuong/VNA/CVN
Selon le diplomate français, cet a réuni environ 300 délégués vietnamiens et 200 français. Toujours dans le cadre des assises, a été organisés du 12 au 18 septembre la semaine culturelle Vietnam
- France, du 15 au 17 septembre la foire internationale Vietnam - France, le 15 septembre un colloque sur la promotion du commerce bilatéral.
La coopération décentralisée franco-vietnamienne a débuté en 1989 avec la mise en place du partenariat entre la région Île-de-France et la ville de Hanoi, et s'est développée fortement dans les
années 1990.
Les acteurs impliqués dans la coopération décentralisée au Vietnam sont très nombreux et variés, avec 34 collectivités territoriales dont 7 conseils régionaux, 6 conseils généraux, 13 communes et
8 établissements de coopération intercommunale. Leurs actions se concentrent sur trois zones urbaines à Hanoi, Hô Chi Minh-Ville et Thua Thiên-Huê, ainsi que dans une dizaine de localités
rurales.
Les domaines de coopération sont très diversifiés, avec un total de plus de 240 projets déployés.
Neuf éditions des Assises de la coopération décentralisée franco-vietnamienne ont été organisées afin de mutualiser les expériences et ainsi maintenir le dynamisme de cette coopération de
proximité. Elles favorisent également la création de nouveaux partenariats entre collectivités territoriales. Les dernières assises se sont déroulées à Brest en 2013. En savoir
plus I Cliquez ici Les 10ème Assises de la coopération
décentralisée France-Vietnam ou le Site officiel des Assises de Cân
tho I
Source I Adapté de Les prochaines Assises France - Vietnam 2016 à Cân Tho (Le Courrier du
Vietnam)
Anne et M.Pham S , Vice Président du Comité Populaire du Lam Dong, discutant de projets en cours et futurs en préparation
des Assises à Cân Tho. (Da Lat)
Sources : asiapacnews
- indomemoires.hypotheses - asialyst
Parution originale : 31 Août 2016
Auteur : Pierre Journoud (1)
Le président de la République effectuera une visite d’Etat au Vietnam, les 6 et 7 septembre, aussitôt après sa participation au Sommet du G20 réuni pour la première fois en Chine. Voilà douze ans qu’un président français ne s’était pas rendu dans ce pays engagé depuis une trentaine d’années dans un processus d’ouverture internationale et de réformes structurelles (le Doi Moi) qui en a modifié partiellement, mais en profondeur, le visage.
Après la visite historique de François Mitterrand, venu en 1993 y « clore un chapitre pour en ouvrir un nouveau », Jacques Chirac, mû par une forte appétence pour les grandes et vieilles civilisations asiatiques, n’avait pas négligé l’Asie du Sud-Est et encore moins le Vietnam. Il était même allé à deux reprises à la rencontre des Vietnamiens : en 1997, à l’occasion du 7e Sommet de la Francophonie, puis en 2004, lors du 15e Sommet de l’ASEM (Asia-Europe Meeting), deux grandes rencontres multilatérales accueillies pour la première fois au Vietnam par des autorités plus que jamais désireuses de conforter leur intégration régionale et internationale, après des décennies de guerre et de relatif isolement vis-à-vis du monde non communiste.
De Jacques Chirac à François Hollande : l’effacement du passé comme contrainte politique
En 2004, précisément, le passé était encore présent. Il fallait solder le cinquantenaire de la bataille de Dien Bien Phu et des accords de Genève qui avaient mis fin à la « guerre d’Indochine », accorder – pour la première fois au niveau du président de la République, grâce à l’action de l’Association nationale des combattants de Dien Bien Phu, dissoute peu après – l’hommage de la nation aux anciens combattants, et accompagner les colloques des historiens contemporanéistes qui s’étaient engagés, eux aussi de façon inédite, dans une fructueuse coopération scientifique.
Ce temps fort, à l’évidence le dernier en présence d’un si grand nombre de témoins, fut dominé par un esprit de compréhension, de respect et de dignité. Le passé s’était aussi invité par effraction : aux yeux des Vietnamiens et de leurs voisins chinois, la diplomatie française venait de se distinguer, en 2003, en renonçant à suivre les États-Unis de George W. Bush dans leur imprudente aventure irakienne. Cette posture de défiance à l’égard de l’« hyperpuissance » américaine avait alors fait resurgir le souvenir de l’opposition vibrante du général de Gaulle à l’engagement militaire massif des États-Unis au Vietnam et en Asie du Sud-Est dans les années 1960 même si, en 2004, l’intérêt de Hanoï, alors candidat à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), lui commandait de mettre en sourdine ses récriminations diplomatiques à l’encontre de l’ancien adversaire américain.
Dans la plus pure tradition gaullienne et plus offensif que jamais dans sa lutte pour le respect de la diversité culturelle, Jacques Chirac avait aussi, devant les étudiants rencontrés à l’Espace culturel français lors de sa seconde visite à Hanoï, fustigé l’hégémonie de la langue anglaise en l’accusant de « rétrécir la pensée » et de conduire à une « sous-culture générale » : « Dans un monde où il n’y aurait qu’une seule langue, avait-il averti, tout le reste disparaîtrait. Ce serait une catastrophe écologique. » La promotion de la francophonie se distinguant difficilement de celle des Droits de l’Homme, il avait remis discrètement à ses hôtes vietnamiens, comme son prédécesseur en 1993, une liste de prisonniers politiques à libérer – et dont certains le furent effectivement.
François Hollande n’aura pas à supporter le (sur)poids du passé. Sans doute, ses discours seront-ils émaillés de quelques formules convenues sur les « liens indéfectibles hérités de l’histoire » et la « proximité entre nos deux peuples ». Mais, les Vietnamiens sont jeunes, très jeunes : 65% des 90 millions d’habitants sont nés après 1980, plus de la moitié ont moins de 30 ans, et un quart environ, moins de 15 ans. Cette histoire ne leur parle plus. Même leurs dirigeants ne sont plus assez vieux pour avoir vécu, adultes, la colonisation et son dénouement. Né en 1944, Nguyen Phu Trong, secrétaire général du parti communiste, est le plus âgé des quatre plus importants membres du Bureau politique… Le réalisme politique, parfois non dénué de cynisme, l’emporte sur le facteur idéologique. Sans doute, François Hollande rappellera-t-il aussi aux dirigeants de l’État-parti vietnamien l’importance du respect des Droits de l’Homme, pour les inciter à octroyer de véritables libertés d’expression et de réunion publiques à une société civile embryonnaire encore privée de toute capacité d’opposition politique. Personne ne s’attend toutefois à des avancées décisives et encore moins rapides dans ce domaine, au moins tant que l’État-parti peut conforter par ses succès économiques une légitimité historiquement tirée de ses victoires politico-militaires contre le colonisateur et ceux qui lui ont succédé.
En France non plus, l’Indochine n’est plus un sujet de polémique. Les « anciens d’Indo » sont de moins en moins nombreux et ne constituent plus un lobby à proprement parler, à supposer qu’ils l’aient été auparavant. Avec Bigeard, leurs derniers hérauts ont disparu. Au-delà des vétérans, la perception globale des derniers régimes communistes de l’histoire a profondément évolué. Ni la Chine ne le Vietnam ne sont plus appréhendés avec les lunettes déformantes qui les avaient fait passer, auprès d’une partie de nos élites, d’un statut idéalisé au rang de paria. Le communisme, la colonisation indochinoise, la guerre, Dien Bien Phu, n’intéressent plus guère, à première vue, qu’une poignée d’historiens et de diplomates, d’écrivains, de réalisateurs et de cinéastes, stimulés par les bataillons un peu plus nombreux d’amateurs d’histoire politique, coloniale et militaire – souvent les mêmes. Aussi, les dirigeants français seraient-ils fondés, aujourd’hui, à faire de ce passé table rase.
La prégnance de l’imaginaire colonial
À bien y regarder, pourtant, le passé n’est pas mort. Il pèse encore, d’une façon moins conscientisée, sur la relation franco-vietnamienne.
Relativement nombreux sont encore les Français qui entretiennent le souvenir de cette page d’histoire commune, par leurs origines vietnamiennes (au moins 300 000 Viet Kieu) ou des attaches familiales nées de la colonisation, par leurs voyages touristiques au Vietnam (211 636 en 2015 contre un peu plus de 130 000 une décennie auparavant), leurs activités professionnelles et/ou associatives…
Côté pile : le romantisme suscité par le processus d’interpénétration de deux vieilles civilisations, corps et esprits, et tout ce qui a pu en surgir de constructif, fructueux et durable. Côté face : la gravité des malentendus, la cruauté de la guerre, le fiel de la défaite et l’humiliation de l’abandon des « populations amies ».
Confisquée par les idéologues de tout bord et presque totalement éradiquée de l’enseignement, en France, au point de n’être plus enseignée que dans de rares établissements universitaires, cette histoire a été d’autant plus fantasmée que l’imaginaire collectif ne pouvait plus satisfaire sa soif qu’au contact d’une culture exotico-érotico-coloniale, aux reflets aussi envoûtants que déformants. Des sources littéraires et audiovisuelles sur l’Indochine ont en effet jailli des images communes mêlant confusément, par touches impressionnistes, amours métisses interdits et violentes embuscades de guérilla, vieilles pagodes boisées et églises en pierre flambant neuves, liasses de piastres et mystérieuses fumeries d’opium, vastes rizières au vert dense et petites plantations clairsemées d’hévéas, chapeaux coniques intemporels et modernes complets-vestons, larges villas coloniales et maisons traditionnelles étroites, Université indochinoise et Temple de la littérature, Alexandre de Rhodes et Nguyen Van Vinh, Victor Hugo et Nguyen Du [prononcer Zou]… La puissance de cet imaginaire est telle, à propos du Vietnam, qu’il est encore difficile, aujourd’hui, de s’en extraire totalement. Ne trahirait-elle pas une part de notre histoire et de notre identité collectives, aussi sombre que lumineuse, de nos rêves accomplis et avortés, de nos combats gagnés et perdus, de notre innocence perdue puis reconquise ?
Un effort de démythification est pourtant nécessaire si l’on veut dégager une vision réaliste du bilan, des enjeux et des possibilités offertes au développement des relations franco-vietnamiennes. Deux écueils semblent devoir être évités.
Le mythe d’une relation privilégiée
L’erreur sans doute la plus fréquente, chez nous, est de se laisser convaincre que la France et le Vietnam sont liés entre eux par des liens privilégiés parce qu’hérités de l’histoire, et que, par la seule vertu du passé, ils se réserveraient l’un à l’autre une place de choix dans leur relation bilatérale. Certes, les Vietnamiens dans leur grande majorité, pragmatiques par nature et débarrassés du complexe du colonisé par leur retentissante victoire militaire sur le corps expéditionnaire français en 1954, ne veulent surtout retenir aujourd’hui que le versant positif des liens qui ont été forgés à l’épreuve de la colonisation.
De l’école Française d’Extrême-Orient à l’Institut océanographique de Nha Trang, d’Alexandre Yersin au chirurgien Pierre Huard, d’Alfred de Vigny à Françoise Sagan, de l’Opéra de Hanoi à l’hôtel de Ville (aujourd’hui siège du Comité populaire) de Saigon (devenu Ho Chi Minh-Ville), du pont Paul Doumer (devenu Long Bien) aux 1 700 kilomètres du Trans-indochinois (baptisé « la Réunification » en 1975 puis « le Renouveau » en 1989), de la route nationale (ex-coloniale) n°1 au vélo Peugeot et à la Citroën Traction Avant… tout ce qui les a enrichis, matériellement, intellectuellement et spirituellement, et qu’ils se plaisent à redécouvrir, tantôt avec nous, tantôt sans nous, est désormais considéré comme constitutif de leur patrimoine national.
Croire néanmoins que nous sommes attendus, parce que Français, relève d’une illusion qui ne peut conduire qu’à de brutales déconvenues. Passe encore que cette méprise ait été nourrie par les acteurs de la « pacification » coloniale – peu d’Européens, imbus de leur « mission civilisatrice », échappaient alors au complexe de supériorité dominant. Mais, il est plus surprenant de la voir parfois se perpétuer aujourd’hui dans la communauté française, notamment au sein de milieux d’affaires pas toujours assez modestes ni attentifs aux besoins du consommateur final.
Or, résolument engagé dans un processus d’insertion et de reconnaissance internationale depuis le tournant du Doi Moi, le Vietnam évolue d’abord et avant tout dans sa sphère d’influence traditionnelle, la péninsule indochinoise et l’Asie du sud-est, avec laquelle il a rétabli de multiples liens d’échanges, à l’échelle bilatérale comme dans le cadre régional de l’ASEAN, l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est. Au-delà de ce premier cercle, il a démultiplié le nombre de ses relations diplomatiques avec les états étrangers (de 57, en 1986, à 169 au début des années 2000) tout en intensifiant son rapprochement avec les pays qui, à l’instar des États-Unis ou du Japon, pouvaient l’aider à contenir les ambitions jugées excessives et inquiétantes de son immense, dynamique et incontournable voisin, la Chine populaire.
Dans cette reconfiguration post-guerre froide, la France n’est aucunement privilégiée par rapport à ses concurrents asiatiques et même européens. Elle ne l’a d’ailleurs jamais été depuis la fin de la période coloniale, sauf entre 1954 et 1975 dans la République du (Sud-)Vietnam, ce prolongement du régime dont elle avait permis la naissance en pleine guerre d’Indochine pour contrebalancer l’État communiste fondé par Ho Chi Minh en 1945, avant d’être littéralement placé sous perfusion par les États-Unis pendant toute la durée de la guerre au Vietnam.
Peut-être plus encore que les autres, les Français doivent faire leurs preuves, convaincre, persévérer, être attentifs aux attentes. S’il n’existe, a priori, aucun lien privilégié entre la France et le Vietnam, il peut en naître, a posteriori, d’échanges réguliers et égaux, de coopérations durables et confiantes.
Le mythe d’une relation indifférente ou dépassée
La deuxième erreur consiste à penser, au contraire, que nos deux pays seraient devenus indifférents l’un à l’autre, séparés par une guerre, 10 000 km, un régime politique et soixante dix ans d’histoire. En réalité, jamais depuis la fin de la guerre d’Indochine, Paris et Hanoï ne se sont tourné le dos, malgré les vicissitudes de l’histoire et les divergences politico-idéologiques qui n’ont cessé d’être instrumentalisées par tous ceux qui, en France comme au Vietnam, croyaient nécessaire d’aggraver le fossé entre les anciens ennemis.
Dès 1954, après plus de huit années de guerre, près de 100 000 morts dans les troupes de l’Union française et – selon les estimations – 500 000 morts parmi les civils et militaires vietnamiens, les Premiers ministres Pierre Mendès France et Pham Van Dong avaient audacieusement posé les premiers jalons d’une normalisation des relations sous la forme d’une amorce de coopération commerciale et culturelle, en prélude à une nécessaire réconciliation. Mais, la partition provisoire du pays à laquelle les accords de Genève avaient prévu un terme au bout de deux par voie d’élections générales qui n’eurent jamais lieu, conduisit Paris à privilégier la République du (Sud-)Vietnam, où se trouvaient l’essentiel de ses intérêts économiques, culturels et pour tout dire clientélistes, au détriment de la moitié septentrionale sous régime communiste, avec lequel s’accumulaient les difficultés de coexistence, en particulier dans les établissements français d’enseignement et de recherche que nous nous efforcions alors tant bien que mal de maintenir.
Les pressions américano-sud-vietnamiennes achevèrent de dissiper rapidement ces velléités initiales. Dix ans plus tard, l’escalade et l’américanisation de la guerre au sud du Vietnam décidèrent le général de Gaulle, conscient des erreurs qui l’avaient conduit à privilégier l’option militaire en 1945, à répondre favorablement aux sollicitations exprimées par Ho Chi Minh et Pham Van Dong en faveur d’un rapprochement prudent mais volontariste avec l’ancien adversaire. Auréolé de son rôle dans la décolonisation africaine et libéré du fardeau algérien, de Gaulle nourrissait une stratégie de sortie de guerre dans la péninsule indochinoise – pour ne pas dire de guerre froide – que ne saurait résumer, à elle seule, la condamnation magistrale de l’aventurisme américain qu’il prononça dans le grand stade de Phnom Penh il y a très exactement 50 ans.
Devant Norodom Sihanouk, ancien roi devenu chef de l’État du royaume du Cambodge, et des dizaines de milliers de Cambodgiens admiratifs, mais contre l’avis de bien des « experts » en stratégie, il alla jusqu’à prophétiser l’échec militaire de la plus grande puissance mondiale : « Eh bien ! La France considère que les combats qui ravagent l’Indochine n’apportent, par eux-mêmes et eux non plus, aucune issue. Suivant elle, s’il est invraisemblable que l’appareil guerrier américain vienne à être anéanti sur place, il n’y a, d’autre part, aucune chance pour que les peuples de l’Asie se soumettent à la loi de l’étranger venu de l’autre rive du Pacifique, quelles que puissent être ses intentions et si puissantes que soient ses armes. Bref, pour longue et dure que doive être l’épreuve, la France tient pour certain qu’elle n’aura pas de solution militaire. À moins que l’univers ne roule vers la catastrophe, seul un accord politique pourrait donc rétablir la paix… »
Sa politique était fondée sur un rééquilibrage des relations avec le monde communiste et neutraliste asiatique, un retrait programmé des troupes américaines seul à même d’éviter l’implication sino-soviétique et la généralisation du conflit, ainsi qu’une neutralisation du Vietnam sanctionnée par une conférence internationale à laquelle devait participer la Chine populaire, reconnue officiellement par Paris en 1964. La cohérence et la constance des positions et des initiatives gaulliennes aussi bien publiques que secrètes furent récompensées, en mai 1968, par le choix de Paris comme lieu des négociations officielles puis très vite secrètes entre les belligérants.
En janvier 1973, la signature de l’accord de paix mit un terme à la phase américano-vietnamienne du conflit. Pendant toutes ces années d’intenses tractations entre les adversaires, la diplomatie française, aidée par quelques intermédiaires non officiels comme Raymond Aubrac, joua un rôle facilitateur discret, que les Vietnamiens ne manquèrent pas de saluer à l’issue des négociations. Pendant toutes ces années de guerre, marquées par une médiatisation sans précédent et sans retenue de l’hyper-violence, des dizaines de milliers de Français vibrèrent pour la résistance vietnamienne, l’intelligence de ses chefs, la résilience de la population, l’engagement des femmes. Avec une sincérité non dénuée d’une certaine naïveté sur un régime communiste qui, sous l’influence de l’aile radicale du parti, s’était discrètement enfoncé dans le totalitarisme, des milliers d’entre eux se mirent à militer contre la guerre, multiplier les initiatives humanitaires, nouer de courageuses coopérations scientifiques, fonder des structures associatives plus durables pour faire perdurer dans la paix les liens forgés à l’épreuve de la guerre. À travers cet engagement politique, humanitaire et humaniste très divers dans ses origines, ses modalités et ses soutiens politiques, les Français redécouvraient ainsi dans la péninsule indochinoise un horizon positif d’engagement et de coopération. Peut-être y trouvèrent-ils aussi cette parcelle généreuse de leur âme que la brutalité de la colonisation et l’incapacité à accepter une décolonisation pacifique avaient conduit à l’errance.
Après la guerre et la réunification du Vietnam sous l’égide du parti communiste, en 1975-76, les choix politiques, économiques et stratégiques désastreux de ce dernier auraient pu conduire à une rupture des relations franco-vietnamiennes, tant ils contrastaient avec le visage offert, et en partie fantasmé, pendant la guerre elle-même. Mais, l’attachement au sort de populations dramatiquement éprouvées l’emporta, sans distinction, qu’il s’agisse des 50 millions de Vietnamiens restés dans leur pays comme des centaines de milliers de Boat People qui le fuyaient alors par la mer et dont une partie fut généreusement accueillie en France. Tandis que les relations du Vietnam réunifié se dégradaient avec le « Kampuchéa démocratique » des Khmers rouges, et bientôt avec la Chine qui fit le choix cynique de défendre un régime génocidaire au Cambodge pour contenir un voisin vietnamien jusqu’alors allié mais devenu trop entreprenant, Paris et Hanoï surent aménager une transition vers la reprise d’une relation plus dense.
Leurs efforts, marqués par des échanges de ministres et la reprise d’une coopération culturelle et technique, furent couronnés par la visite de Pham Van Dong à Paris, en 1977, et celle de Louis de Guiringaud à Hanoï, l’année suivante, la première d’un ministre des Affaires étrangères français depuis 1954. Le grand virage soviétique décidé par Hanoï au même moment, puis l’intervention militaire de son armée au Cambodge et la guerre-éclair avec la Chine, en 1979, ne purent empêcher longtemps la reprise des échanges ministériels entre nos deux pays et encore moins leur poursuite tout au long des années 1980 : Hanoï reçut les visites de Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Recherche, Claude Cheysson, ministre des Relations extérieures, Jack Lang, ministre de la Culture, Alain Decaux, ministre de la Francophonie, et de bien d’autres encore. Alors que le Vietnam ressentait durement le double effet de sa politique de collectivisation et d’un embargo presque total de la « communauté internationale », la France, avec une poignée d’autres pays européens, maintint sa porte ouverte.
Trois hypothèques qui pesaient sur la relation bilatérale furent alors levées : la première, à l’initiative du gouvernement de Jacques Chirac en 1986, permit de concrétiser le rapatriement trop longtemps différé des restes mortels de 27 000 soldats du Corps expéditionnaire français d’Indochine dans la nécropole de Fréjus, où débuta en 1988 la construction du Mémorial des guerres en Indochine inauguré par François Mitterrand à son retour du Vietnam, en 1993. Le gouvernement vietnamien prit, quant à lui, deux décisions majeures : la libéralisation de l’économie dans le cadre de la politique du Doi Moi officialisée en 1986, qui suscita rapidement l’intérêt des milieux d’affaires français ; et la libération, en 1987, de la quasi-totalité des anciens cadres et collaborateurs sud-vietnamiens maintenus en camp de rééducation depuis 1975, permettant ainsi une reprise du dialogue politique franco-vietnamien.
Renouant avec l’héritage de son ancien adversaire, la République du (Sud-)Vietnam, qui avait été membre fondatrice de l’Agence de coopération culturelle et technique en 1970, la République socialiste du Vietnam participa pour la première fois au 1er Sommet de la Francophonie accueilli à Versailles, en février 1986. Lorsque le Premier ministre cambodgien Hun Sen (parvenu au pouvoir grâce à l’occupant vietnamien) et Norodom Sihanouk se résolurent à négocier une sortie de crise au Cambodge, c’est encore sur le territoire français et avec l’active complicité de la diplomatie française que put, entre 1986 et 1988, se concrétiser leur intention.
Fruit d’une conférence multilatérale co-présidée par la France et l’Indonésie, le nouvel « accord de Paris » signé en octobre 1991 permit une résolution très progressive du conflit cambodgien et favorisa la réinsertion politique de la France sur la scène indochinoise. L’ONU se vit confier sa première grande opération post-guerre froide de restauration de la paix. Notre pays y prit toute sa part en affectant notamment 1 200 soldats à l’APRONUC pour contribuer au déminage des zones sensibles et à la formation des militaires cambodgiens dans de nombreux domaines. Occultant soigneusement leurs propres responsabilités dans les exactions et la survie du pire régime génocidaire de l’histoire depuis 1945, la Chine, l’Occident, et leurs soutiens asiatiques, se détournèrent du Cambodge et normalisèrent progressivement leurs relations avec Hanoï, privé avec l’implosion de l’URSS de son principal soutien militaire, économique et financier.
Enfin sorti de ce conflit qui l’avait acculé à l’impuissance pendant une décennie, le Vietnam put alors tourner son regard vers une Europe en voie de réintégrer les anciens pays communistes placés sous le joug soviétique et redevenue bienveillante à son égard. La France qui n’avait jamais cessé de l’être malgré sa condamnation formelle de l’occupation militaire du Cambodge par le Vietnam, a constamment et activement soutenu la volonté d’intégration internationale des dirigeants vietnamiens. Elle a défendu successivement la levée totale de l’embargo américain, effectif en 1994 ; la normalisation avec les États-Unis, concrétisée en 1995 ; et l’intégration du Vietnam à l’ASEAN la même année. François Mitterrand, premier chef d’État occidental et président de la République française à se rendre au Vietnam en février 1993, sut donner à la relation franco-vietnamienne une nouvelle dynamique, situant l’action de la France sur la longue durée : désenclavement du pays, modernisation de l’État (Finances publiques, Justice, Santé, Commerce, Administration centrale…), développement de formations étudiantes et professionnelles au Vietnam et en France, aide à la modernisation du droit (notamment civil et commercial) sous l’égide de la Maison du Droit vietnamo-française ; encouragement à la coopération décentralisée et aux contacts entre les sociétés civiles, etc.
En soutenant pleinement ce tournant vietnamien de l’ouverture et de la modernisation dans un contexte de mondialisation accrue, avec l’espoir de favoriser un processus de démocratisation, François Mitterrand savait bien qu’il faciliterait l’arrivée de concurrents économiques aussi redoutables que les États-Unis et leurs alliés asiatiques, et qu’il précipiterait ainsi, à terme, la perte d’une position encore favorable de notre pays dans la péninsule indochinoise. Mais il assuma cette politique en homme d’État conscient des évolutions inéluctables et de la nécessité d’en prendre date.
Depuis lors, si l’on peut parler d’une singularité historique de la relation vietnamienne, sans autre équivalent pour la France en Asie, les concurrents asiatiques et européens se sont multipliés et les relations franco-vietnamiennes, banalisées, au point de nourrir certaines déceptions.
Entre frustrations, espoirs et solidarités
La prégnance de certains préjugés dans une partie des élites françaises explique sans doute, plus que la conjoncture économique et les réductions budgétaires, les déceptions de ces dernières années et le constat largement partagé d’un déficit de nos relations par rapport à leurs potentialités. Faut-il rappeler que la part française dans le marché vietnamien reste inférieure à 1%, et que, malgré une augmentation récente de nos exportations, notre balance commerciale demeure déficitaire avec ce pays ? Nous sommes bien loin de l’objectif de doublement des parts de marché de nos entreprises en quatre ans que la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq avait fixée lors de sa visite en avril 2013.
Le « partenariat stratégique » franco-vietnamien signé par les Premiers ministres Jean-Marc Ayrault et Nguyen Tan Dung, le 25 septembre 2013 à Paris, a sanctionné, il est vrai, une relation globale de qualité, désormais étendue à tous les grands domaines de la coopération bilatérale : politique, économique, militaire, juridique, culturelle et scientifique, parlementaire, universitaire, journalistique, littéraire, touristique, associative, muséale, sportive, etc.
On sait peu que la France fut même le premier pays occidental à formaliser, dès 1997, une relation de défense avec le Vietnam. Après l’ouverture d’un poste d’attaché militaire à Hanoï, en 1991, après le succès de la collaboration des autorités et de l’armée vietnamiennes au tournage du film de Pierre Schoendoerffer sur la bataille de Dien Bien Phu, la coopération militaire a fait ses premiers pas entre les services de santé des deux armées, avant de s’étendre progressivement à de nombreux autres domaines : formation, hydrographie, opérations de maintien de la paix, et plus récemment dialogue stratégique, formalisé depuis 2010 dans le cadre d’un comité conjoint de défense. C’est dans ce cadre qu’est abordée la sécurité régionale et le conflit en mer de Chine méridionale que les Vietnamiens appellent mer de l’Est (ou mer Orientale), aujourd’hui leur plus grand défi de sécurité en raison des prétentions territoriales et de l’activisme naval et aérien des Chinois. Pour autant, le partenariat stratégique n’a pas été suivi d’initiatives fortes susceptibles d’en nourrir le contenu et de tempérer les impatiences qui se sont exprimées de part et d’autre.
Certains regrettent, en France, que la générosité des crédits d’aide au développement octroyés par la France au Vietnam depuis 1993, et qui font d’elle le 2e pays donateur bilatéral après le Japon, n’ait pas davantage été récompensée, par exemple dans le domaine commercial ou des ventes d’armes. D’autres s’inquiètent du poids de la corruption, que des campagnes très médiatisées tentent de réduire sans grande efficacité, de la faiblesse et du manque d’innovation du secteur privé, ou encore du poids excessif de la dette publique (officiellement 67% du PIB, fin 2015, mais sans doute supérieure à 90% si l’on tient compte en particulier des dettes détenues par les entreprises publiques non comptabilisées dans les statistiques, ce qui la rapproche alors des niveaux français)…
Bien que tardive, la visite du président de la République française est bienvenue et devrait permettre de dissiper au moins en partie certaines impatiences. Toute visite présidentielle s’accompagne d’un effort de synthèse et de prospective salutaire, d’accords et de contrats prometteurs, d’une impulsion venue du sommet qui rejaillit pour quelque temps au moins à tous les niveaux de la relation bilatérale. Encore faut-il que, la visite passée, les acteurs de cette relation continuent de s’impliquer pour la faire vivre et grandir.
Entre la France et le Vietnam, la coopération est servie par une très grande diversité d’acteurs publics et privés. Rien que la coopération décentralisée, qui fera l’objet de prochaines assises à Can Tho, implique aujourd’hui plus de 500 acteurs institutionnels français différents, relevant aussi bien des collectivités locales que des organisations de solidarité, des centres de recherche ou des hôpitaux français. Les coopérations entre universités et grandes écoles se sont multipliées et la France est aujourd’hui le 3e pays d’accueil des étudiants vietnamiens puisqu’elle en compte plus de 7 000, ce qui en fait la 2e communauté étudiante asiatique en France. Les potentialités de nos relations sont grandes, pour le Vietnam comme pour la France.
Avec 6,7% de croissance en 2015, le Vietnam s’affiche comme l’une des économies les plus dynamiques d’Asie et du monde, même si cette croissance est encore trop dépendante de la réexportation (l’exportation à destination d’un pays de marchandises précédemment importées d’un autre, grâce à une main d’œuvre encore bon marché). Il représente un formidable marché, non seulement pour les grandes entreprises françaises, dont certaines sont déjà présentes, mais aussi pour toutes les PME/PMI, TPI et autres start-up qui font la richesse du tissu économique français et que notre diplomatie économique n’a pas suffisamment valorisées ni pensées dans leurs synergies potentielles avec les centres de recherches universitaires et les zones incubatrices d’entreprises. La prochaine visite présidentielle pourrait en être l’occasion.
Les relations économiques et commerciales de la France avec ce pays, où sont déjà implantées plus de 300 entreprises françaises, devraient aussi bénéficier de l’accord de libre-échange signé en décembre 2015 entre l’Union Européenne et le Vietnam, dont l’entrée en vigueur est prévue en 2018. Les perspectives ne sont pas négligeables car les Vietnamiens s’intéressent particulièrement aux savoir-faire et aux produits français dans des domaines aussi divers que les sciences et technologiques, l’industrie du luxe, l’agroalimentaire, l’environnement, l’urbanisme ou encore le secteur médical et pharmaceutique : à nous de mieux cibler leurs besoins et de les convaincre que la liste est exponentielle… Ces potentialités sont toutefois confrontées à un contexte régional de concurrence accrue par la multiplication de plusieurs initiatives commerciales d’envergure, à l’échelle régionale ou transrégionale, telles que la communauté économique de l’ASEAN (2015) et, surtout, l’ambitieux accord de partenariat transpacifique – le « TPP » – signé début 2016 par le Vietnam, les États-Unis et 10 autres pays de la zone Asie-Pacifique.
Très ouverts aux produits étrangers, les Vietnamiens sont aussi avides de connaissance, de culture et d’art. Contrairement à ce que les chiffres et les préjugés donnent à croire, la francophonie, bien qu’inférieure à 1% de la population, n’y est pas morte. Tandis qu’on présuppose à tort que tout le Vietnam a été francophone à l’époque coloniale, en oubliant que l’enseignement « franco-indigène » n’a jamais concerné qu’une infime minorité de Vietnamiens, on regrette généralement, en France, la disparition des derniers témoins de l’ancienne génération formée dans les établissements scolaires français pendant la période coloniale et jusqu’en 1975 au Sud-Vietnam.
La mort du général Vo Nguyen Giap, en 2013, a semblé entériner la fin de la greffe francophone au Vietnam. En plus d’être lui-même un brillant francophone, le héros des résistances « antifrançaise » et « antiaméricaine » s’était aussi révélé un ardent défenseur de la survie de la francophonie dans son pays. Or, l’adhésion essentiellement géopolitique du Vietnam à la Francophonie multilatérale s’est doublée, dès les années 1990, d’un programme de formation, modeste mais non négligeable, de nouvelles générations de lycéens et d’étudiants dans les classes bilingues de l’enseignement secondaire et à l’Université. Moins visible mais pas moins combative pour éviter la « catastrophe écologique » redoutée par Jacques Chirac, la relève existe.
Le département de langue et de culture françaises de l’Université nationale du Vietnam à Hanoï – où le président Hollande prononcera un grand discours, le 6 septembre – accueillera à la rentrée 50% d’étudiants supplémentaires par rapport à 2015. L’un des plus importants centres universitaires francophones du Vietnam, il comptera 500 étudiants, rien qu’en français, et 1 000 étudiants venus d’autres disciplines qui ont choisi le français comme première langue étrangère. Au-delà de ces chiffres qui ne reflètent évidemment pas une réalité nationale globalement moins optimiste, il faut avoir mesuré les efforts, les sacrifices, la détermination et jusqu’à la passion des Vietnamiens de tous âges qui ont investi notre langue et notre culture, pour comprendre à quel point ils ont besoin d’être soutenus et encouragés, au Vietnam comme en France. Leur persévérance nous oblige d’autant plus qu’elle traduit souvent un profond attachement à nos valeurs républicaines.
De même, ne devons-nous pas nous détourner des séquelles de la guerre, même si elles se sont heureusement estompées, ou laisser à d’autres le soin de les guérir. À beaucoup de visiteurs, la guerre paraît loin car ses effets sont de moins en moins visibles. Or, depuis la fin de la guerre au Vietnam, des dizaines de milliers d’habitants ont été victimes de munitions non explosées ; plusieurs millions d’entre eux ont souffert, par contamination directe ou indirecte, des conséquences de la guerre chimique conduite par les Américains et leurs alliés sud-vietnamiens, entre 1961 et 1971.
Les scientifiques ont de bonnes raisons de penser que les effets de la dioxine contenue dans l’Agent orange et les autres défoliants se sont transmis génétiquement aux générations suivantes. Nous en serions à la quatrième génération d’enfants handicapés, malades, défigurés et malformés. Mais les études pour le prouver coûtent cher. L’impératif de solidarité qui a animé notre diplomatie et tant de nos compatriotes pendant la guerre du Vietnam ne doit pas être sacrifié sur l’autel des intérêts géopolitiques et économiques.
Plusieurs associations françaises et vietnamiennes ont fait du combat pour la reconnaissance de ce scandale sanitaire leur cheval de bataille, parfois même de longue date. Cependant, au nom des compétences scientifiques qu’elle possède sur les perturbateurs endocriniens, de l’ancienneté et de la qualité de la coopération médicale franco-vietnamienne, la France pourrait aller au-delà. Elle s’honorerait, par exemple, à prendre l’initiative de créer un groupe d’experts capables d’établir les preuves scientifiques des effets transgénérationnels de l’Agent orange et de prendre en charge une partie des patients. Si les plus chanceux de ces derniers sont soignés dans des hôpitaux et des villages médicalisés au Vietnam, beaucoup sont encore cachés dans des familles en grande souffrance qui assimilent le handicap à une malédiction.
La guerre coule dans le sang des Vietnamiens d’une façon plus invisible encore. Elle est inscrite au plus profond de l’ADN de ce peuple dont le destin collectif a été forgé à l’épreuve de multiples guerres internes mais aussi et surtout de conflits asymétriques longs et récurrents, au fil des siècles, contre les armées des dynasties chinoises ou sino-mongoles, plus tard et plus brièvement occidentales. Or, la résurgence de la puissance chinoise en Asie et des tensions en mer de Chine méridionale, depuis le tournant des années 2000-2010, pousse les dirigeants vietnamiens à équilibrer leurs relations avec les États-Unis, pour le moment seuls susceptibles de contenir les ambitions chinoises.
Comme le Vietnam ne peut non plus se permettre de rompre avec la deuxième puissance économique et militaire mondiale qui est aussi son premier partenaire commercial, en se rapprochant à l’excès de Washington, il renforce ses relations avec d’autres puissances régionales, tels le Japon, l’Inde ou l’Australie, tout en se montrant ouvert à un approfondissement de ses coopérations politico-stratégiques avec la France et l’Europe. Ainsi renforce-t-il sans coût excessif sa profondeur stratégique. Ici, toutefois, prudence est mère de sûreté. L’observateur averti sait qu’au Vietnam, le nationalisme réveillé par une commune perception de la « menace » chinoise transcende tous les ferments de division, sans exception, et devient vite indomptable, au point que le régime communiste pourrait craindre pour sa survie s’il se montrait trop faible vis-à-vis d’elle.
La France, dans ce domaine, ne devrait pas se cantonner à des échanges de vue, pour importants qu’ils soient, ni au rôle d’exportateur d’armements qu’elle joue déjà activement dans une région en voie de modernisation militaire rapide et potentiellement inquiétante. Forte d’une bonne relation diplomatique avec la Chine, qui a d’ailleurs facilité le succès de certaines grandes négociations multilatérales sur de grands enjeux transnationaux susceptibles de rejaillir positivement sur le Vietnam, comme la COP 21, et d’une relation plus équilibrée qu’auparavant avec les pays de l’ASEAN, elle aurait intérêt à renouer avec une posture médiatrice volontariste et de préférence concertée avec ses partenaires européens.
Dans un environnement sécuritaire aussi instable, l’attachement commun de nos deux pays, comme de l’Union européenne, au « règlement pacifique des différends dans le respect du droit international », tel qu’il est réaffirmé dans l’article 5 de la déclaration sur le partenariat stratégique franco-vietnamien, pourrait conduire notre diplomatie à nourrir une approche à la fois plus politique et plus régionale de sa relation avec le Vietnam. N’est-ce pas, en définitive, ce que suggère la coïncidence chronologique entre la visite de François Hollande, le cinquantenaire du discours du général de Gaulle à Phnom Penh et les 25 ans de l’Accord de Paris sur le Cambodge, qui constituent tous deux des marqueurs historiques forts de notre relation politique avec cette région du monde ? En renouant avec un tel héritage, la France ne pourrait-elle pas développer plus facilement sa présence économique, dont la faiblesse au Vietnam comme dans toute l’Asie du Sud-Est ne cesse à juste titre d’être déplorée ?
Enfin, si l’on tient absolument à faire abstraction des nombreux atouts politico-stratégiques, économiques et culturels propices au rapprochement franco-vietnamien, pour démontrer combien les Français peuvent tirer profit d’une plus grande fréquentation du Vietnam et de ses habitants, l’on se contentera de rappeler, d’après deux classements distincts, que si les Français sont considérés comme l’une des nations les plus pessimistes du monde, les Vietnamiens se classent au deuxième rang mondial des pays les plus heureux !
(1) Par Pierre Journoud, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paul-Valéry Montpellier, cofondateur du GIS « ESPRIT » (Études en Politiques, Stratégies, et Relations Internationales).
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FÊTE DU TÊT (DU 6 FÉVRIER) 2016 : BONNE ANNÉE DU SINGE ! (*) ..
"LA CULTURE OCCIDENTALE EST CONNUE AU VIETNAM POUR LE NOËL ET CE QUI REPRÉSENTE LA CULTURE TYPIQUE ORIENTALE EST LE NOUVEL AN LUNAIRE."
Le Nouvel An vietnamien, ou le Têt, est la fête la plus importante au Vietnam.
Pour tous les vietnamiens, le Têt est toujours un événement culturel et spirituel important, indispensable et bien apprécié. Pour les vietnamiens à l’étranger, en particulier en France, la
culture traditionnelle est un soutien moral. Le Têt mené à l’étranger a donc dans un premier temps pour but de soulager le manque de la famille et de garder à
l'esprit les beautés de l’identité culturelle du pays. Dans un deuxième temps, lors d’une activité culturelle significative comme le Têt, les vietnamiens expriment leur patriotisme, la solidarité
et la fierté de et pour leur peuple. C'est également une bonne occasion pour nous, étudiants, de nous présenter, pour faire connaître largement la culture vietnamienne aux amis du monde
entier.
C'est dans ce contexte que naît notre projet "Vietnam - Mon Amour"
Points spécifiques au Têt de cette année :
+ Décoration de la scène de façon spéciale, luminosité travaillée pour bien exprimer l'ambiance du Têt Vietnamien à Montpellier,
+ Investissement sur la qualité et la quantité des représentations, amélioration du décor, l'habillage traditionnel,
+ La danse de la licorne pour créer une ambiance festive,
+ spectacle de jeu traditionnel
+ Buffet riche, spécial avec plusieurs plats traditionnels du Vietnam
Bienvenue au Nouvel An vietnamien !
*Texte original disponible ici l Fête du Têt 2016
ARTICLE DU "LE COURRIER DU VIETNAM" (*) ..
Le lire en ligne, cliquer ici l Le Têt vietnamien prend ses quartiers à Montpellier
*Seul hebdomadaire 100% francophone du et au Vietnam (disponible sur commande à l'international)
Pour le télécharger intégralement, voir ci-dessous
PRÉSENTATION DU TÊT ET DE LA SOIRÉE (*) SUR RADIO AVIVA - MONTPELLIER ..
Écouter le podcat de l'émission du 26 Janvier 2016, cliquer ici l Entr'acte - Fête du Têt 2016
*Entretien avec Anna Owhadi Richardson, Nguyễn Chi Minh et Nguyễn Huy Vice-Présidente et Président de l'AEVM
QUELQUES PHOTOS SOUVENIRS DE 2015 ..
LE PROGRAMME ..
AD@lY remercie Pierre Serre pour son accueil en ce lieu si convivial et chaleureux, tous les intervenants, et plus spécialement trois amis très sollicités qui nous nous honorés de leur présence : Eric Loustau, consul de Monaco, Paul Marcel Lemaire et Clare Hart...
"Chers amis
Je tiens à vous remercier vivement pour votre présence et vos contributions à la table ronde sur la spiruline à Gazette Café. Malgré le contexte pétrifiant, nous avons maintenu notre programme et démontré aux terroristes que la vie continue.
La minute de silence dédiée aux victimes des attentats de Paris au préalable de nos échanges envoie nos sincères condoléances aux familles. Merci aux participants qui ont rempli la salle et permis un débat très intéressant et chaleureux.
Anna (Owhadi Richardson), AD@lY"
Le (cliquez sur) Pole d'activité agronomie et
développement durable contribue à la croissance du projet "Spiruline"
dans la province de Lam Dong (Da Lat) au Vietnam. En savoir plus, cliquez ici l Le projet Spiruline à Lam Dong
Jean Decoux est né à Bordeaux le 5 mai 1884. Il est le fils de Michel Auguste Decoux et de Alice Henriette Marie Mathéron. L'Amiral Decoux et ses parents sont inhumés dans le cimetière de Loverchy à Annecy.
Il est le petit-fils de Pierre Decoux né à Annecy en 1812 et de Claudine Durand. Pas d'enfant. Jean Decoux entre à l'Ecole Navale
en 1901 (17 ans...) et en 1903 devient aspirant de 2ème Classe à 19 ans : En 1904, sur le croiseur "Le Gatinat", il est Aspirant de 1ère Classe. En 1905, sur "Le Gatinat" dans le dans le
Pacifique, il a "une conduite exemplaire et sait commander sans brusquerie mais avec autorité". Son instruction est "au-dessus de la moyenne" et sa manière de servir est "de très grand zèle,
jeune homme remarquablement doué, il est destiné à briller dans la Marine. Officier à suivre pour sa carrière et à pousser : la Marine y gagnera"... Puis il embarque sur le croiseur "Le Protet" :
"Jeune officier très intelligent, très sérieux, etc. possédant déjà du...
Par Jacques DECOUX
Adapté du magazine "Good Morning" par monsieur Vũ Ngọc Quỳnh
Pour lire le texte complet, le télécharger ci-après
Séjour humanitaire de Jade Owhadi avec AD@lY.
"A la fin d'un voyage humanitaire au Vietnam pendant l'été 2014, j'ai rendu visite aux victimes de l'Agent orange a Ho Chi Minh, j'ai pris plusieurs photos avec les enfants pour faire connaitre leur cas et récolter de l'argent à ramener l'été après avoir fini mon BA en science politique à L'université de Concordia à Montréal.
Grâce à l'aide de l'association AD@lY et de VAVA j'ai eu l'opportunité de travailler le mois de Juillet 2015 au Vietnam à l'hôpital Tu Du au Village Hoa Binh avec les victimes de l'agent orange.
La directrice du département des victimes de l'agent orange est Dr. Nguyen Dac Minh Chau. Je l'ai rencontré dès mon arrivée à Ho Chi Minh pour pouvoir discuter avec elle et décider comment j'allais utiliser l'argent récolté pendant l'année via les media sociaux, et l'aide que je pourrais apporter aux enfants pendant mon mois au Vietnam.
Nous avons décidé qu'une partie de l'argent doit être utilisé pour des jouets, des fournitures scolaire, de la nourriture, et le reste pour une sortie avec les enfants. Les enfants de l'hôpital sont abandonnés en bas des escaliers de l'hôpital par leur parents, ou on les retrouve dans la rue, et les infirmières les récupèrent et s'en occupent jusqu'à ce que les enfants se sentent prêt à partir, ou ils peuvent rester toute leur vie à l'hôpital. J'ai été vraiment impressionnée par la façon dont le personnel prend soin des enfants, et à quel point l'hôpital était très bien entretenu. J'ai été très impressionnée par la solidarité des enfants les moins handicapés envers les plus dépendants.
Une des victimes de l'agent orange que j'ai rencontrée à l'hôpital est un vrai héros.
Loi, 28 ans, habite à l'hôpital depuis l'âge de 5 ans, et les enfants le voient comme un père pour eux. Loi est un athlète. Il participe dans des compétitions de natation et a gagné plusieurs médailles. Il s'occupe des enfants comme si c'était les siens, les amène à l'école, leur apprend à nager, les aide à se nourrir. Il s'occupe de leur éducation leur donne l'amour dont ils étaient dépourvues depuis leur abandon. J'ai pu avoir plusieurs conversation avec lui en anglais, et il m'a dit que son but dans la vie est de s'assurer que les enfants resteront fort et heureux malgré leur condition. Il veut leur donner l'enfance heureuse qu'il n'a pas eu, et refuse de les voir souffrir comme il a souffert. Il fait un travail vraiment incroyable avec eux, et pendant mon mois en tant que bénévole à l'hôpital j'ai pu voir ce lien formidable qu'il a avec les enfants.
J'allais à l'hôpital du lundi au dimanche de 9 heures du matin a 5 heures de l'après-midi pendant une période de 3 semaines.
J'ai aidé les enfants avec leurs activités de tous les jours (les nourrir, changer leurs couches, jouer avec eux, leur apprendre le Français et l'Anglais, donner des cours de danse). J'ai aussi organisé une sortie pour les enfants à un restaurant/buffet a Ho Chi Minh à la fin du mois avant de repartir en France le 28 juillet. Les enfants étaient vraiment heureux de pouvoir passer une journée en dehors de l'hôpital, et tellement reconnaissant pour tout le bonheur que j'ai réussi à leur apporter.
Pendant ma mission humanitaire, Dr. Chau m'a dit que en montrant des photos des enfants accompagné d'un petit texte expliquant le cas des enfants l'année précédente marchais très bien pour atteindre les gens, et leur donnent encore plus envie de donner et de s'engager pour aller aider les enfants.
L'argent que je récolte va directement aux enfants.
Mon voyage a était entièrement financé par ma grand-mère Anna Owhadi Richardson, que je tiens à remercier du fond du cœur pour ce mois inoubliable. J'ai aussi créé (cliquez sur) ma chaine YouTube pour montrer aux personnes qui m'ont fait des dons que je ne touche pas à l'argent que je récolte, et que tout va directement aux enfants. J'ai étais vraiment heureuse de voir que mes vidéos ont eu du succès et j'ai reçu plusieurs demandes pour recevoir plus d'infos pour donner de l'argent pour aider les enfants ou pour partir faire du bénévolat à l'étranger.
J'ai aussi passé une de mes semaines à Nha Trang en travaillant pour un centre d'enfants handicapés avec la supervision de la directrice du centre Ngoc Sinh Phan Thi. A ce centre j'ai travaillé de 9 heures du matin à 11 heures trente, et de 2 heures de l'après-midi à 4 heures trente du lundi au vendredi (avec les mêmes activités que celles de l'hôpital) et j'ai acheté des jouets et des instruments musicaux pour les enfants avec une portion de l'argent récolté .
Même si mon voyage a du se terminer et je suis rentrée en France, je continue à récolter de l'argent pour les enfants et parler de leur histoire sur les médias sociaux, je vais continuer à leur envoyer des colis pendant l'année, et rester en contact avec eux pour voir comment ils vont avec Skype et l'aide de Loi. Cet homme est un vrai héros qui n'a pas laissé les erreurs humaine du passé qui a causé énormément de mal a plusieurs générations d'une partie de la population Vietnamienne après la guerre l'achever. Il est resté fort et positif, et je pense qu'il mérite qu'on lui fasse une paire de jambes bionique pour faciliter le travail qu'il fait pour les enfants tous les jours.Je vais me battre pour essayer de rendre ça possible, en commençant par contacter Hugh Herr et voir si son équipe serait intéressé pour l'aider."
Propos de Jade Owhadi recueillis par AD@lY
LA PREMIÈRE SEMAINE A L’HÔPITAL TU DU - Village de la paix
HO CHI MINH VILLE
4 au 11 juillet 2015 : Chez les victimes de l'Agent Orange au Vietnam
INSTANTS AVEC LA DÉVOUÉE DIRECTRICE DU SERVICE DE L’HÔPITAL TU
DU
4 au 11 juillet 2015 : Chez les victimes de l'Agent Orange au Vietnam
Une semaine passée au Village Hoa Binh (village de la Paix) de l'hôpital Tu Du à Ho Chi Minh ville
Nous remercions le Dr Nguyen Dac Minh Chau pour son accueil.
Une grande admiration pour le dévouement de l'équipe qui anime la vie de ce lieu où se trouvent les victimes de l'Agent Orange qui ont la chance d'y être admis.
LES MEMBRES D'AD@LY PRÉSENTS ..
Bravo à Anne Sophie qui termine ses études d'infirmière au Québec (2eme photo)
Elles vont partir...mais grâce à Skype par la tablette offerte ...elles pourront désormais être présente dans le quotidien de ces enfants orphelins ou abandonnés.
Merci au Conseil départemental de l'Hérault et au Conseil Régional du Languedoc Roussillon
AD@lY est fière d'avoir pu contribuer à un épisode de leur cursus, déterminant pour le choix de leur vie professionnelle et personnelle pour bâtir un monde plus solidaire.
QUELQUES CADEAUX DES CONSEILS RÉGIONAL ET DÉPARTEMENTAL DU ET EN LANGUEDOC ROUSSILLON
DES PATIENTS ... DES ENFANTS ..
Ces enfants frappés injustement par le destin vivent ensemble en s'entraidant. Les moins atteints s'occupent des plus handicapés et chacun se rend utile pour un vivre ensemble harmonieux. jade et Anne Sophie ont vécu une expérience unique pendant une semaine. Leur regard sur la vie ne sera plus le même .
INSTANTS EN VIDÉO ENTRE JADE ET DES ENFANTS ..
Un heureux hasard nous a permis de rencontrer le photographe Mathieu Asselin qui prépare un travail sur (cliquez-sur) Monsanto (site en anglais) et (cliquez sur) l'AGENT ORANGE.
RÉCEPTION DES CADEAUX DE NOËL DE LA PART DE JADE
"Puissions nous unir nos efforts pour que justice soit enfin rendue aux victimes et leur permettre de trouver leur place dans la société."
Nous invitons tous les jeunes à vivre une telle expérience !
ARTICLE (1) ÉCRIT PAR Hồ THUỷ TIÊN (2)
Réalisatrice (3)
l Paris, le 3 juillet 2015
l
(1) Cet article est sous licence Creative Commons (selon la juridiction française = Paternité - Pas de Modification)
(2) Publié avec son aimable permission
(3) Références : Biographie l
Le film l'Agent Orange, un bombardement a retardement
Le Professeur Tran Van Khê est décédé au Vietnam, le 24 juin 2015. Il aurait eu 95 ans le 24 juillet. Il rejoint définitivement la terre de ses ancêtres.
Il n’avait pas peur de la mort, il l’avait croisée plusieurs fois. Il avait prévu, dans les moindres détails, les cérémonies funéraires qui suivraient sa disparition car il ne voulait aucune récupération d’aucune sorte. Donc pas de funérailles nationales…
Pas de dépenses inutiles non plus. Il voulait que l’argent consacré aux fleurs ou les dons faits en de telles occasions servent à créer une bourse destinée à quelqu’un, musicien ou chercheur, qui se consacrerait à la musique traditionnelle. Il voulait que cette bourse devienne pérenne. Il souhaitait aussi que ses obsèques ne soient pas tristes et que ses ami(e)s musicien(ne)s, ses élèves jouent une dernière fois pour lui.
La maison qu’il occupait à Ho Chi Minh Ville depuis son retour au Vietnam en 2005 va devenir un lieu de souvenir dédié à la culture et à la connaissance de la musique traditionnelle, non
seulement du Vietnam, mais aussi de l’Inde, de la Chine, du Japon de l’Iran… On y retrouvera les documents qu’il a enregistrés, photographiés, filmés ou publiés pendant plus de 50 ans et qui
seront accessibles aux chercheurs et aux étudiants. Ses instruments de musique personnels ainsi que ceux rapportés lors de ses nombreux voyages et missions y seront exposés.
Orphelin de mère à l’âge de 9 ans, puis de père à l’âge de 10 ans, Tran Van Khê nait dans une famille dans laquelle on est musicien depuis plusieurs générations ; il sera élevé pour devenir
musicien et chanteur traditionnel, même si plus tard, jeune étudiant, il s’orientera, pendant un temps, vers la médecine.
L'Histoire tumultueuse que traverse le Vietnam depuis l'occupation japonaise jusqu'à la fin de la colonisation française fera très vite basculer sa vie. Arrêté au Vietnam pour ses activités de résistant il aurait dû être fusillé. Il ne devra la vie sauve qu’à une rencontre avec un soldat français, engagé volontaire qui lui permettra de s’évader.
Et, c'est paradoxalement ce pays qu'il combat qui va l'accueillir en 1949 et dans lequel il deviendra cet ethnomusicologue respecté dans le monde entier.
Il avait combattu au Vietnam la France coloniale de l'époque, et c’est en « exil » qu’il va vivre la guerre menée par les Etats Unis contre son pays.
Cette guerre sera toujours présente en lui. En déplacement aux Etats Unis pour un congrès international, il refusera de se rendre à la Maison Blanche à l’invitation du président de l’époque, et ce, lui fait-il répondre, « tant que les Etats Unis porteront la guerre dans mon pays ». Face aux étudiants des universités américaines venus écouter le musicien, il explique la guerre du Vietnam et joue en mémoire des morts des deux pays.
Acteur-témoin de l'Histoire politique et culturelle du Vietnam et de la France, que de chemin parcouru entre le brillant étudiant en médecine, le chanteur de variétés habillé et gominé comme Tino Rossi, le musicien de jazz à ses heures perdues, l’acteur de cinéma, le diplômé de Sciences Politiques et l'ethnomusicologue, musicien traditionnel qu'il est devenu.
Tran Van Khê a donné des conférences, joué et chanté dans près de 60 pays, sur tous les continents, partageant la scène avec des musiciens prestigieux, tels Yehudi Menuhin ou Ravi Shankar. Il a
fait l’objet de nombreuses émissions de radio et de télévision aux cours desquelles il a pu parler de son métier et de son engagement pour la préservation des musiques traditionnelles, patrimoine
culturel de l'humanité.
Il a toujours voulu, à travers ses activités, être « un pont » entre son pays d'adoption et son pays d'origine. C'est sans doute pour cela que le président Mitterrand, lorsqu'il voulut renouer les liens avec son ancienne colonie, demandera à Tran Van Khê de l’accompagner dans son voyage.
Mais pour moi, Tran Van Khê est plus que ce personnage respecté et admiré par ses pairs, par ses étudiants et son public à travers le monde. il est cet oncle avec lequel depuis l'enfance j'ai tissé des liens d’amour et de complicité et au sujet duquel j’ai entrepris, il y a une vingtaine d’années la réalisation d’un film.Tran Van Khê est entré dans ma vie par la magie du cinéma, j’avais six ans. Un jour, ma mère m'amena au cinéma. Sur l'immense écran, je découvris le visage et la voix de l'homme qui changea ma vie ; Tran Van Khê jouait le rôle d'un policier dans un film d'André Pergament, intitulé "La rivière des trois jonques". Je le trouvais sévère mais juste ; il représentait la loi !
Cousin de ma mère, ils s’étaient perdus de vue à cause de la guerre. En 1958, il emménage avec nous dans la proche banlieue parisienne. Merveilleux conteur, il nous racontait chaque soir avant le
coucher, « le Singe Pèlerin ». Il accompagnait ses paroles avec les gestes du théâtre chinois, ménageait ses effets et le suspense. Nous étions fascinés. Au fil des années, c'est lui
qui m'éduquera, mettra en chansons mes tables de multiplication, mes cours d’histoire, de géographie et de sciences naturelles afin que je les retienne plus facilement ... Il était fier de ce que
j’étais devenue. Je lui dois beaucoup. Ma peine est immense…
En avril dernier, j’étais au Vietnam, je lui ai rendu visite chaque jour pendant 2 mois, équipée de ma caméra pour saisir tous les instants qui pourraient encore enrichir mon film.
Lorsque j’arrivais à 9h, sa journée était déjà bien commencée ; il avait pris connaissance des nouvelles du monde, dicté son courrier, ses réponses sur son Facebook. Puis il se mettait au travail ; toutes ses recherches ayant été consignées en français, aidé de son assistant, il écoutait, répertoriait des enregistrements datant de plusieurs décennies. Il donnait le lieu, la date, et le nom de l’instrument de musique. Sa mémoire et son envie de transmettre étaient intactes.
L’après midi, il dictait les pages qui devaient être celles d’un nouveau livre le concernant, constitué essentiellement de photos inédites, drôles, étonnantes de lui. Il écoutait et choisissait
les chansons qu’il avait interprétées dans des versions inédites, certaines remontant à plus de 50 ans. Elles devaient sortir sous forme de CD. Il se réjouissait, en préparant ainsi son 95ème
anniversaire, à l’idée de montrer une facette inconnue, moins « sérieuse» du personnage officiel.
Puis venait mon tour de lui prendre un peu de son temps précieux. Sa vue ayant beaucoup baissé, il ne pouvait pas lire la retranscription de ses interviews que j’avais filmées en français. Comme je ne voulais pas d’une autre voix que la sienne pour le doublage en vietnamien, alors, je les lui lisais et il devait les mémoriser pour les traduire fidèlement, puis les enregistrer. En raison de son âge, j’avais prévu 2h d’enregistrement par jour pendant 15 jours, mais il ne nous faudra que 3 jours pour tout achever. Sa voix était toujours aussi puissante et magnifique. Il nous a tous surpris, il était heureux et impatient de voir le film terminé.
Lorsque je l’ai quitté le 24 mai, nous nous étions donné rendez vous pour le mois d’octobre, pour la diffusion du film à la télévision vietnamienne. Il ne sera pas au rendez vous.
Lire aussi l Trần Văn Khê, l’éminent chercheur
POUR LE RENOUVEAU ET LA PRÉSERVATION DE LA MUSIQUE TRADITIONNELLE VIETNAMIENNE
l SOURCE l
Trần Văn Khê - Notice nécrologique - 24.06.2015
Trần Văn Khê, éminent ethnomusicologue à qui l’on doit le renouveau et la préservation de la musique traditionnelle vietnamienne s’est éteint le 24 juin 2015 à Hồ Chí Minh Ville (Việt Nam). Avec une somme immense de recherche, d’enseignement et d’interprétation, cet infatigable conservateur des arts a légué au Viet Nam et au monde un héritage précieux et pérenne.
Né à Mỹ Tho, Sud Vietnam, Trần Văn Khê poursuivit ses études de médecine à Hà Nội, de sciences politiques (relations internationales) à Paris avant de se consacrer à la musicologie qui est
devenue la passion de toute sa vie. Avec une thèse sur la musique traditionnelle vietnamienne il obtint le doctorat en musicologie avec félicitations du jury à l’Université de Paris – Sorbonne en
1958, entamant ainsi une carrière exceptionnelle vouée à la musique traditionnelle vietnamienne. Investi Professeur par son alma mater en 1967, le musicologue consacra sa vie entière à l’étude
des musiques du monde et au renouveau des traditions de musique orale de son Viet Nam natal .
Au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) à Paris où il travailla près de 30 ans, il entreprit non seulement des recherches approfondies sur la musique traditionnelle vietnamienne,
mais aussi des études comparatives d’instruments de musique, de théorie et des langages musicaux des pays asiatiques. Sa vaste expertise fut partagée dans le cadre de près de 200 congrès
internationaux à travers le monde et de quelques 200 articles publiés dans de nombreuses langues, notamment dans « Le courrier de l’UNESCO ». Avec une attention particulière au Viet Nam, sur la
base de plus de 600 heures de musique et de conversations enregistrées avec de grands interprètes, Trần Văn Khê a été le premier à produire des enregistrements de musique traditionnelle
vietnamienne (folklorique et cérémonielle), un art considéré jusque là comme quasiment perdu. Il a également fait revivre d’anciennes formes musicales telles que le théâtre populaire CHÈO, le
chant des chanteuses professionnelles CA TRÙ, le chant alterné QUAN HỌ, la musique dite des amateurs du Sud Viet Nam ĐỜN CA TÀI TỬ NAM BỘ, et la musique liturgique bouddhique NHẠC PHẬT GIÁO.
L’ethnomusicologue a aussi codifié la musique des instruments à cordes du Viet Nam, notamment le ĐÀN TRANH (cithare vietnamienne).
Sa stature dans le monde de l’ethnomusicologie est attestée par son appartenance à plusieurs organisations scientifiques prestigieuses , telles que la Société Internationale de Musicologie, les Sociétés Française et Américaine d’Ethnomusicologie, la Société de Musique Asiatique, le Conseil International de Musique de l’UNESCO, ainsi que le Conseil International de Musique Traditionnelle (il fut vice président puis membre honoraire à vie de ces deux conseils).
Outre ses activités de recherche, Trần Văn Khê a enseigné l’ethnomusicologie pendant près de 30 ans à l’Université de Paris –Sorbonne, au Centre d’Etudes de Musique Orientale qu’il avait fondé en
1959 à Paris. Il a supervisé et dirigé de nombreuses maîtrises et thèses de doctorat. Il fut professeur invité notamment à de nombreuses universités dans le monde : Académie de musique Franz
Liszt (Budapest), Université de Californie Los Angeles (UCLA), Université de Hawaï (Manoa), Université d’Australie occidentale (Perth), Université des Philippines (Manille), et Institut National
de Musique de l’Algérie. Trần Văn Khê a également donné de nombreuses conférences sur la musique asiatique et sa méthodologie à tout un éventail d’institutions d’enseignement supérieur et de
recherche allant du Conservatoire Tchaikovsky (Moscou) au Conservatoire Central de Pékin ou au Centre National des Arts de la Scène de Bombay (Inde).
Aux yeux de ses compatriotes, son accomplissement le plus remarquable fut la préservation et la promotion de la musique traditionnelle vietnamienne. Au cours de ses nombreux voyages de recherche au Viet Nam alors qu’il résidait en France et en particulier après son retour au pays natal en 2006, Trần Văn Khê s’est consacré sans relâche à sensibiliser et à intéresser le public vietnamien à ce patrimoine culturel unique, en particulier chez les jeunes. Largement connu pour son talent remarquable, il a su combiner intimement son érudition académique avec la capacité d’animation d’un interprète. « Thầy Khê » (« Maître Khê », vocable affectueux que le public lui réservait) était un véritable conteur qui fascinait tous ses publics, jeunes et moins jeunes, au sein et en dehors du monde de la musique, vietnamien ainsi que non vietnamien. Son rayonnement et son impact ont èté amplifiés par sa participation fréquente à des programmes de télévision et de radio à la fois au niveau international (par exemple NHK Japon, Radio et Télévision de Téhéran, Radio BBC, France Culture, Radio et Télévision du Québec) et au sein du Viet Nam.
Parmi les nombreux honneurs qui lui ont été conférés, on peut citer : Grand Prix de l’Académie du Disque Français (1960 et 1970), Docteur Honoris Causa de l’Université d’Ottawa (1975), Prix IMC Unesco (1981), Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres (1991), Membre correspondant de l’Académie Européenne des Sciences, des Arts et des Lettres (1993), Médaille du Travail – Première Classe, République Socialiste du .Viet Nam (1999), Chevalier des Palmes Académiques, France (1999), Prix Phan Châu Trinh, Viet Nam (2011).
L’œuvre de Trần Văn Khê se perpétuera à travers les travaux de nombreux chercheurs et musiciens, en particulier ceux de son fils aîné Dr. Trần Quang Hải, lui-même ethnomusicologue et musicien, de
la cinquième génération./.
La famille de Trần Văn Khê
Lire aussi l Trần Văn Khê, passeur de musiques et messager de
paix
AD@lY transmet ses condoléances a la
famille de Trần Văn Khê et ses remerciements pour la mise a disposition de ce document : TRẦN VĂN KHÊ - Notice nécrologique -
24.06.2015
POUR LE TÉLÉCHARGER voir ci-dessous
PROGRAMME DE LA JOURNÉE A MONTPELLIER
Rendez-vous
RETOURS SUR LA JOURNÉE
A la GAZETTE CAFÉ de Montpellier
A la maison de retraite protestante de Montpellier
A PATCHENCO, Montpellier
Le 6 Juin 2015, des dizaines d'associations (1) ont participé à la journée organisée par l'ambassade du Vietnam en France.
A cette occasion AD@lY s'est exprimée dans les 3 ateliers de la matinée :
des thématiques d'actions historiques de l'association (2), et était présente au village
des associations l'après-midi.
Des retrouvailles, des nouvelles rencontres, un enrichissement mutuel, ont fait de cette journée un moment idéal pour les projets d'AD@lY
En savoir plus, cliquez ici : Article du
Courrier du Vietnam
LE PROGRAMME DE LA JOURNÉE
Programme des Échanges
08h30 Accueil des participants à la Salle des fêtes de la Mairie
(Selon l’inscription par association)
09h00- 09h30 Ouverture de la Journée par M. le Maire de Montreuil et M. l'Ambassadeur du Vietnam en France
09h30 - 11h00 3 Ateliers simultanés (90 minutes) dans les salles adjacentes
● Solidarité et Santé
● Éducation et Francophonie
● Développement et Environnement
11h00- 11h15 Pause café
11h15 -13h15 Séance plénière à la Salle des Fêtes
● Une meilleure connaissance du Vietnam d’aujourd’hui (60’)
● Organisation et Structuration en réseau (60’)
13h15 - 13h45 Synthèse/clôture par M. l'Ambassadeur.
13h45 - 14h15 Pot de fin des travaux *
Programme du grand village associatif sur l’Esplanade de l’Hôtel de Ville
À partir de 8h00: Installation par les associations des stands sur l’esplanade de la Mairie
12h00 - 21h00 Gastronomie vietnamienne, artisanat, présentations des actions des associations, programme culturel, sportif (danse de la licorne, démonstration d’arts martiaux, défilé de tunique traditionnelle vietnamienne, chants chorales, danse traditionnel, flash mob...)
14h30 Inauguration officielle du village par M. le Maire de Montreuil et de M. l’Ambassadeur du Vietnam en France
Espace débat :
15h00 - 17h00 Projection de film/débat sur le Vietnam d’aujourd’hui
17h00 – 18h00 Débat "Vietnam, Algérie, guerres coloniales, quels enseignements ?"
20h00 Tirage au sort de tombola, 1er prix un billet aller – retour Paris Hanoi sur le nouvel avion A350 de Vietnam Airlines
21h00 Rangement des stands
Pour télécharger le programme, voir ci-dessous
AUX ATELIERS
AU VILLAGE DES ASSOCIATIONS
Monsieur Hao Tam Nguyên sur le stand d'AD@lY
Des membres de l'association et des invités de renom sur le stand d'AD@lY
RETOUR AU VIETNAM ET NAISSANCE D'AD@IY
Photo de Minh Loc, enfant recueilli par l'orphelinat Christina Noble au Vietnam, en 2015
Crédit Photo : Anna Owhadi Richardson
le 16 Mai à Fréjus (et actuellement dans toutes les salles en France) "Christina Noble", le film retraçant l'histoire de cette femme œuvrant pour la défense des droits
des enfants tout d'abord au Vietnam, a été diffusé en avant première sous les regards d'un public où se trouvait Anna (Owhadi
Richardson), Présidente et fondatrice d'AD@IY.
Sa présence loin d'être anodine, est liée à l'une des plus importantes raisons de son retour au Vietnam et de la création de l'association AD@IY en 1994 mais aussi, des fondements de ses actions (Cliquez ici Grande Couverture Solidaire ou ici La Grande Couverture et encore ici Pôles d'activité).
Cette raison est avant tout une histoire, celle qui lit 3 personnes pour toujours : De cet enfant, Minh Loc, né affreusement mutilé d'une
"Gueule de loup", énième victime des résidus de (Cliquez sur) l'Agent Orange (www.agent-orange-vietnam.org/), rencontré par
Anna, qui, en 1992, fut profondément atteinte par un reportage diffusé sur Antenne 2 "Enfant de
personne" et qui décida de le ramener à Montpellier depuis l'orphelinat de Christina
Noble au Vietnam afin qu'il se fasse opérer.
"...ALEXANDRE YERSIN, l'homme qui a
vaincu la peste"
Film documentaire de Stéphane Kleeb (extrait ci-dessous)
VITASCOPE - 91 minutes
EXTRAIT VIDÉO
ARTICLES ET CRITIQUES DU FILM
«Ce n’est pas une vie que de ne pas bouger». Une phrase extraite des innombrables lettres qu’envoyait Alexandre Yersin à sa mère depuis qu’il avait quitté sa Suisse natale, puis l’Institut Pasteur, pour aller loin, encore plus loin.
Une phrase qui résume tout ce que fut Yersin, une phrase que Stéphane Kleeb a choisi comme titre à son remarquable film documentaire, pour retracer le destin hors norme du pasteurien.
« L’idée ne venait pas de moi, raconte Stéphane Kleeb, mais de l’ambassadeur suisse au Vietnam qui a découvert un buste d’Alexandre Yersin dans son jardin. Le projet a été lancé en janvier 2013, avant cela, je ne connaissais rien d’Alexandre Yersin. Constatant que le 1er mars correspondait aux septante ans de sa mort, je me suis rendu au Vietnam. Ce qui m’a permis d’avoir des images sur la commémoration de sa disparition, mais aussi de rencontrer le petit-neveu de Yersin, ainsi que le témoin de l’époque. C’est seulement après cela que j’ai débuté mes recherches. Le film devait être terminé pour le 20 juin 2014, qui correspondait aux 120 ans de la découverte du bacille de la peste. Tout est allé très vite. » Très vite, mais avec un souci minutieux de s’approcher au plus près de la vie de Yersin. Recherches, tournages, interviews dans les pas de Yersin. En Suisse, en Allemagne, à Paris, au Vietnam… Stéphane Kleeb a fait une large moisson documentaire, images du passé et images actuelles, interviews de personnes spécialistes de la vie de Yersin. Il a recueilli les témoignages de son petit-neveu Daniel Minssen, de l’ancien directeur général de l’Institut Pasteur, Maxime Schwartz, du conservateur honoraire du Musée Pasteur, Annick Perrot, d’un vétérinaire et microbiologiste vaudois, spécialiste de Yersin, Jacques-Henri Penseyres, mais aussi d’un témoin de l’époque, Dr Pierre Nguyen Trung Luong.
Le réalisateur qui mêle habilement ces témoignages, nous offre un document de bout en bout passionnant, qui retrace fidèlement la vie, les découvertes de Yersin.
Sa valeur pédagogique incontestable a été déjà reconnue dans le monde, puisque le film a été présenté dans toutes les grandes salles des universités de Hanoi, Nha Trang, Saigon et Hong Kong. Il passe actuellement dans toutes les salles de cinémas de Suisse Romande. Et la presse s’en fait un écho enthousiaste.
Enfin, il est enregistré au festival d’Hanoi et Ho Chi Minh-Ville, 7ème festival européen-vietnamien du film documentaire qui se déroulera du 10 au 21 juin 2015*.
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* Diffusion le vendredi 19 Juin 2015 à Hanoï auprès du "Studio national du documentaire et du film scientifique.
* Diffusion le samedi 20 Juin 2015 à HCMV auprès de
l'Université Hoa Sen.
Propos de Annick Perrot - 08.04.2015
Article du journal "LE NOUVELLISTE" - 25.02.2015
PROGRAMME DE LA 2EME JOURNÉE DES ASSOCIATIONS D’AMITIÉ AVEC LE VIETNAM
6 JUIN 2015 - Montreuil
La journée s’organisera en deux temps :
- La matinée sera réservée aux débats, discussions dans la Salle des Fêtes dans 3 ateliers simultanés sur les grands thèmes suivants :
1) Santé – Humanitaire
2) Éducation - Francophonie
3) Développement - Environnement - Climat.
Une séance plénière suivra avec deux thématiques :
1) Comment promouvoir l’image du Vietnam sur l’élan de l’Année croisée ;
2) Quelle structuration en réseau pour les associations : création d’une plate-forme de recensement et d’échanges d’expertises, un portail internet commun ? Rôle de l’Ambassade, des autorités vietnamiennes et françaises.
- L’après – midi, ouvert au public dans le « Village des Associations » (sur l’Esplanade de l’Hôtel de Ville) sera le moment festif autour des stands des associations, au rythme de la musique, des chants et des danses et aux saveurs de la gastronomie du Vietnam.
Film documentaire de 52 minutes
Coécrit et réalisé par Pierre Daum et Alain Lewkowicz
Entre 1939 et 1940, 20 000 travailleurs indochinois furent enrôlés de force par l’administration coloniale pour aider la «Mère Patrie» en danger. En 1941, alors que le risque de pénurie alimentaire gagnait la France, plusieurs centaines d’entre eux furent envoyés en Camargue pour produire «l’or blanc», le riz qui devait nourrir la France et faire la fortune des grandes familles arlésiennes.
Pourquoi cet épisode de l’Histoire est-il tombé dans l’oubli ? Le film de Pierre Daum et Alain Lewkowicz exhume ce passé avec les témoins d’aujourd’hui, des archives inédites, et lève un voile sur ce dossier enterré de l’époque vichyste.
En savoir plus cliquez ici I RIZ AMER
UNIVERSITÉ YERSIN de Dà Lat
Crédit photo : Aëlle
Organisation du congrès scientifique sur le travail de recherche de vaccins
(par l'université de Dà Lat)
Traduit du Vietnamien par Thị Hằng Nga Nguyễn et Michaël Laurençon
Langue Française et Vietnamienne (ci-après)
Le matin du 18 avril 2015, l’université Yersin a organisé le congrès scientifique : « le travail de recherche de vaccins dans la prophylactique (1) actuelle ». Ce congrès a reçu le soutien financier de l’entreprise SANOFI Pasteur.
Ceux qui participent au congrès : les partisans du docteur Alexandre Yersin - Khanh Hoa, les représentants de l’association AD@LY ( association des amis de Dalat sur les traces de Yersin), l’institut Pasteur de Dalat, le collège de médecine de Lam Dong, centre de médecine de secours de Lam Dong, l’université de CanTho…en ce qui concerne l’université de Dalat, il y a le professeur Truong Thanh Trung- secrétaire du parti, le vice- directeur, le chef et vice chef des salles, des départements de l’école et plus de 200 étudiants de l’université Yersin de Dalat.
Le vaccin est un produit fabriqué d’antigénie (2) qui sert à l’immunisation spécifique active afin d’augmenter la capacité de résistance du corps contre les agents infectieux. A plus des bienfaits de diminuer la proportion de maladies et de morts, d’aider les enfants à bien se développer physiquement et psychologiquement, le vaccin diminue aussi l’accès à d’autres maladies et les frais de soin médicaux.
Pendant le congrès, beaucoup de rapports ont relevé du rôle important du vaccin dans la prophylactique (1) actuelle. On peut citer quelques exemples : « vaccin dans la prophylactique du cancer de la gorge et de la matrice ou sarcome (Utérus)» rapport du docteur Hoang Cong Long - Collège de médecine de Lam Dong, « application de certains vaccins dans le programme de vaccination au Vietnam » rapport du docteur Do Van Chinh - université Yersin de Dalat…
Dans la liste des rapports scientifiques concernant la recherche de vaccins, il y en a encore qui parlent des contributions importantes du docteur Alexandre Yersin, comme chercheur, visant à trouver le vaccin contre la peste - une maladie qui, à un temps où elle n’était pas traitable, avait effrayé le monde entier.
Le congrès de cette date fut une occasion pour que les cadres, les professeurs, et les étudiants de l’université Yersin de Dalat comprennent mieux le rôle des vaccins et la recherche sur le sujet dans la prophylactique (1) actuelle. Ce qui représente la responsabilité de l’école envers la communauté et crée des conditions adaptées pour que les étudiants du département de soins et de traitements se familiarisent avec les connaissances scientifiques et les mettent en pratique lors de leur apprentissage dans des conditions réelles d’exercice après leurs études.
Lire l'article en langue Vietnamienne I Article colloque du 18 Avril à Da
Lat
1-Une prophylaxie désigne le processus actif ou passif ayant pour but de prévenir l'apparition, la propagation ou l'aggravation d'une maladie. Le terme fait aussi bien référence à des procédés médicamenteux qu'à des campagnes de prévention ou à des « bonnes pratiques » adaptées. ...
2-L’antigénie est une substance qui, introduite dans l'organisme, y engendre des anticorps.
Quelques instants ..
Le bateau Yersin fait référence au médecin, bactériologiste et explorateur français, d'origine suisse, Alexandre Émile John Yersin. En savoir plus I Cliquez ici
Alexandre Yersin
Le bateau Yersin est un projet d'envergure de François Fiat, dirigeant des magasins
Franprix, dont les premiers croquis datent de 2002. Il a été mis à l'eau le 15 janvier dernier (2015) et sera inauguré le 9 Mai prochain (2015). Cette inauguration se fera en comité réduit dans
un premier temps, composé notamment du personnel du siège du constructeur, la société PIRIOU, et de proches dont Anna, Présidente d'AD@lY, fait partie. Ceci
veut dire qu'il est à prévoir une autre session inaugurale dans un proche avenir.
AD@lY, les amis de Dalat sur les traces de Yersin, dont le propriétaire du navire est membre, est
partenaire et contributeur dans ce projet qui contribue à la mémoire de l'éminent scientifique ayant passé le plus long de sa vie au Vietnam.
A cette occasion, AD@lY sera accompagnée par les deux étudiants vietnamiens, en préparation de thèses en
biotechnologie - pharmacologie et biologie, gagnants du prix offert par l'armateur à la tombola durant le fête du Têt le 21 Février 2015 : Le Thi Thu Hang et son époux Nguyen Quang Huy (vice-président de
l'Association des étudiants vietnamiens de Montpellier).
LE BATEAU YERSIN à Concarneau (chantier Piriou) - Pointe du Cabellou
25 Janvier 2015
Crédit photo : TOILAPOL - www.arctique-antarctique-hurtigruten.blogspot.fr
Fiche technique :
LE BATEAU YERSIN en (projection d') expédition
Crédit photo : DR - www.helicesnews.fr
RETOUR SUR la journée du 9 Mai
Autour de la maquette du YERSIN
Autour de la maquette du YERSIN en porcelaine*
*dont des exemplaires de différentes tailles furent offerts en remerciement aux contributeurs dont Anna/AD@IY
D'autres instants...
Le livre d'or spécial d'AD@IY pour
cette journée d'inauguration
COMPTE RENDU DE LA JOURNÉE par NGUYEN Quang Huy (étudiante gagnante de la
tombola)
Langue : Vietnamienne
Trở về sau chuyến tham quan tàu Yersin tại Concarneau với hành trình 3 ngày 2 đêm, dù khá mệt nhưng gia đình mình còn nguyên cảm giác vui tươi và hạnh phúc vì đã may mắn có mặt trong sự kiện này.
Đến với tàu Yersin như một sự tình cờ nhưng...
Téléchargez le document ci-dessous pour lire la suite
Objectif Malte pour le Yersin !
Cette inauguration a été organisée par François Fiat et Pascal Piriou pour remercier tous ceux qui ont construit ce fabuleux bateau.
Après son inauguration du 9 Mai, le "Yersin", successeur moderne du prestigieux (Cliquez sur) Calypso, est parti vers Malte et sera baptisé à Monaco par le Prince vers le 20 juin ...
Ce navire est avant tout une aventure humaine au delà de la prouesse technique, qu'AD@IY suit
depuis le début du projet. L'association, soutien inconditionnel de la mémoire de l'éminent scientifique de l'institut Pasteur établie au Vietnam, avait d'ailleurs était contactée par son heureux
propriétaire, François Fiat, il y a plusieurs années pour contribuer à son élaboration.
AD@IY dit toute son admiration et sa reconnaissance à François Fiat et son épouse Geneviève, au PDG du chantier Pascal
Piriou et au capitaine du bateau Jean Dumarais.
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Lors de l'inauguration les prises de parole ont été entrecoupées de silences, de voix étranglées par l'émotion...Un chantier de 5 ans...une équipe soudée , dévouée et compétente !
A bientôt sur les eaux Yersin !
Voir ci-dessous des extraits du baptême
L'après
SOIRÉE TUNISIENNE
-
Égaux, Différents et Unis
Si un bilan devait être fait en un seul mot, on pourrait dire que la soirée aura été un "succès". Un succès d'amitié, où une première vague de soutiens vient de gagner le rivage de l'unité pour l'égalité et le respect de la différence ! Nous vous remercions vivement !
La deuxième vague s'annonce déjà !
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Lire plus
bas
Avec Jean-Paul Pellissier et Hatem Belhouchette (experts en développement agricole et rural), Mohamed-Lakhdar Ellala (économiste, président de l'ATF) et Hatim Jaïbi-Riccardi (écrivain et poète). Suivi d'un concert de musique tunisienne à 20hres30.
Rendez-vous à Montpellier*
Le 25 Avril 2015
A Gazette Café
Entrée libre
6 rue Levat
Situé à 100m de la gare
Plus d'infos au : 0467590759
*Vous pouvez télécharger votre invitation ci-dessous
-18H - DÉBAT : “La Tunisie au carrefour de son avenir”
-20H - DÉGUSTATION de pâtisseries tunisiennes.
-20H30 - MUSIQUE TUNISIENNE.
Information sur Facebook I Cliquez ici Soirée tunisienne
OBJECTIFS
SOUS-OBJECTIFS
Téléchargez la trame complète ci-dessous
SOIRÉE TUNISIENNE
Égaux, Différents et Unis
3 AVRIL 2015
Vous êtes invitez à y participer*
-
En soutien à la Tunisie, suite aux derniers évènements difficiles dans le pays, une soirée est organisée au nom de la solidarité francophone et française avec le peuple tunisien par l'ambassade de Tunisie et parrainée par AD@lY.
Rendez-vous le Vendredi 3 Avril 2015 !!!
Restaurant El Walisse à Paris 13 à 19hres45
RESTAURANT EL WALISSE (Paris, 13ème
arrondissement)
[ 5 avril 2015 ]
INAUGURATION DE LA NOUVELLE FACULTÉ DE MÉDECINE (Campus Arnaud de Villeneuve, Montpellier)
[ 8 avril 2015 ]
Anna et le Doyen Jacques Bringer, l'architecte Michel Pontes et le Préfet Pierre de Bousquet ...
...le Doyen Jacques Touchon, le Doyen Solassol et le Professeur Daniel Grasset, apportant leurs soutiens à la Tunisie.
GALA POUR LE 40EME ANNIVERSAIRE DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE SOUSSE
[ 10 avril 2015 ]
Anna avec le Doyen Ali Mtiraoui et Raynald Pinault
...AUTRES INSTANTS ET RENCONTRES DURANT LE GALA...
Anna signe le livre d'or du 40ème anniversaire de la faculté de médecine de Sousse
SOIRÉE DE FONDATION DE L'ASSOCIATION "Pont méditerranéen de solidarité"
(durant un) COUSCOUS DE L’AMITIÉ AVEC LA TUNISIE CHEZ
ANNA
[23 Mai 2015]
SOIRÉE TUNISIENNE
Égaux, Différents et Unis
3 AVRIL 2015
Vous êtes invitez à y participer*
-
En soutien à la Tunisie, suite aux derniers évènements difficiles dans le pays, une soirée est organisée au nom de la solidarité francophone et française avec le peuple tunisien par l'ambassade de Tunisie et parrainée par AD@lY.
Rendez-vous le Vendredi 3 Avril 2015 !!!
Restaurant El Walisse à Paris 13 à 19hres45
*Voir document ci-joint pour réserver
Possibilité de le télécharger en bas de cette page
Ci dessous, la lettre de remerciement du recteur de l'université de Dalat pour le parrainage et le financement d'AD@lY pour le premier pèlerinage des étudiants de l’université sur la tombe de Yersin le 1er mars 2015.
Et quelques photos de l'événement transmises par Nicolas Leymonerie
Rencontre de cultures francophones
8h30 - Accueil - Anna Owhadi-Richardson, présidente de l’association AD@lY
et
M. Jean-Luc Demortier, proviseur du lycée Georges Frêche
Modérateur : Paul Marcel Lemaire auteur
de l’ouvrage
Communiquer pourquoi faire ?, Editions du cerf, 2011.
Intervention + discussion
9h00 - Message de Michaëlle Jean J’ai à coeur ma planète
Illustrations AD@lY : La grande couverture solidaire des victimes de l’agent orange. Le bateau Yersin de François Fiat.
9h15 - Arnaud Galy, présentation de Agora francophone, Année francophone internationale et Zig Zag
9h45, PAUSE
10h - Université Yersin de Dalat (visioconférence) Nicolas Leymonerie et Nguyen Thi Bich Tram
10h30
- Philippe
Bachimon, Professeur à l’université d’Avignon - IRD de
Montpellier.
La recherche universitaire francophone dans le domaine du tourisme.
10h45 - Pr. HENN Francois,Vice président de l’université de Montpellier - Vice président délégué aux
relations
internationales
11h - Franck le Cars et Marie Gola, présentation de la revue « Florilège » - Académie de Montpellier
11h15 - Maxime Del Fiol, Enseigner les littératures francophones
:
une ouverture nécessaire à la diversité culturelle en français
11h30
- Maratchia
Clarisse, Magazine Langue et cultures françaises et
francophones LCFF.
11h45 - Gérard Ribot, président de l’Alliance Française de Montpellier – FLE.fr
12 h Déjeuner : Gastronodiplomatie
Francophonie et économie
14h00 - Introduction : rapport de Jacques Attali et Pouria Amirshari
14h30 - Montpellier Business School, contribution au rayonnement international de la France ?
Seng Bisiou, Chargée de Mission Développement Asie - Coordination de recrutement international
15h20 - Intervention Clare Hart, présidente de ILO et FACE Hérault
15h40 - Intervention, André Deljarry président de la CCI de Montpellier
15h00 - Francophonie économique oui, pour l’Indochine et l’Asie et comment.
Prof J. Nguyen Thái Son ( ancien diplomate sciences pô (IEP) - Président d’Interface Francophone Paris
16h - Le tourisme Francophone comme vecteur de développement économique en Indochine. S.E Truong Mealy, Secrétaire général d ‘Interface Francophone Paris.
16h20 - Une aide en faveur du maintien de la francophonie
Thithat Peel, Consultante pour le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (UNHCR),en Asie, Experte Internationale pour l’Union Européenne, programme du développent au VN
16h40 - 17h00 - Temps de partage, questions/réponses
17h00 - 17h30 - Discours de clôture.
INTERVENTION DANS LES STUDIOS DE RADIO AVIVA (MONTPELLIER)
"Magazine de la rédaction" - Émission du mardi 21 Février 2015
Entretien avec Anna Owhadi Richardson et Ut Dông Thach Président de l'AEVM*
Pour réécouter ou télécharger l'émission I Cliquez ici Fête du Têt - Montpellier -
AVIVA
*Association des Étudiants Vietnamiens de Montpellier
L'heureuse gagnante de la tombola est Le Thi Thu Hang, étudiante. Elle sera accompagnée dans son voyage vers le Bateau Yersin par son mari, Nguyen Quang Nhuy, vice Président de l'AEVM.
A gauche, monsieur François Fiat et notre Présidente, Anna.
François Fiat avec AD@lY dont il est membre. Il nous a honoré de sa confiance et sollicité le réseau d'AD@lY dont les descendants de Yersin pour la démarche du nom du savant à attribuer au navire.
Pendant plus de 60 ans, Raymond Aubrac va entretenir une relation extrêmement privilégiée avec le leader nationaliste Ho Chi Minh, et va ainsi jouer un rôle important, quoique discret, dans les relations entre le président vietnamien et les puissances françaises et américaines.
A l'origine de cette relation exceptionnelle se trouve un minuscule détail de la vie tellement mouvementée de l'ancien résistant français. Il s'agit d’une affaire qui m'a pris 30 minutes. Mais ces 30 minutes ont changé ma vie ! Nous sommes à l'été 1944, à Marseille. Raymond Aubrac vient d'être nommé commissaire de la République par le général De Gaulle. Il est chargé de restaurer l'ordre républicain français en Provence. Parmi les 100 dossiers urgents qu'il doit traiter chaque jour, on lui signale des difficultés dans le camp indochinois de Mazargues. En 1939, l'État français avait fait venir 20 000 paysans vietnamiens en France pour servir comme ouvriers dans les usines d'armement. 15 000 d'entre eux étaient restés bloqués en métropole pendant toute la durée de la guerre, internés dans différents camps du sud de la France. 2000 d'entre eux se trouvaient toujours à Marseille, dans le quartier périphérique de Mazargues. |
Dans la biographie que Pascal Convert a consacrée à Raymond Aubrac, sont reproduits les propos suivants : Ce camp m’a occupé en tout une demi-heure. Un jour, on m'a signalé une situation absolument intolérable de trafic de la part des dirigeants du camp. Marché noir avec les rations de riz, prostitution, jeux, et une mortalité très importantes. J'ai envoyé quelqu'un de mon cabinet vérifier. Et il est revenu quelques heures après en me disant : C'est vrai, c'est intolérable ! Alors j'ai seulement fait ce que n'importe quel administrateur aurait fait à ma place. J'ai mis les dirigeants du camp en prison et je les ai remplacés par des honnêtes gens. J'ai décidé qu'on demanderait aux Vietnamiens d'élire un comité consultatif qui participerait aux décisions d'organisation de leur camp. C'est l'origine d'aventures qui durent depuis plus de 60 ans.1
Comment refuser l'hospitalité à un hôte si prestigieux ? Au premier jour du mois d'août, Ho Chi Minh s'installe dans la maison des Aubrac. Tous les jours, midi et soir, ses ministres et amis viennent lui rendre visite, partageant les repas. Au bout de deux jours, l’intendance ne suit plus. Raymond Aubrac se permet d'en aviser son hôte : Monsieur le président, Lucie va bientôt accoucher, je ne peux pas lui demander de faire la cuisine à un tel rythme… Le soir même, le président Ho Chi Minh faisait venir le patron d'un petit restaurant vietnamien du cinquième arrondissement, qui s'installa à demeure chez les Aubrac. Depuis ce jour, Lucie n'eut plus à mettre les pieds dans la cuisine. |
Le 15 août, Élisabeth naissait. Pour le plus grand plaisir de ses parents, le président Ho Chi Minh demanda à en être le parrain. Depuis ce jour-là, malgré une situation terrible de guerre au Vietnam, Élisabeth reçut chaque année pour son anniversaire un cadeau personnel du président Ho Chi Minh.
Pierre Daum, mai 2014
Journaliste au Monde diplomatique, Pierre Daum est l’auteur de Immigres de force, les travailleurs indochinois en France (1939-1952), Actes Sud 2009.
Pour plus d’informations sur l’histoire des travailleurs indochinois : www.immigresdeforce.com
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Montpellier le 2-3 Mai 2014 Pierres-vives |
20 ans 1994-2014 |
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2014 Année croisée Việt Nam France, fête 40 ans de relations diplomatiques.
2013, Année croisée France Việt Nam a coïncidé avec le 150 ème anniversaire de la naissance de Yersin, le 70 ème anniversaire de sa mort et le 120 ème anniversaire de sa découverte du site de la ville de Đàlạt . A Montpellier, dans le bel écrin de Pierres Vives, AD@lY Les Amis de Đà Lạt sur les traces de Yersin
est honorée de contribuer à cet hommage concordant, clin d'œil du hasard, avec la date de l'anniversaire des 20 ans de l'Association créée en Mai 1994 et parrainée par
Raymond Aubrac. Un forum francophone pour réunir les amoureux de la langue française et des valeurs qu'elle incarne. Puisse ces Journées impulser un partenariat de codéveloppement solidaire entre la France et le Việtnam et tout particulièrement entre Montpellier et Đàlạt ... sur les traces de Yersin à l'heure d'Internet. |
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Programme du Vendredi 2 mai 2014
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Matin |
Après-midi |
De 9h à 10h30
2014 Année croisée Vietnam France
Animation des deux journées :
par les étudiants de l'AEVM1(M.Trần Văn Giang) Chant : Phú Nước Non par Nguyễn Văn Phụng, Chorale : Đêm Trường Sơn
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De 14h00 à 15h30 ĐàLạt hier aujourd'hui et demain Dat aliis laetitiam aliis temperiem . Table ronde animée par la Présidente d'AD@lY.
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De 10h30 à 11h00 Pause |
De 15h30 à 16h00 Pause |
De 11h00 à 12h30 Anniversaire de 20 ans d'AD@lY,
Bilan et perspectives
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De 16h00 à 17h30 Qui êtes vous Alexandre Yersin ?
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Festival Hérault Trait Libre 2014 : les participants ont le privilège d'admirer les 200 dessins de presse du monde exposés à Pierres Vives jusqu'au 31 juillet. Thème : Les femmes. Cartooning for Peace, Conseil Général de l'Hérault et le Club de la Presse du Languedoc Roussillon. |
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Matin |
Après-midi |
De 9h00 à 10h30,Accueil par M. Pierre Maurel, Vice-Président du CG de l'Hérault, animé par Jean Kouchner Hommage à la Francophonie ,
Message de Abdou Diouf pour la Journée internationale de la Francophonie 2014
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De 14h00 à 15h30 liaison video à 14h00 du Việtnam (19h00)
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De 10h30 à 11h00 Pause |
De 15h30 à 16h00 Clôture des journées Việtnam-France.
De 16h00 à 17h30 Assemblée Générale d'AD@lY
De 17h30 à 18h30 Projection du
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De 11h00 à 12h30 Animé par Pr Daniel Grasset
Coopération santé ...sur les traces de Yersin. Bilan et perspectives
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Programme susceptible de modifications |
Les élèves de CM2 de l'Ecole
Les Oliviers de Canet
25 mars 2014 www.20mars.francophonie.org
Sur l'initiative de Maryse Florentin, membre d'AD@lY, ex directrice de l' Ecole Les Oliviers de Canet ( Hérault ), les élèves de CM2 ont fêté la Journée internationale de la francophonie le mardi 25 mars .
Merci à la directrice Sabine Rousseau pour son accueil chaleureux et son implication.
La séance est animée par le Dr Anna Owhadi Richardson, Présidente de l'Association avec Nguyen Thi Bich Tram, première étudiante francophone de l'Université Yersin de Dalat en stage à Montpellier, Kim, 12 ans élève en 6 ème au Collège Frédéric Mitterrand de Clapiers qui a assisté en décembre 2013 à l'anniversaire de 120 de la découverte du site de la ville de Dalat par Alexandre Yersin, et Gilbert Doan Van Hay, Secrétaire d'AD@lY.
Les élèves, curieux et enthousiastes découvrent Yersin, comment il a découvert le bacille de la peste, le Vietnam où il a vécu un demi siècle et où il est enterré à Nhatrang.
Il leur est conseillé de lire son roman biographique Peste & Choléra de Patrick Deville, prix Fémina 2012 réédité dans la collection Points.
Ils sont surpris par l'écriture Vietnamienne phonétisée par Alexandre de Rhodes.
Bich Tram lit la version en vietnamien de la cigale et la fourmi des Fables de la Fontaine traduite par Nguyen Van Vinh rééditée à l'Harmattan par AD@lY avec la préface de Abdou Diouf.
Ils découvrent le rayonnement de la langue française dans le monde, le rôle de l'Organisation Internationale de la Francophonie et le site www.20mars.francophonie.org
Rendez vous est pris pour le 2 et 3 mai à Pierres Vives pour la fête de la francophonie en hommage à l'Année croisée Vietnam France coïncidant avec le 20 ème anniversaire d'AD@lY.
Ils travaillerons sur le slogan de la francophonie :
Égaux Différents Unis
Sur le slogan des Écoles Vietnamiennes
Tien Hoc Le, Hau Hoc Van :
Apprends d'abord la politesse, tu apprendras à lire après.
Leurs travaux seront exposés, des prix remis par l'ambassadeur SEM Duong Chi Dung.
Cette expérience est à renouveler et à généraliser ....AD@lY est à la disposition des enseignants.
Cette année, AD@lY fêtera la Journée Internationale de la Francophonie le 2 et 3 mai 2014 à Pierres Vives après les Municipales selon le souhait de l'ambassadeur du Vietnam en France SEM Duong Chi Dung qui nous honorera de sa présence. Ces journées intitulées
Ces journées sont préparées avec l'aide des étudiants de l'AEVM, en particulier avec celle de Nguyen Thi Bich Tram première étudiante francophone de l'Université Yersin de Dalat en stage à Montpellier.
PS Pour plus de détails, glisser la souris sur les photos.
Pour la fin de l'année et le jour de l'an, Anna* est allée faire la fête à Dalat sur l'invitation des organisateurs de la Fête des Fleurs. Vous trouverez ci-dessous quelques photos de son périple ..
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*Anna Owhadi-Richardson, présidente d'AD@lY
Dans le cadre de l'année croisée Vietnam-France, Débute lundi 9 décembre 2013 la semaine francaise.
Nos amis de Dalat pourront en particulier profiter de :
* Le détail des présentations de P. Deville peut être trouvé sous ce
lien
Nous communique l'appel suivant :
L’album qu’a consacré Christian Chambon à la carrière et plus encore à
l’œuvre de son père, le médecin colonel Marcel Chambon, des troupes coloniales,
est exemplaire à de nombreux titres.
Sur le plan scientifique d’abord, où, à l’aide de très nombreux documents, il
permet de retracer le travail en profondeur mené par les médecins du service de
santé, en majeure partie formés au Pharo.
Sur les pas du docteur Jamot, le vainqueur de la maladie du sommeil,
nous suivons une équipe de jeunes médecins tropicalistes, une véritable bande
soudée par le sens de la mission et les enjeux de la santé publique alors en pleine
évolution, dont les destins se croiseront sur toutes les routes de ce qui forme alors
l’Empire français.
D’Afrique centrale au Tonkin, de Madagascar à l’Afrique du Nord, la
carrière du docteur est aussi celle d’un soldat, tantôt détaché auprès des services
sanitaires et médicaux tantôt servant en corps de troupes, le plus souvent auprès
des unités de tirailleurs. À partir de 1943, ce sont les dures campagnes pour la
libération de la France et de l’Europe au sein de la glorieuse 9ème division
d’infanterie coloniale, puis dès 1945 les opérations qui tentent de ramener
l’Indochine dans l’espace de l’Union française. Reprenant alors des fonctions
hospitalières à Hanoï puis au Laos, sur lesquelles le livre apporte des témoignages
nombreux et inédits, Marcel Chambon est admis dans les réserves du service de
santé colonial en 1949 avant de commencer une seconde vie de praticien, toujours
au service de l’autre et des plus démunis, à Bordeaux.
Livre scientifique autant que véritable roman d’aventure, les documents -
textes tirés de sources officielles et privées, carnets de route, extraits de presse,
cartes et photographies originales, objets souvenirs, décorations... - précieusement
rassemblés et sauvegardés par Christian Chambon constituent un bel hommage
filial mais surtout une parfaite illustration de ce que le travail de mémoire, pris
dans son sens le plus littéral et finalement le plus juste nous apportent.
Pas d’interprétations, pas de plaidoyers pro domo ou anachroniques,
simplement les faits et documents rassemblés et remis dans le bon ordre pour
préserver et transmettre l’engagement d’un homme, d’un médecin, à tous ceux, et
ils sont de plus en plus nombreux, qui s’attachent à l’histoire outre-mer dans toute
sa diversité, toute sa complexité, toute sa richesse.
Eric Deroo.
Auteur, réalisateur, chercheur associé au CNRS
Le chant de la scie musicale s'est arrété car Daniel nous a quités.
Il fut pour moi un époux très aimant, toujours courtois, d'une grande loyauté.
Depuis plus de soixante ans nous avons été de vrais amis tout en étant très différents, nous nous complétions. Ses 5 enfants, il les a de tout coeur aimés, chacun, chacune, ainsi que les 11
petits enfants que Dieu nous a donné. Notre famille a grandie de belles filles, de beau-fils qui avaient tous leur place dans son cœur.
Tout jeune homme, il a senti un fort appel pour aller au Vietnam en tant que missionaire français pour apporter la bonne nouvelle de l'amour de Dieu en Jesu Christ, Dieu le fils.
Je l'ai accompagné durant toutes ces années dans beaucoup d'endroits et pays différents et Dieu nous a grandement benis
Aujourd'hui, Daniel nous a quités. Le chant de la scie s'est tu car Daniel n'est plus.
Mais je sais que le Seigneur prend soin de lui et qu'un jour je le reverrai là haut
Pemmy Bordreuil, son épouse
Son verset préféré : Romains : 28
Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu
Le Général Vo Nguyen Giap, brillant stratège, vainqueur de Dien Bien Phu, père de l'indépendance du Vietnam est un artisan de la paix...Il l'a encore prouvé jusqu'à la dernière minute de sa vie en choisissant de tirer sa révérence à Hanoï à 102 ans le 4 octobre 2013, Année croisée France Vietnam.
Cette année symbolique fêtant le 40 ème anniversaire des Accords de Paris, cette année croisée France Vietnam qui va consolider les liens amicaux entre les deux pays après avoir pansé les plaies d'une longue guerre fratricide.
Il nous invite à tourner cette page de l'histoire et de regarder l'avenir avec sérénité dans un esprit de réconciliation et de reconstruction. Un partenariat de codévelopement gagnant gagnant, dans le respect des valeurs de la francophonie à l'heure d'Internet :
Nous sommes égaux , bien que différents , restons unis !
Clin d'œil du destin 2013 fête aussi le 150 ème anniversaire de la naissance d'Alexandre Yersin salué par l'émission commune des deux pays par quatre beaux timbres avec son portrait avec en toile de fond, l'Institut Pasteur de Paris en France et l'Institut Pasteur de Nhatrang au Vietnam.
Le 22 septembre 2013, AD@lY Les Amis de Dalat sur les traces de Yersin a fêté cet anniversaire à la Salle des Actes de la Faculté de Médecine de Montpellier avec le parrainage de SEM Duong Chi Dung, Ambassadeur du Vietnam en France.
L'Académie des Sciences d'outre mer et l'Organisation Internationale de la Francophonie se sont associés à cet hommage.
Le Vietnam va honorer Alexandre Yersin du titre de citoyen d'honneur , ce magnifique hommage de reconnaissance est un symbole de réconciliation.
Il ouvre une nouvelle page après Diên Bien Phu...Le Général Giap peut reposer en paix.
AD@lY, parrainé par le regretté Raymond Aubrac, adresse à la famille du Général Vo Nguyen Giap ses plus respectueuses et affectueuses condoléances.
Le Général restera toujours vivant dans nos cœurs et nos mémoires.
Dr Anna Owhadi Richardson
Présidente fondatrice d'AD@lY
Les Amis de Dalat sur les traces de Yersin
214 rue Christian Dior Aqueduc II
34090 Montpellier France
Alain Ruscio
Historien, président du CID Vietnam
Si l’on devait résumer d’une formule la vie et la personnalité de Vo Nguyen Giap, celui qu’Ho Chi Minh considérait comme un de ses fils préférés, avec Pham Van Dong, on pourrait, on devrait dire : cet homme a toujours eu un mal fou à dire je. Il riait lui-même beaucoup des formules lues sous la plume d’observateurs occidentaux, du type Le vainqueur de Dien Bien Phu, L’ennemi le plus redoutable des Français, puis des Américains. Giap n’aimait pas personnaliser les événements, comme toujours les Vietnamiens, comme souvent les communistes. Ce n’était pas de la fausse modestie : quand il affirmait que c’étaient les masses qui faisaient l’histoire, il croyait ce qu’il disait. Précisons pourtant : il ne fut pas le père de l’armée populaire vietnamienne ? il ne fut pas le vainqueur de Dien Bien Phu ? il ne fut pas le stratège de la guerre contre les Etats-Unis ? Certes, si on prend à la lettre ces formules réductrices. Mais il y fut bien pour quelque chose… En bon marxiste, Giap aurait dû reconnaître que les grands bouleversements de l’histoire du monde naissent de la rencontre entre des éléments objectifs et la capacité de grands hommes d’exploiter des situations. Mais, décidément, sa modestie et, je dirais, son hochiminisme l’en empêchaient.
J’ai eu l’insigne honneur de le rencontrer dix, vingt, trente fois, rencontres échelonnées sur une trentaine d’années et de devenir, j’ose dire, un proche. La première fois, c’était en mars 1979, à Hanoi. Le Vietnam traversait alors l’un des pires moments de son histoire. Son économie était vacillante, ses relations internationales disloquées (blocus américain, hostilité allant jusqu’à la guerre avec la Chine et les Khmers rouges), la France giscardienne n’était pas la dernière à vitupérer son ancienne colonie, le Vietnam se retrouvait dans un tête-à-tête, qu’il aurait probablement préféré éviter, avec l’URSS et le Comecon – lesquels, affaiblis, entamaient alors leur dernière décennie d’existence. Et cet homme, qui n’avait jamais douté, qui ne doutait pas, transmettait sa confiance.
Vo Nguyen Giap, né le 25 août 1911, aura consacré son siècle d’existence à la défense de deux idéaux : l’indépendance nationale de son peuple et le communisme. Dissocier les deux, tenter de choisir entre le patriote Giap et le camarade Van (c’était son nom dans la résistance), comme il est parfois procédé en Occident, paraît un exercice infructueux.
Né au centre du pays, tout près de ce 17ème parallèle qui avait si longtemps, trop longtemps, déchiré son pays, mais aussi dans une région connue pour ses traditions de lutte, il s’est engagé très tôt dans le mouvement national. À quinze ans, il est exclu du lycée de Hué pour participation à une manifestation nationaliste. Vers cette époque, il est déjà en contact avec le Tan Viet, Parti nationaliste aux options nettement progressistes, socialistes. Il y a déjà, alors, des noyaux communistes, qui vont progressivement s’imposer. On peut dire que, dès 1930 et la fondation d’un Parti communiste Indochinois, le bras de fer est commencé, les deux principaux protagonistes d’une lutte titanesque sont en présence.
Le jeune Vo Nguyen Giap a entendu parler dès sa jeunesse d’un certain Nguyen Ai Quoc, le futur Ho Chi Minh, alors éloigné du Vietnam, mais terriblement efficace dans sa lutte au sein de la IIIème Internationale. Dans le pays, la réputation de ce patriote hors normes grandit. Aussi est-ce tout naturellement qu’avec un autre jeune militant, Pham Van Dong, il prend contact avec ce Nguyen Ai Quoc. Nous sommes en 1940, la guerre vient de prendre une dimension mondiale. C’est ce noyau d’hommes déterminés, appuyé sur une mobilisation populaire croissante, qui va donner naissance au mouvement dit Viet Minh (1941), puis qui va proclamer l’indépendance du pays (1945), enfin entamer une lutte de trente années contre les envahisseurs étrangers, qu’ils aient l’étiquette colonialiste (Français) ou impérialiste (Américains).
Dans sa longue vie, Vo Nguyen Giap n’a pas eu souvent l’occasion de faire des pauses, de prendre le temps de mesurer le chemin parcouru. Et pourtant ! Quelle disproportion apparente entre sa poignée de premiers guérilleros, mal armés, peu formés, et une France colonialiste bien décidée à maintenir à tout prix le joug ! Et, plus tard, contre les USA, quel fossé entre ce qui était toujours présenté comme un petit peuple et la formidable armada du complexe militaro-industriel qui déversa une décennie durant, par millions de tonnes, bombes à fragmentation, napalm et dioxine !
Mais le Vietnam a vaincu, même si, hélas, Ho Chi Minh, décédé en 1969, n’a pu voir ce jour. Le 30 avril 1975, l’armée populaire mettait à bas les derniers pans de l’édifice bâti pierre à pierre par les puissances occidentales durant cent vingt années. Dans la vie d’un peuple, m’a dit Vo Nguyen Giap, il y a parfois des rêves, des rêves tellement beaux que l’on pourrait croire leur réalisation impossible. Eh bien ! En cet instant, nous avons pu réaliser un rêve chéri : voir enfin le pays réunifié et libre. Le pays indépendant, en paix et en marche vers le socialisme. Nous n’avons jamais eu une minute d’émotion comparable à celle-là. Et, tous, nous étions très émus, parce que nous pensions à notre Président Ho Chi Minh.
Adieu, camarade Van. En pensant à vous, nous aurons toujours en tête, désormais, ces vers de votre grand poète national, Nguyen Trai :
Notre pays a connu grandeur et décadence
Il n’a jamais manqué d’enfanter des héros.
_______________________
1 Article basé sur le livre-entretien, Vo Nguyen Giap, Une Vie, Propos recueillis par Alain Ruscio, Hanoi, 1979-2008, Paris, Éd. Les Indes Savantes, 2011
« Comme celui de Napoléon, l’art de Pasteur consistait à toujours livrer bataille au moment choisi, à l’endroit choisi, sur son terrain », déclarait François Jacob. Que ferait un chef militaire sans armée et, plus particulièrement, sans lieutenants ? Le souvenir de Pasteur est encore bien présent dans la mémoire collective, mais qui se rappelle Émile Duclaux, qui a donné son âme à l’Institut Pasteur ? Qui se souvient du docteur Roux, qui a remporté une fracassante victoire contre la diphtérie ? Et pour ceux qui connaissent le BCG, le vaccin contre la tuberculose, que savent-ils de ses inventeurs, Calmette et Guérin ? Sait-on que c’est Élie Metchnikoff qui a découvert que nos globules blancs nous défendent contre les microbes en les dévorant et que cela lui a valu le prix Nobel ? Connaît-on encore le nom d’Alexandre Yersin, qui a pourtant vaincu la peste ?
En France comme dans des contrées lointaines, ces lieutenants de Pasteur ont tous vécu des heures extraordinaires dans leur guerre contre les maladies infectieuses comme la rage et aussi la diphtérie, le tétanos ou la tuberculose. Et c’est à eux qu’on doit le développement de l’hygiène, les vaccins et les prémices de la révolution antibiotique.
Voici l’histoire de leurs combats, de leurs victoires.
par La présidente d'AD@lY
Alexandre Yersin découvreur de Yersinia Pestis est, clin d'oeil du destin, au centre d’un remarquable faisceau de convergences qui lient cette année la France et le Vietnam, Montpellier avec Dalat.
2013, Année Croisée France-Vietnam, fête aussi le 150ème anniversaire de la naissance et le 70ème anniversaire de la mort du grand Pastorien.
C'est également le 120ème anniversaire de sa découverte du site de la ville de Dalat.
D'origine languedocienne par sa grande mère maternelle: Catherine Emilie Demole est née à Montpellier.
AD@lY, les Amis de Dalat sur les traces de Yersin, parrainé par Raymond Aubrac, milite depuis 20 ans pour créer des actions de partenariat entre les deux villes.
Yersin fut le créateur de l’Ecole de Médecine de Hanoï en 1902, qu’il dirigea durant deux ans.
Le 100ème anniversaire de cette Ecole, devenue Faculté, donna lieu à la Salle des Actes de la Faculté de Médecine de Montpellier, la plus ancienne d’Europe, au don d’une famille franco-vietnamienne de la table devant laquelle les futurs médecins prêtent leur Serment d'Hippocrate.
Je considère la médecine comme un sacerdoce ainsi que le pastorat. Demander de l'argent pour soigner un malade c'est un peu lui dire : la bourse ou la vie. Alexandre Yersin.
2013 est également l’année d’une émission commune en France et au Vietnam de nouveaux timbres à l’effigie du Savant. Son initiateur, Jean-Pierre Lonati et Geneviève Minssen petite-nièce de Yersin nous en parleront.
Seront présentés les Actes bilingues du Colloque Les Instituts Pasteur du Vietnam face à l’avenir, Alexandre Yersin à l’heure d’internet', tenu à Dalat le 18 novembre 2011, récemment publiés à l'Harmattan avec le soutien de l'OIF et de la Région Languedoc-Roussillon
Puisse cette commémoration promouvoir la Coopération Décentralisée franco-vietnamienne évoquée aux Assises de Brest et entre Montpellier et Dalat… sur les traces de Yersin.
A noter ..
Application ludique pour Ipad et Iphone, Nicolas Leymonerie
Anna Owhadi Richardson
Présidente d'AD@lY
Madame la Présidente,
Chère Madame,
Au nom du Secrétaire général de la Francophonie, Son Excellence Monsieur Abdou DIOUF, je tiens à vous adresser mes chaleureuses salutations et félicitations pour cette nouvelle manifestation qu'Ad@lY, sous votre autorité, organise à Montpellier le 22 septembre prochain.
Depuis notre partenariat remontant à 2011, je constate avec grande satisfaction que votre engagement et votre mobilisation francophone ne font que se renforcer. Je me félicite du succès que vous rencontrez à chaque manifestation que vous organisez, que ce soit en France ou au Vietnam.
Etant en mission à l'étranger, je ne pourrais malheureusement pas assister à la manifestation du 22 septembre à Montpellier, mais je serai de tout cœur avec vous.
En souhaitant plein succès dans la poursuite de vos activités, je vous prie d'agréer, Madame la Présidente, les assurances de ma haute considération.
Pierre de COCATRIX
Directeur de Cabinet
Chère Madame,
Je vous remercie très sincèrement pour votre message et votre invitation à la commémoration du 150eme anniversaire de la naissance de Yersin, que vous organisez à Montpellier, avec l'Académie des Sciences d'outre-mer.
Je me réjouis que cet événement intervienne, alors que la France et le Vietnam célèbrent le quarantième anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques, et que la saison de le France au Vietnam se déroule actuellement au Vietnam depuis avril 2013, avant d'être suivie par la saison du Vietnam en France, à partir de janvier 2014.
De manière complémentaire à l'événement que vous organisez, la saison de la France au Vietnam mettra en valeur Alexandre Yersin à la fois dans le cadre des cérémonies de commémoration de la fondation de la ville de Da Lat en décembre prochain, ainsi que par l'opération conjointe de lancement d'un timbre par les Postes des deux pays consacré à Alexandre Yersin, avec le concours de l'Institut Pasteur.
Je ne pourrai être personnellement à Montpellier le 22 septembre prochain, mais je vous souhaite un plein succès pour la réussite de cette manifestation.
Bien cordialement à vous.
Benoît PAUMIER
Inspecteur général des affaires culturelles
Commissaire général de l'Année France Vietnam
Depuis plusieurs décennies, le nom Alexandre Yersin a gravé profondément dans les cœurs des vietnamiens par ses contributions importantes. Les chemins, les instituts, les écoles, les universités, les parcs et les hôpitaux qui portent son nom au Vietnam non seulement représentent la gratitude et le respect des vietnamiens vers le grand Médecin et Savant Alexandre Yersin, ils sont, au delà de cela, devenus les symboles des relations entre le Vietnam et la France.
La commémoration du 150e anniversaire de la naissance d’Alexandre Yersin, organisée par AD@LY, Les amis de Dalat sur les traces de Yersin, en partenariat avec la Faculté de Médecine de Montpellier, est d’autant plus significatif que nous fêtons cette année le 40e anniversaire de la signature de l’Accord de Paris et le 40e anniversaire des relations diplomatiques entre le Vietnam et la France dans le cadre du programme très riche de l’Année croisée 2013 - 2014, s’étalant à tous les domaines politique, économique, culturel, éducatif, médecine...Dans cet élan des relations franco - vietnamiennes, le Premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung va visiter la France fin de ce mois-ci pour officialiser le partenariat stratégique qui traduit la profondeur et la maturité des relations de coopération entre les deux pays.
Au contexte de la nouvelle hauteur des relations vietnamo-françaises et sur les bases des orientations adoptées lors des 9èmes Assises de la coopération décentralisée franco-vietnamienne tenues à Brest en juin dernier, je suis persuadé que les activistes des amis de Dalat sur les traces de Yersin, conduite par sa Présidente Anna Owhadi-Richardson, vont accélérer les initiatives, élargir ses activités diverses qui sont déjà très efficaces, contribuant ainsi activement au développement des échanges et de la coopération entre Montpellier et Dalat et à la consolidation des relations d’amitié et de coopération entre le Vietnam et la France.
Dans cet esprit, je forme tous mes vœux de succès à cette cérémonie de commémoration du 150e anniversaire de la naissance d’Alexandre Yersin.
Vive l’Amitié entre le Vietnam et la France !
Par Geneviève Minssen
Dirigée par Claire Goyer, présidente de la DLF - Bruxelle
Le temps n'a pas permis la communication sur
prévue par Severine Favier de la Maison de retraite protestante et par la Présidente d'AD@lY.
Veuillez trouver son histoire ci-dessous.
Merci à Christian Chambon, Geneviève Minssen, Jean Pierre Lonati, Eddy et Pantea Rousseau, Louis Reymondon, Pierre Boucat ...
Remarque : pour voir les commentaires correspondants aux photos, passer la souris dessus ..
Remarque : pour voir les commentaires correspondants aux photos, passer la souris dessus ..
Alexandre Yersin découvreur de Yersinia Pestis est, clin d'oeil du destin, au centre d’un remarquable faisceau de convergences qui lient cette année la France et le Vietnam, Montpellier avec Dalat.
2013, Année Croisée France-Vietnam, fête aussi le 150ème anniversaire de la naissance et le 70ème anniversaire de la mort du grand Pastorien.
C'est également le 120ème anniversaire de sa découverte du site de la ville de Dalat.
D'origine languedocienne par sa grande mère maternelle: Catherine Emilie Demole est née à Montpellier.
AD@lY, les Amis de Dalat sur les traces de Yersin, parrainé par Raymond Aubrac, milite depuis 20 ans pour créer des actions de partenariat entre les deux villes.
Yersin fut le créateur de l’Ecole de Médecine de Hanoï en 1902, qu’il dirigea durant deux ans.
Le 100ème anniversaire de cette Ecole, devenue Faculté, donna lieu à la Salle des Actes de la Faculté de Médecine de Montpellier, la plus ancienne d’Europe, au don d’une famille franco-vietnamienne de la table devant laquelle les futurs médecins prêtent leur Serment d'Hippocrate.
Je considère la médecine comme un sacerdoce ainsi que le pastorat. Demander de l'argent pour soigner un malade c'est un peu lui dire : la bourse ou la vie. Alexandre Yersin.
2013 est également l’année d’une émission commune en France et au Vietnam de nouveaux timbres à l’effigie du Savant. Son initiateur, Jean-Pierre Lonati et Geneviève Minssen petite-nièce de Yersin nous en parleront.
Seront présentés les Actes bilingues du Colloque Les Instituts Pasteur du Vietnam face à l’avenir, Alexandre Yersin à l’heure d’internet', tenu à Dalat le 18 novembre 2011, récemment publiés à l'Harmattan avec le soutien de l'OIF et de la Région Languedoc-Roussillon
Puisse cette commémoration promouvoir la Coopération Décentralisée franco-vietnamienne évoquée aux Assises de Brest et entre Montpellier et Dalat… sur les traces de Yersin.
Application ludique pour Ipad et Iphone, Nicolas Leymonerie
Anna Owhadi Richardson
Présidente d'AD@lY
Faculté de Médecine de Montpellier, Salle des Actes 14h00 à 18h30
150ème Anniversaire de la naissance d'Alexandre Yersin,
Vainqueur de la peste, témoin de la Francophonie au Vietnam
14h00 – 14h15
Accueil par le Doyen Jacques Bringer, Faculté de Médecine.
Introduction Pr. Daniel Grasset, Pôle santé d'AD@lY.
Dr Anna Owhadi Richardson, Présidente d'AD@lY.
14h15 - 14h30
Discours des officiels en cette Année Croisée France-Vietnam parrainée par
SEM Duong Chi Dung, Ambassadeur du Vietnam, représenté par son Conseiller M. Ngo Le Van.
SEM Abou Diouf message de l'OIF.
M. Pierre Saliou Académie des Sciences d'Outre mer.
14h30 -15h15
- Alexandre Yersin, un pastorien en Indochine, sa vie, son œuvre scientifique.
Annick Perrot, conservateur honoraire du Musée Pasteur et
Jean Pierre Dedet, professeur émérite de la Faculté de Médecine, Université Montpellier 1.
- Yersin, souvenirs de famille. Geneviève Minssen, sa petite nièce.
15h15 - 16h00
- La coopération médicale hospitalo-universitaire franco-vietnamienne.
Etat des lieux et perspectives....sur les traces de Yersin à l'heure d'Internet.
Philippe Domy, Directeur du CHRU de Montpellier, Président de la Conférence des Directeurs généraux de Centres hospitaliers régionaux et
Universitaires de France.
- Discussion et témoignages : Vietnamitié, AAFV, UGVF, les Lampions....
- La puissance de la détermination traverse les âges, l'Ordre de Malte et la Santé.
Yves Gazzo, ambassadeur, membre du Bureau de l'ASOM.
- Présentation de l'ouvrage AD@lY collectif bilingue paru à l'Harmattan.
Les Instituts Pasteur du Vietnam face à l'avenir , Alexandre Yersin à l'heure d'Internet.
16h00 - 16h30 Pause goûter avec intermède musical.
Gâteau d'anniversaire de 150 ans de la naissance de Yersin (confectionné par les élèves du
lycée hôtelier Georges Frêche, Daniel Cancel ).
- Histoire du timbre 2013 par son initiateur Jean Pierre Lonati.
- Revue des timbres consacrés à Yersin Geneviève Minssen.
- La philatélie et les grands médecins Frédéric Joulia, directeur de la Communication de la Poste de l'Hérault.
- Yersin est né en Suisse, Jean Paul Aeschlimann, Président de la Société helvétique de Montpellier
Languedoc Roussillon.
Intermède musical : Vincent Navarro piano, Jacques Fresneau flûte.
16h30 – 17h30 Yersin, un francophone à l'origine de Dalat.
- Table ronde animée par Loïc Hervouet (AFI): La renaissance de la francophonie au Vietnam avec la participation de Claire Goyer (DLF Bruxelles Europe), Jean Kouchner, Arnaud Galy, Pierre Maurel
(CG34).
- Témoignages photos du circuit AD@lY - Hit Voyages, Pascal Filippi.
Sur les traces de Yersin, de mars 2013 en compagnie de Patrick Deville, prix Femina pour Peste &Choléra, roman biographique sur Yersin.
- Témoignages des établissements scolaires de l'Académie de Montpellier (Lycée Georges Pompidou de
Castelnau, École les Oliviers de Canet).
17h30 - 17h50 Le drame de l'Agent Orange aurait mobilisé Yersin. Histoire de la Couverture Montpellier Dalat solidaire des victimes.
Francis Gendreau, Pr. Jacques Touchon, Louis Reymondon,
André Bouny, Severine Favier (maison de retraite protestante).
17h50 - 18h00 Histoire des relations franco-vietnamiennes à l'ère coloniale. Alain Ruscio, historien, président du Centre d'information et de documentation sur le Vietnam contemporain.
18H00 - 18h30 Discours de clôture et remerciements.
Paul Louis Audat, Vice-Président, Conseiller AD@lY, Membre d'honneur du Bureau de l'AAFV.
Mr Raymondon nous communique une triste nouvelle : L'école de médecine militaire du PHARO, à Marseille, ferme ses portes.
Une délégation d'AD@lY a assisté aux 9 ème Assises de la Coopération décentralisée qui se sont tenues à Brest du 9 au 12 juin 2013
Dans l'attente d'un rapport plus détaillé nous vous invitons à partager notre album photos Nous avons été accueillis au Stand de Dalat Lamdong et présenté les trois Collectivités de Montpellier Languedoc Roussillon.
Nous espérons impulser la coopération décentralisée entre ces deux entités territoriaux de France et du Vietnam.
Nous remercions les organisateurs de Brest pour leur accueil et formulons des vœux pour la suite après le succès de ces rencontres placés sous le signe de la convivialité et de l'amitié dans le cadre de l'année croisée France Vietnam et de l'anniversaire de 40 ans de relations diplomatiques
Nous avons particulièrement noté et insisté sur l'importance de la francophonie.
Nous nous réjouissons de l'évolution du Vietnam, nouveau dragon du Sud Est asiatique, des relations qui évoluent de l'humanitaire et la solidarité vers le codéveloppement et le partenariat gagnant gagnant et vers la diplomatie économique.
Nous remercions SE l'ambassadeur Duong Chi Dung pour la justesse de son analyse et la qualité de ses recommandations.
Bienvenus en particulier en France aux trois représentants de la province du Lamdong et de la ville de Dalat
M.Pham S,Vice Président du Comité populaire du Lam Dông
M. Tran Dinh Van, Vice Président du Comité populaire de Dalat
M.Nguyen Van Bao, Vice Directeur du Service de Relations Extérieures du Lam Dông
La coincidence en 2013 des anniversaires de Yersin et de la découverte du site de la ville de Dalat est un clin d'œil du destin ....
Avec l'autorisation de la Présidente et du Secretaire perpetuel de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer
Membre fondateur de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer, héros de roman
Programme :
Texte de J.-M. AMAT-ROZE
C’est un journaliste, Paul Bourdarie, qui prit, en 1922, l’initiative de créer une société savante tournée vers les questions de l’outre-mer. Les Séances de fondation eurent lieu au cours du second semestre de l’année 1922, complétées par une série de réunions au début de l’année 1923. Le 8 juillet 1923, au siège de l’Alliance française, se tint la réunion décisive. L’ordre du jour portait sur Fondation de l’Académie des sciences coloniales ; lecture et discussion des projets de statuts et du règlement intérieur et éventuellement du bureau. (Annuaire 2013 p. 11). Le 7 juin 1957, l’Académie des sciences coloniales devint l’Académie des sciences d’outre-mer.
Deux types de documents archivés permettent de suivre l’histoire de l’Académie : les Comptes Rendus des Séances Communications devenus Mondes et Cultures Compte rendu annuel des travaux de l’Académie des sciences d’outre-mer , et les Annuaires.
Le tome 1er des Comptes-Rendus des Séances Communications parut en 1924. Il associait les années 1922 et 1923. Le plus ancien des Annuaires, dont nous disposons, est daté de 1942. N’y en avait-il pas avant ? Les plus anciens ont-ils été égarés ? Nous n’avons pas la réponse. On relève toutefois que l’année 1942 est celle de l’application d’un nouveau règlement intérieur qui introduit l’élection des académiciens. Auparavant, ils étaient cooptés. Y a-t-il une relation entre l’application de ce nouveau règlement et la publication des Annuaires ? C’est probable.
Quelles informations livrent ces documents sur les liens entre Alexandre Yersin et l’Académie ?
Le nom d’Alexandre Yersin apparaît pour la première fois dans le compte-rendu de la Séance plénière du 10 mars 1923, présidée par Ernest Roume, sous ces termes « La section des sciences physiques et naturelles présente ses listes » (p. 42 du Tome 1er). Alexandre Yersin est sur la liste des Associés nationaux, avec Charles Nicolle, directeur de l’Institut Pasteur de Tunis, Henri Perrier de la Bâthie explorateur de Madagascar, Henri Hubert administrateur en chef des Colonies, directeur des Services météorologiques de l’A.O.F. Ces candidatures, je cite, justifiées par des titres éminents et soutenues par la quatrième section sont successivement adoptées. (p. 43 dudit Tome). Comme le lieu de résidence des uns et des autres était éloigné de la métropole, les fondateurs les inscrivirent dans le groupe des Associés nationaux. A la fondation de l’Académie, les associés formaient 3 groupes : les associés nationaux, les associés étrangers, Albert 1er Roi des Belges, et les associés coloniaux, l’Empereur d’Annam et le Bey de Tunis par exemple.
Dans Annuaire pour 1942, les Associés nationaux sont devenus Membres non résidants, résultat de l’application du nouveau règlement intérieur. Article premier : l’Académie se compose de 60 membres titulaires répartis en 5 sections, de 20 membres non résidants, citoyens français, de 8 membres associés étrangers, et Article deux : de 30 correspondants (6 par sections). L’Article 3 dit Les membres non résidants et les membres associés étrangers ne sont spécialement attachés à aucune section. Ils sont choisis parmi les savants les plus distingués par leurs travaux dans les sciences coloniales. Et j’ajouterai un élément de l’Article 4, Pour être titulaire, il faut être citoyen français, domicilié dans la région parisienne. Préoccupation contextualisant bien les conditions de déplacement de l’époque.
Rappelons qu’Alexandre Yersin, descendant d’huguenots français émigrés en pays de Vaud, avait acquis la nationalité française en 1888 pour pouvoir exercer la médecine en France.
A partir de 1973, les Membres non résidants furent dénommés Membres libres. Alexandre Yersin figure sur cette liste, à l’exception de l’Annuaire 2013, où son nom apparaît sur la liste des Associés, suite à une faute de frappe qui est déjà rectifiée sur le site de l’Académie.
A partir de 1889, la vie d’Alexandre Yersin se déroule à plein temps en Extrême-Orient et, de 1895 à sa mort, à Nha Trang. Certes, le pastorien revenait chaque année à Paris, mais, confiait-il à un journaliste en 1939, « c’est seulement pour garder le contact avec l’Institut Pasteur » (D. F. Minssen Yersin et sa famille, www.adaly.net/alexandre-yersin-et-sa-famille/). En 1934, il est nommé directeur honoraire de l’Institut Pasteur de Paris et revient tous les ans, jusqu’à 77 ans, présider l’assemblée générale (sauf pendant la guerre). Il profitait de ses brefs séjours pour discuter de ses recherches, pour présenter quelques communications scientifiques, faire des achats pour ses nombreux laboratoires. Aussi, il faut reconnaître qu’il n’a pas, ou extrêmement peu, fréquenté l’Académie, et il n’a pas été trouvé de trace d’une communication personnelle en séance.
En revanche, l’Académie est très honorée de compter un confrère comme le Dr Alexandre Yersin parmi ses membres. Aussi ses travaux et toutes les marques d’estime et de reconnaissance dont il fait l’objet sont-ils rapportés en séance. Ils le sont par des confrères qui l’ont côtoyé.
En séance du 19 juin 1925, Monsieur Georges Capus présente une communication sur « Comment fut découvert le microbe de la peste » à partir des notes du Dr Yersin ; Yersin le pria de garder ses notes, et Monsieur Capus les remit aux archives de l’Institut Pasteur à Paris. Monsieur Capus commence ainsi : Avant de vous donner lecture de l’épisode du journal de bord de Yersin, permettez-moi d’esquisser, en quelques traits, la silhouette d’un de nos confrères qui fait le plus grand honneur à notre Compagnie. (Tome IV des Comptes Rendus p. 507). Au terme de la communication, le Président de l’Académie, Monsieur Hanotaux remercie M. Capus d’avoir extrait des notes du Dr Yersin ces passages qui sont d’une importance considérable pour la science française. Il nous est extrêmement agréable de donner un nouvel hommage aux services qu’a rendus le Dr Yersin. Vous me permettrez d’y joindre le mien, car j’ai beaucoup connu le Dr Yersin à l’époque où il est parti près de Monsieur Doumer, pour commencer les grands travaux qui ont abouti à de si beaux résultats . Et il ajoute, Nous savons ce qu’est la vie de cet homme si charmant et si plein d’esprit. (Tome IV page 205).
En séance du 3 novembre 1927, les essais de culture de quinquina entrepris par Yersin font l’objet d’une discussion (Tome X p. 23).
En séance du 5 janvier 1928, le Président, Monsieur Lacroix, informe que le Dr Yersin a reçu de l’Académie des Sciences le Prix le plus important dont elle dispose, le prix Georges Lecomte d’un montant de 50 000 francs. (Tome X page 62). Cette distinction conduit le secrétaire perpétuel à demander une présentation de son œuvre lors de cette séance.
Le 28 février 1943, Alexandre Yersin s’éteint à Nha Trang. Lors de la séance du 19 mars, un vibrant hommage lui est rendu (1943, Volume 1, p. 182-195). Il est prononcé par un confrère, le Dr Noël Bernard, pastorien, premier biographe de Yersin, qui, pendant la période où il a présidé les Instituts d’Extrême-Orient, avait vécu dans le commerce immédiat de Yersin. Le Dr Bernard commence son éloge ainsi Au moment de la création de l’Académie des Sciences coloniales, le Dr Yersin a été parmi les premiers appelés à figurer parmi ses membres. Il était au nombre de ces grands serviteurs de notre pays dont les noms seuls attestaient la raison d’être, le caractère et les buts de votre Compagnie. Résidant à Nha Trang, il a été nommé Membre associé. p. 182. Le Dr Bernard poursuit : Son extrême timidité le contraint à éviter la fréquentation du monde et des hommes. p. 183.[ …] Il s’isole dans une existence solitaire qui paraît indifférente à tout ce qui l’entoure. […] uniquement possédé par son œuvre p. 189. Yersin, durant toute sa vie, avait recherché la solitude et l’effacement,p. 193.
L’Académie a donc régulièrement rendu compte des travaux scientifiques de son confrère. Vous le savez, Alexandre Yersin fait l’objet d’un culte au Vietnam, culte dont nous parlera Madame le docteur Anna Owaldi-Richardson. Il est entré au panthéon vietnamien, on l’appelle Ongnam, Monsieur cinq », allusion aux cinq galons de son grade de médecin-colonel du Corps de Santé colonial. Il y est un génie bienfaisant et tutélaire. Je vous propose de découvrir l’expression de cette vénération à la fin de la séance grâce à un film du Docteur Jean-François Pays, membre de la Société de Pathologie Exotique, dont des représentants s’étaient rendus sur place en 2003 pour le soixantième anniversaire de sa mort.
On pourrait conclure cet éclairage sur Alexandre Yersin et l’Académie des sciences d’outre-mer en reprenant, mots pour mots, les phrases prononcées par le confrère Georges Capus lors de la séance du 5 janvier 1928 : N’ayant guère quitté l’Annam depuis près de 35 ans, il s’est toujours désintéressé de tout ce qui n’était pas l’action et il a négligé de mettre en relief les résultats de ses efforts. C’est à l’Académie qu’il appartient de le faire. (Tome X p. 64). Notre Institution joua ce rôle, et nous poursuivons cet objectif en lui consacrant une séance en cette année du cent cinquantième anniversaire de sa naissance et des soixante-dix ans de sa mort. Nous lui rendrons hommage aussi lors de notre voyage au Vietnam en mars 2014. Nous avons d’ailleurs intitulé ce voyage, Sur les traces de Yersin.
Je vous remercie.
2009 /2013.
Jean Pierre Lonati
Lettre de Jean Pierre Lonati
à Anna Owhadi Richardson, Présidente d'AD@lY
Grenoble le 6 mai 2013
Chère Madame
Voici en quelques lignes résumé mon action pour obtenir la
création d'un timbre poste en l'honneur du vainqueur de la
Peste La Peste, le fléau de l'humanité
Il ne fallait surtout pas rater 2013, puisque cette année 2013 est
beaucoup de choses pour Alexandre Yersin et aussi, me semble
t-il pour les relations franco- vietnamiennes .
Bien cordialement.
Signé JP Lonati,
Note : AD@lY Les Amis de Dalat sur les traces de Yersin a suivi cette aventure dès de début avec
Jean Pierre Lonati devenu membre de l'Association.
Nous avons réalisé des retirages du film d'Alain Tyr A la rencontre du dragon et des nuages dont le témoignage de
la fin a suscité l'émoi de l'ancien postier, à l'origine de
l'émission de ce timbre.
Le fabuleux succès littéraire de Peste & Choléra ( Seuil) de Patrick Deville a tiré Yersin de l'anonymat auprès du grand public. AD@lY vient de publier à l'Harmattan un
ouvrage collectif bilingue franco vietnamien soutenu par l'OIF. Les Instituts Pasteur du Vietnam face à l'avenir, Alexandre
Yersin à l' heure d'Internet.
le Dr Kieu Xuan Cu, membre de l'association des Admirateurs de Yersin à Nhatrang a réalisé un travail remarquable sur l'hommage de la philatélie pour ce
bienfaiteur du Vietnam.
Ces timbres vont parfaire sa collection.
Le 1 er Mars 2013, anniversaire de 70 ans de la mort du savant, Daniel Minssen, son petit neveu a dévoilé aux participants du circuit AD@lY Sur les traces de Yersin les maquettes des deux timbres : Yersin jeune avec
en toile de fond l'Institut Pasteur de Paris. Yersin au soir de sa vie avec en toile de fond l'Institut
Pasteur de Nhatrang.
Nous sommes honorés par ce privilège.
P.S. Pour respecter la confidentialité de l'opération, nous attendions le 20 septembre pour diffuser ces belles images, mais aujourd'hui nous découvrons que ces images sont déjà diffusées sur le blog du Monde philatélique ...
Voici deux photos de Jean Pierre Lonati et son épouse
Thanh sur la tombe de Yersin.
Très chers amis,
Voici une nouvelle date à inscrire dans votre agenda!
SAMEDI 25 MAI 2013
à 18h30
Vernissage de l’exposition Indochine – France – Vietnam
Une partie de cette exposition porte sur les travailleurs indochinois
Adresse: Musée de l’histoire vivante
A Montreuil (Métro Mairie de Montreuil)
Plus d’informations sur le site:
Très amicalement,
Pierre Daum
PS : je viens de publier un long article sur les travailleurs indochinois et le riz en Camargue dans :
2013/14 Année Croisée France Vietnam
Anna Owhadi Richardson *
2013 est une année historique pour les relations franco-vietnamiennes
Elle fête le 40 ème anniversaire des Accords de Paris.
C'est aussi, clin d'oeil du hasard, le 70ème anniversaire de la mort d'Alexandre Yersin , le 150ème anniversaire de sa naissance et le 120ème anniversaire de sa découverte du site de la ville de Dalat.
Deux timbres à l'effigie du découvreur du bacille de la peste, coédités en France et au Vietnam vont sortir en septembre de cette année.
Autre clin d'œil du destin : le fabuleux succès littéraire 2012 de Patrick Deville pour Peste & Choléra, roman biographique sur le pasteurien ( prix Fnac , prix Fémina, prix des Prix, a frôlé le Goncourt d'une voix !)
Un petit bijou d'écriture faisant œuvre de salubrité publique en arrachant à l'oubli la figure magnifique d'Alexandre Yersin qui méritait de ne pas rester confiné au cercle des médecins et biologistes (un lecteur sur Amazon)
Les participants du circuit Sur les traces de Yersin organisé pour AD@lY par Hit Voyages, dont quatre membres de sa famille se sont recueillis avec Patrick Deville sur la tombe de Ong Nam à Nhatrang le 1er mars pour l'anniversaire de 70 ans de sa mort. Cette cérémonie organisée chaque année par l'Association des Admirateurs de Yersin de Nhatrang prend en 2013 une dimension particulière. La présence du Consul de France, Patrice Mauriès et de l'Ambassadeur de Suisse, Andrej Motyl témoignent de la reconnaissance des pays d'origine du savant.
Le 3 mars la Journée internationale de la francophonie organisée à Dalat avec la présence de la directrice de l'OIF Asie Pacifique a eu pour thème Alexandre Yersin, un francophone à l'origine de Dalat. Nicolas Leymonerie a conçu une pièce de théâtre sur sa vie réalisée par les élèves du Collège Nguyen Du, ainsi qu'une application pédagogique et ludique pour Ipad et Iphone.
AD@lY a présenté l' ouvrage collectif bilingue paru à l'Harmattan Les Instituts Pasteur du Vietnam face à l'avenir, Alexandre Yersin à l heure d' internet, actes du colloque de Dalat en novembre 2011 commémorant le 120eme anniversaire de l'Institut Pasteur de Saïgon , première filiale des 30 Instituts Pasteur d'Outre-mer. Nous devons cet ouvrage préfacé par l'ambassadeur Trinh Ngoc Thai, coorganisateur du premier Sommet de la francophonie à Hanoï en 1997, au soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie par la dynamique représentante du Bureau Asie Pacifique à Hanoï , Anissa Barrak , auteur de la conclusion.
Nous nous réjouissons de la future visite au Vietnam de SEM Abdou Diouf, Secrétaire général de l'OIF au mois de mars 2014, en réponse à l'invitation du ministre des Affaires Étrangères SEM Pham Binh Minh le 27 mars 2013 à Paris. La récente visite de Mme Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, au Vietnam témoigne du développement des relations économiques entre nos deux pays.( Forum d'Affaires France-Vietnam 7/11 avril 2013)
Le Colloque organisé au Sénat le 11 avril dernier à l'initiative du Groupe interparlementaire d'Amitiés France-Vietnam présidé par Christian Poncelet avec SE Duong Chi Dung , ambassadeur de la République socialiste du Vietnam 40 ans de relations franco-vietnamiennes : bilan et perspectives a été riche en échanges pour développer les relations entre nos pays, ces parents séparés par de mauvaises querelles" ( Raymond Aubrac , lettre du 15 nov 2009 pour une Assemblée générale d'AD@lY, dont il est le parrain fondateur en 1994)
Bien que né en Suisse et de nationalité française, 0ng Nam est vietnamien ! Il est surtout connu pour sa découverte du bacille de la peste.
Alexandre Yersin est né le 22 septembre 1863 en Suisse à Lavaux dans le canton de Vaud quelques jours après le décès de son père, un éminent entomologiste.Sa mère dirige une pension pour jeunes filles de bonne famille à Morges. On doit sa biographie à l'abondant courrier qu'il lui adresse. Lorsqu'en 1888, il sollicita la nationalité française pour pouvoir exercer la médecine en France, on découvre ses origines languedociennes.
Sa grand mère maternelle Catherine Émilie Demole est née à Montpellier (Hérault) le 6 prairial an VIII de Jean Pierre Demole et de Jeanne Marguerite Soubeiran. Sa famille protestante a du quitter la région pour fuir les persécutions religieuses.
Après des études médicales à Lausanne puis à l'Université allemande de Marburg où il fut l'élève de Virchow, Yersin vint à Paris. Étudiant à l' Hôtel Dieu chez Cornil, il fut remarqué par Pasteur en juin 1886 alors qu'il venait se faire soigner une blessure à la main au cours de l'autopsie d'un malade mort de la rage. Emile Roux le prit comme anatomo-pathologiste à la rue d'Ulm. Il soutint sa thèse sur le développement du tubercule expérimental et définit la tuberculose septicémique type Yersin. Il s'inscrit à Berlin au cours de bactériologie de Koch pour mieux connaître les méthodes de travail de celui qui isola le bacille de la tuberculose et le vibrion cholérique. il avait auparavant avec Roux, isolé la toxine diphtérique dont le gène identifié par Klebs fut étudié par Loeffler. De cette découverte devait naître la notion des antitoxines, la sérothérapie et plus tard de la vaccination.
Pour suivre de loin les traces de Livingstone, il part à la découverte du Monde en tant que médecin des Messageries maritimes, puis dans le corps des Médecins et Pharmaciens de Santé des Colonies le 30 décembre 1892 avec le grade de Medecin de 2ème classe. Il tombe amoureux du Vietnam qu'il ne quittera plus pendant un demi siècle et qu'il choisit comme dernière demeure.
Yersin fonda un Institut Pasteur à Nhatrang en 1895 et celui de Dalat en 1936, en 1904 il est le représentant d'Indochine de l'Institut Pasteur de Paris et le directeur des Instituts Pasteur de Saïgon et de Nhatrang . En 1924 il est Inspecteur général des Instituts Pasteur en Indochine, en 1933, il est nommé directeur honoraire de l'Institut Pasteur de Paris. Il fut le premier Directeur de l'Ecole de Médecine de Hanoï en 1902 devenue Faculté par la suite.
Il introduit l'Hevéa et le Quinquina au Vietnam . Sa curiosité universelle le fait toucher à tous les domaines.
Le lycée Yersin de Dalat, qu'il inaugura le 2 juin 1935 est le berceau de la formation d' une élite internationale de la diaspora vietnamienne.
La découverte du Bacille de la Peste à Hongkong en 1894 dans un environnement hostile témoigne de la personnalité du savant. Ecarté par Kitasato, il construit une paillote, donne la pièce aux fossoyeurs pour avoir accès aux cadavres et découvre le bacille dans les bubons ...lorsque son rival s'approprie de sa découverte, il reste indifférent : Peu importe qui a trouvé le responsable, l'essentiel est qu'on a vaincu la peste … Gallo Montagnier pour le sida...et Kitasato Yersin pour la peste. La communauté scientifique a avec justice rétabli la vérité : yersinia pestis
Henri Jacotot ferma les yeux de Yersin à une heure de la nuit le 1 er mars 1943 . Je voudrais être enterré à Soui Dau après ma mort, que Phuong (Bui Quang Phuong, son proche collaborateur) me retienne à Nhatrang et ne laisse personne m'emporter ailleurs ! je lègue ce qui reste encore en ma possession à l' Institut Pasteur de Nhatrang . Je désire être enterré simplement sans aucun apparat ni discours.
Pour rappeler à jamais les mérites de Yersin, par décret 993/QD du 28 septembre 1990, le gouvernement de la république socialiste du Vietnam a reconnu comme sites historiques nationaux les trois endroits où il a travaillé: le Musée bibliothèque Yersin à l'Institut Pasteur de Nhatrang, son tombeau à Soui Dau et la pagode Linh Son où la population de Nhatrang le vénère depuis 1943.
L'Association des admirateurs de Yersin de Nhatrang a le grand mérite d'honorer sa mémoire par des actions concrètes , dispensaire Yersin, Collège Yersin....
21 juin 1893 : Mon émotion a été profonde lorsque, débouchant de la forêt de pins, je me trouve en face de ce vaste plateau dénudé et désert dont l'apparence rappelle une mer bouleversée par une houle énorme d'ondulations vertes. Le massif Lang Bian se dressant à l'horizon, au nord ouest du plateau, accentuait la beauté du site, lui donnant du relief et un arrière-plan splendide. ainsi est née la ville de Dalat sur décret du Gouverneur Paul Doumer. Da signifie fleuve Lat est une variante phonétique du mot Lach, une tribu des minorités ethniques : Le fleuve des Lach, Dat Aliis Laetitiam Aliis Temperiem, Elle donne la joie aux uns, la santé aux autres, est une autre interprétation de Yersin, le latiniste. En 2013 Dalat fête le 120eme anniversaire de la découverte de son site.
Ainsi le destin a permis à 2013, Année croisée France Vietnam de bénéficier de la mémoire d'Alexandre Yersin, un personnage exemplaire de l'époque coloniale honoré des vietnamiens comme leur bienfaiteur. Puissions nous suivre les traces de Ong Nam pour le renouvellement des relations entre nos deux pays.
Quelques notes
Les origines languedociennes de Yersin, certificat d'ascendance découvert après sa mort le 1 er mars 1943
Il est issu de la famille de Étienne Domergue àCombaz, diocèse de Uzès en Languedoc.
En 1885, cette famille est émigrée à Sezegnin, Gex en Suisse à cause des poursuites de caractère religieux.
Copie du document de filiation :
Canton de Genève le 24 décembre 1888
Je soussigné,certifie que monsieur Alexandre-John-Émile Yersin est né à Lavaux, prés Aubonne (Vaud), le 22 septembre 1863, fils d'Alexandre-Jean Yersin et de Fanny-Yvelines Moschell,mariés à Commagny le 10 décembre 1858. Que ladite Fanny-Ivelyne Moschell est née le 2 janvier 1835 à Paris,fille de Jacob Moschell et de Catherine-Émilie Demole, mariés à Genève le 18 juin 1831.Catherine Émilie Demole est née à Montpellier ( Hérault) le 6 Prairial An VIII de Jean Pierre Demole et de Jeanne Marguerite Soubeiran
signé L.Dufour. Archiviste d'état
Larousse: Mémoire de la France des origines à l'an 2000.
p 110 la peste noire:
La peste de 1348 fait disparaître en quelques mois entre un tiers et la moitié de la population européenne. La peste est provoquée par un virus dont le rat est porteur sans en être lui même affecté.
(Yersinia pestis est un bacille . Le rat est la première victime de la maladie.)
Je remarque beaucoup de rats morts qui gisent sur le sol , première note griffonnée par Yersin le soir même de son arrivée à Hongkong à la vue des égoûts.
A fame, a peste, a bello, libera nos domine La peste est restée dans l'image populaire la punition de Dieu !
- L'ouvrage de Mollaret H.H. et Brossollet J. Yersin, un pastorien en Indochine" Belin Ed Paris 1993 est l'écrit de référence sur Yersin.
www.adaly.net est le site des "Amis de Dalat sur les traces de Yersin"
*Ex-Médecin conseiller du Recteur de l'Académie de Montpellier, présidente fondatrice d'AD@lY " Les Amis de Dalat sur les traces de Yersin"( JO mai 1994)
Cet article est rédigé à la demande du Colonel André Geyres, Président de l'Association Languedocienne des Anciens et Amis de l'Indochine ( ALAI).
Un résumé est sur le bulletin ALAI n° 50 de avril 2013
Association des Amis de Dalat sur les traces de Yersin
AD@lY
214 rue Christian Dior Aqueduc II
34090 Montpellier France
Tél : 04.67.54.34.31
adalyen@yahoo.fr - www.adaly.net
Pourquoi AD@lY...Amis de Dalat sur les traces de Yersin ?
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Il y a 70 ans, le 1er mars 1943, Yersin choisit Nhatrang pour son repos éternel.
15 jours avant, le 15 février 1943, une petite fille voit le jour à Dalat, elle fait ses études au Lycée Yersin
jusqu'au baccalauréat en 1961.
Sur les conseils du Pasteur Daniel Bordreuil, son père l'envoie faire ses études de médecine à Montpellier,
La doyenne des facultés de médecine et la meilleure !
Son arrière grand père Alfred Richardson, un des premiers colons français au Vietnam, emporté par le paludisme, laisse un petit garçon, Paul.
Le Pasteur Paul Richardson, Muc su Duy Cach Lam construisit le temple protestant de Dalat et l'Ecole biblique de Nhatrang.
Ses cendres reposent aujourd'hui dans le lac de Dalat.
En 1994, émue par une émission d'antenne 2 Enfant de personne, elle décide de retrouver ses racines, son pays natal. Sa visite à l'orphelinat de Christina Noble fut une révélation sur le drame des victimes de l' Agent Orange. Minh Loc, accompagné du Dr Le Thi Thanh fut le petit garçon premier bénéficiaire de la solidarité des médecins de la Clinique St Jean de Montpellier et du Rotary Club, il retourne au Vietnam, un beau sourire retrouvé après l'opération d'une gueule de loup par le bistouri du Dr Gary Bobo.
Retrouvant Dalat, je me demande (car vous avez compris que cette petite fille est devant vous aujourd'hui avec des cheveux blancs) pourquoi mon lycée porte le nom de Yersin et qui était Yersin...C'était l'année du centenaire de la découverte du Bacille de la Peste. Médecin conseiller du Recteur de l'Académie de Montpellier et spécialiste en santé publique, j'ai eu honte de mon ignorance sur la vie exemplaire de ce pasteurien.
Je me demande pourquoi aucun professeur du Lycée qui porte son nom a pensé à en parler à leurs élèves.
Le savent-ils eux mêmes ?
À Montpellier, je décide de créer l'Association des Amis de Dalat sur les traces de Yersin AD@lY, sur les conseils de Le Huy
Can, Président de l' Association des Amis de Hué et de Tran Ha Anh, Député de Dalat.
Raymond Aubrac accorde aussitôt son parrainage et le Pr. Henri Pujol accepte d'en être le Président
d'honneur fondateur.
Presque 20 ans après, la grand mère est émue et reconnaissante de se retrouver sur la tombe de Yersin parmi vous ...en présence de Patrick Deville qui a réussi avec le succès de Peste & Choléra, "petit bijou d'écriture faisant œuvre de salubrité publique en arrachant de l'oubli la figure magnifique d'Alexandre Yersin qui méritait de ne pas rester confiné au cercle des médecins et biologistes".
Notre rencontre avec le futur lauréat du prix FEMINA et du Prix des Prix, le 03 octobre 2012, est un formidable clin d'oeil du hasard. Patrick Deville est depuis cette date un membre éminent d'AD@lY. Impulsant un nouvel intérêt pour l'association.
La formidable fidélité de l'Association des admirateurs de Yersin à qui nous devons ces moments, les ouvrages de références dont celui de Mollaret Brossolet, d' Elisabeth Du Closel, les 5 films documentaires dont le dernier d'Alain Tyr.
L'ouvrage collectif bilingue sur les Instituts Pasteur qu'AD@lY vient de publier à l'Harmattan suite au Colloque de l'Institut Pasteur de Dalat du 21 novembre 2011, l'application éducative sur IPAD et IPHONE réalisée par Nicolas Leymonerie...et le dernier ouvrage (Pasteuret ses lieutenants chez Odile Jacob) par Maxime Schwartz et Annick Perrot qui vous salue et regrette de ne pas pouvoir être avec nous ce jour.
Je salue ici la présence de 4 membres de la famille de Yersin...et tout particulièrement Daniel Minssen qui était présent en 2002 avec Dr Nguyen Thi The Tram à la Salle des Actes de la faculté de Médecine lorsque AD@lY à offert la table de mon grand père pour commémorer le centenaire de la Faculté de Médecine de Hanoï...Cette Table fut remise au Doyen Jacques Touchon ici présent plus de 10 ans après!
Permettez moi de citer Raymond Aubrac dans une lettre adressée à notre Assemblée générale J'espère que vous continuerez à développer les relations entre nos deux pays, ces parents séparés par de mauvaises querelles dont les Associations comme la nôtre s'efforcent d'effacer les séquelles.
Quel beau message pour l'avenir.
L'objectif des Amis de Dalat sur les traces de Yersin, à travers de ce devoir de mémoire et de reconnaissance est de faire connaître Yersin, ce francophone à l'origine de Dalat pour initialiser la coopération décentralisée entre nos deux pays et en particulier entre Montpellier et Dalat.
J'espère que vous continuerez à développer les relations entre nos deux pays, ces parents séparés par de mauvaises querelles dont les Associations comme la nôtre s'efforcent d'effacer les
séquelles.
Quel beau message pour l'avenir.
AD@lY bénéficie du soutien des Collectivités de Montpellier Languedoc Roussillon, Conseil Regional, Conseil général et Mairie.
Mais également du CHRU et de l' Académie de Montpellier.
Jacques Touchon, maire adjoint de Montpellier chargé des relations internationales à reçu la Délégation de la ville de Dalat en 2010,
c'est pour vous dire M. Le Consul qui nous honorez de votre présence combien Montpellier attache de l'importance à cette Année Croisée France Vietnam.
Saint Roch, protecteur de la peste est le Saint protecteur de Montpellier. La grand mère maternelle du découvreur de Yersinia pestis, Catherine Émilie Demole, est née à Montpellier.
Je voudrais surtout dire toute notre reconnaissance à l'OIF représentée ici par Mme Anissa Barrak, Directrice du Bureau Asie Pacifique.Elle était présente à Dalat en novembre 2011 et est l'auteur de la conclusion de notre ouvrage collectif. Elle soutient par des dotations et sa présence la francophonie à Dalat et nous aide à créer des liens avec les établissements scolaires de Montpellier.
Abdou Diouf a préfacé les Fables de la Fontaine bilingue de Nguyen Van Vinh comme "un tremplin pour le dialogue interculturel Les Contes de Perrault vont suivre avec Jeannine Deunff, notre vice-présidente.
Nos remerciements tout particulièrement à M. Pierre De Cocatrix, directeur de Cabinet de l'OIF.
Je tiens à remercier l'accueil chaleureux et la coopération des Autorités du Lam Dông et de Khanh Hoa, des organismes d'accueil de nos manifestations aussi bien à Nhatrang qu'à Dalat pour leur soutien à Nicolas Leymonerie , notre représentant au Vietnam, artisan de ce circuit sur les traces de Yersin avec le partenariat de Hit Voyages, Sanofi , XQ. entre autres....et l'aide efficace particuliérement de Mme Dao Thi Vi Hoa, Nguyen Thi The Tram et Tran Tu Nghia.
Merci à Mme Tran Thi Nghia et Huu Hoa, les tricoteuses handicapées de dalat et les tricoteuses de la maison de retraite protestante de Montpellier. La grande couverture témoigne de la fidélité de notre engagement pour les victimes de l' Agent Orange, cause si chère à Raymond Aubrac, après le message de Minh Loc. Les deux drapeaux de nos deux pays sur cette grande couverture sont un beau symbole ce cette année croisée fêtant le 40 ème anniversaire des Accords de Paris.
Une pensée reconnaissante à tous ceux qui nous ont quitté trop tôt et qui ont laissé un héritage, Raymond Aubrac, notre parrain fondateur, Jean Robert pour l' agronomie, Le Kim Ngu pour la francophonie, Nguyen Khanh Hoi sur l'Agent Orange, Le Huy Can et tout récemment le Pasteur Daniel Bordreuil, spécialiste d'Alexandre de Rhodes.
Merci enfin à tous les participants de ce circuit, aux représentants de la Francophonie, Loic Hervouet, rédacteur en chef de AFI, Claire Goyer, Présidente de DLF Bruxelles Europe ....Je demande leur indulgence pour les manquements ...
Limité par le temps, veuillez excuser ce trop bref compte rendu qui ne reflète que partiellement nos actions, mon exposé sur l'ouvrage bilingue collectif de l'Harmattan est plus explicite.
Les Instituts Pasteur du Vietnam face à l'avenir, Alexandre Yersin à l'heure
d'Internet
Et sur notre site www.adaly.net...merci à Jean Louis Meunier.
Je vous remercie pour votre attention et vous souhaite une excellente année du Serpent.
Une bonne santé surtout pour faire de vos rêves des réalités.
En cette année 2013 si pleine de symboles que Yersin nous permet de vivre ensemble avec les valeurs de la francophonie car, Le Français est une chance !
Journée internationale de la Francophonie
Montpellier 20 mars 2013
CONVOCATION / INVITATION
AD@lY invite ses membres , amis et sympathisants à son Assemblée Générale
le 20 mars 2013 à Montpellier Faculté de Médecine, Salle des Actes à 14 h.
La tenue de notre Assemblée générale annuelle à été décidée depuis 1998 à la date de la Journée internationale de la Francophonie. www.20mars.francophonie.org Notre Association fête fidèlement depuis cette date la francophonie et ses valeurs.
Ordre du jour
Nous vous souhaitons la bienvenue
Commémoration du 70ème anniversaire de la mort d'Alexandre Yersin
BUSTE DE YERSIN à Nha Trang
Crédit photo : Aëlle
Merci à Christian Chambon pour les photos de la cérémonie
TOMBEAU DE YERSIN à Nha Trang
Crédit photo : Aëlle
Qu’adviendrait-il de la Francophonie si nous devions laisser s’effacer le trait d’union linguistique qui nous relie ? Qu’adviendrait-il de notre communauté si la Francophonie devait recourir, au mieux, à la traduction, au pire, au seul usage de l’anglais, lors de ses interventions, de ses réunions, de ses concertations, à l’instar de la pratique de la langue unique qui s’est largement répandue dans les organisations internationales et régionales ?
Nombre de nos programmes et de nos actions de coopération n’auraient plus raison d’être, et nous perdrions, surtout, ce lien originel et cette connivence naturelle qui font que l’entraide et la solidarité, entre nous, ne s’apparentent pas à de la générosité, mais à de la fraternité. Une fraternité qui a trouvé à s’exprimer, en cette année 2013, de la manière la plus éclatante qui soit, à travers la décision courageuse de l’un de nos membres - la France - de répondre, avec l’appui de plusieurs Etats francophones de la région, à la demande d’aide d’un autre de nos membres - le Mali- dans sa lutte contre le terrorisme, afin que ce pays recouvre au plus vite son intégrité territoriale et que la population retrouve la paix et la sécurité.
C’est également ce lien originel et cette connivence naturelle qui font que nous ne parlons pas seulement la même langue, mais que nous parlons aussi, par-delà nos différences, le même langage : celui des principes et des valeurs, celui de la démocratie et des droits de l’Homme, celui de la diversité culturelle et linguistique, celui de l’équité et de la justice sociale, celui de la régulation et de l’éthique en matière économique et financière.
C’est ce lien originel et cette connivence naturelle qui, en dernier ressort, nous permettent de nous entendre, dans un esprit d’écoute et de respect, sur une vision commune du monde et sur les voies qu’il reviendra, notamment aux jeunes générations, d’emprunter pour construire un « vivre-ensemble » qui réponde aux aspirations de tous. Que cette Journée internationale de la Francophonie soit donc l’occasion de célébrer la langue française, de la chanter dans la convivialité, de la parler en toute complicité, de la déclamer à pleins mots.
Abdou Diouf
Si vous n'allez au cinéma qu'une fois par an, voici l'occasion
ci-joint la liste des salles où le film est projeté
Plus de renseignement sur : http://www.travailleurs-indochinois.org, cliquer sur : derniers ajout
Nous venons d'apprendre le déces du Pasteur Daniel Bordreuil, membre d'AD@lY.
Nous présentons à Pemmy et à sa famille nos plus sincères condoléances
La photo : Pasteur Daniel Bordreuil le 20 mars 2010 à la Salle des Actes de la Faculté de Medecine de Montpellier, lors des Journée Internationale de la Francophonie organisée l'année du Millénaire de la ville de Hanoi.
Il nous présentait Alexandre de Rhodes dont il est un grand spécialiste.
Réunion dimanche 13 janvier 2013
24 rue de Bellevue
92260 Fontenay-aux-Roses.
Nous étions là hier après-midi une centaine de personnes , Français et Vietnamiens chez nos amis Tran Huy Hoàn et Hoa à Fontenay-aux-Roses (92260)qui organisent au nom de AIVF (Association des informaticiens vietnamiens de France) une très
belle journée culturelle vietnamo-française.
Ngọc Hóa a présenté Đặng Tiến, qu’elle a connu autrefois au Viet
Nam comme enseignant de la littérature.
Đặng Tiến, critique littéraire connu, ancien enseignant de la littérature vietnamienne à l'Université Paris 7,
nous a parlé de l'oeuvre unique publiée du poète renommé Hàn Mạc Tử dont on fête le centenaire de sa naissance.
Ce recueil s'appelle Gái Quê ( que je traduis provisoirement par La jeune paysanne ) fut publié en 1936 à Ha Noi et chose extraordinaire on ne retrouve plus aucun exemplaire de l'édition originale. L'oeuvre qui vient d'être rééditée à Qui
Nhơn( Centre du Viet Nam)est donc faite à partir d'une version dactylographiée à partir d'un autre exemplaire également dactylographiée! Đặng Tiến
révèle aux auditeurs captivés par cette enquête difficile mais passionnante d'une œuvre d'un poète vietnamien contemporain dont l'oeuvre originale (Han
Mac Tu fut catholique et emporté jeune par la lèpre) a marqué la poésie contemporaine vietnamienne.
Plusieurs personnes présentes ont récité quelques poèmes connus de Han Mac Tu et un participant a récité un poème traduit en français du poète qui a
pour thème Da Lat.
La grande surprise est que Madame Hélène Péras est dans l'assistance. Elle vient exprès de Grigna (26230)pour parler d'un recueil de 60 poèmes de*
Han Mac Tu qu'elle a traduits en français, édition épuisée depuis. Voir comment cette dame, qui a étudié le russe à l'INALCO, s'est mise à étudier le
vietnamien et sous la houlette de son amie Vũ Thị Bích, à lire Hàn Mạc Tử en vietnamien, puis a choisi 60 poèmes pour
traduire en français. Nguyễn Tử Hùng, vice-président de AIVF et membre très actif de l'ALAS( Association des Anciens du Lycée Albert Sarraut de Ha Noi ) nous a montré le bel exemplaire que la traductrice lui a offert en 2004. Plusieurs personnes
présentes ont signé pour demander à l'éditeur de rééditer cette œuvre traduite.
Minh Trần Huy (fille aînée de Trần Huy Hoàn et de Hoa),
femme de lettres connue, elle a été directrice-adjointe de Magazine Littéraire, responsable actuelle de la collection portant son nom chez Flammarion ( "Le chapeau de Mitterrand" est un grand
succès de librairie) présente Patrick Deville qu'elle et ses parents connaissent si bien. Minh a connu
Patrick Deville au cours d'un voyage sur le Transsibérien et présente au public l'homme et ses oeuvres. On n'oublie pas que tous les termes en
vietnamien dans Peste & Choléra ont été vus et corrigés par Trần Huy Hoàn et Hoa, et c'est un plaisir de voir dans un roman français une orthographe des termes vietnamiens exacte ( le fait est rare auparavant dans les ouvrages français, plus
fréquent depuis que les auteurs français font attention pour citer des termes vietnamiens).
Patrick Deville parle de son ouvrage, sa genèse et son ambition.
Ceux et celles qui ont suivi la parution de Peste & Choléra et je suis de ceux là ( la journée de signature de Peste &
Choléra à l'Institut Pasteur de Paris date du 12 septembre 2012 et depuis beaucoup d'échos sur l'ouvrage ) connaissent à peu près ces points de repères.
Pourtant dans le public, les questions fusent:
-une jeune française pose à l'auteur sur le style de l'ouvrage: Patrick Deville, qui aime les longues digressions de Proust, l'étonne par les phrases courtes (et incisives)…
-un autre auditeur est intrigué par l'homme au carnet de taupe qui suit Yersin comme son ombre (p. 182). Qui est-il? Que représente-t-il?
Deville invente ce personnage comme le fantôme du futur (p.182) qui permet de projeter le héros dans un avenir
qu'il pressent mais où il ne sera plus. Autrement dit, procédé purement littéraire.
-un autre auditeur(votre serviteur)pose la question si Yersin, qui vécut si longtemps au Viet Nam parlait-il le
vietnamien? Je vous pose la même question car il semble que beaucoup de gens l'ignorent.
La soirée finit très gaiment dans la rencontre des amis perdus de vue réunis autour des galettes de roi et des boissons variées, du cidre à l'eau minérale.
Au fait, Nguyen Hao Tam, Robert Green, moi-même sommes là. Sans oublier Patrick Dev ille qui a dit publiquement qu'il est membre d'Adaly.
Nous avons partagé un très bon moment ensemble.
Et j'ai entendu récemment chanter dans le club de Jazz Duc des Lombards à Paris ceci : We have a small shared
time.
Cet air m'a plu.
Et sera ma conclusion.
Vu Ngoc Quynh.
*
Hàn Mặc Tử, Le Hameau des Roseaux, Traduit du vietnamien par Hélène Péras et Vu Thi Bich, Editions ARFUYEN, 2001.
AD@lY, les Amis de D@lat sur les traces de Yersin vous adressent leurs meilleurs voeux pour la nouvelle Annee 2013 placée sous le signe du Serpent.
Nous vous remercions pour votre fidèle amitié depuis 1994 et souhaitons la bienvenue aux amis sympathisants devenus nouveaux adhérents.
Votre engagement concret, témoin de votre confiance, est un formidable encouragement.
Nous souhaitons particulièrement la bienvenue à Patrick Deville, invité le 3 octobre 2012 à la Salle des Actes de la Faculté de Medecine de Montpellier ( réunion suivie de notre Assemblée générale)
Le formidable succès de Peste & Cholera, prix Fnac, prix Femina, Prix des Prix...tire Yersin de l'anonymat et suscite l'intérêt pour les actions des Amis de Dalat engagés sur ses traces.
Un beau clin d'oeil du destin : La parution simultanée à l'Harmattan de notre ouvrage bilingue collectif Les Instituts Pasteur du Vietnam face à l'avenir, Alexandre Yersin à l'heure d'Internet.
La parution de l'application pédagogique et ludique sur Yersin pour IPAD et IPHONE par Nicolas Leymonerie en Francais anglais et vietnamien est un outil adapté à nos jeunes.
Le retirage du DVD de Alain Tyr A la rencontre du Dragon et des nuages a été nécessaire.
L'année 2012 est marquée par la mort de notre parrain fondateur Raymond Aubrac.
Il est plus que jamais vivant en ce début de l' Année Croisée France-Vietnam.
Le décès brutal de Jean Robert laisse AD@lY orphelin du pilier de son pôle agronomie.
Une immense reconnaissance pour le riche héritage à fructifier qu'il nous lègue.
Le départ précoce de M. Le Kim Ngu, brillant défenseur de la francophonie â l'Univerite Yersin de Dalat laisse un vide à combler.
2013, Annee symbolique pour l'amitié franco vietnamienne fête le 40 eme anniversaire des Accords de Paris
Pour AD@lY c'est surtout le 150 eme anniversaire de la naissance de Yersin, le 70 eme anniversaire de sa mort et le 120 eme anniversaire de sa découverte du site de Dalat.
Un grand bravo à Thierry Huau d'Interscene pour les perspectives du développement de Dalat exposés à Paris en présence des Autorités du Lam Dong et de Mme Phan Thi My Linh, vice ministre de la construction du Vietnam.
Nous vous donnons rendez-vous en mars pour notre circuit Sur les traces de Yersin concocté avec Hit Voyages. Deux moments forts:
- 1er mars, recueil sur la tombe de Ong Nam à Nhatrang avec l'Association des Admirateurs de Yersin, les descendants de l'illustre pasteurien et l'auteur de Peste & Cholera entre autres.
- 3 mars, Journée Internationale de la francophonie à Dalat
Alexandre Yersin, un francophone à l'origine de Dalat
avec la présence de la Présidente du Bureau Asie Pacifique de l'OIF, Anissa Barrak , en lien avec l'Académie de Montpellier ( coordonné par Mme Maryse Humbert) Loic Hervouet, rédacteur en chef de l'Année francophone internationale, Daniel Deloit , PDG de l'ESJ Pro, Claire Goyer, Présidente de DLF Bruxelles Europe ont déjà leurs billets...
Bon courage à Nicolas Leymonerie, notre représentant sur place en charge de l'organisation avec 4 établissements scolaire et universitaire . Bravo à L'Université Yersin qui vient de recevoir le Prix national du Concours des Etudiants du Vietnam.
- Vente de la Couverture Solidaire des Victimes de l'Agent Orange avec la présence de son parrain le doyen Jacques Touchon, maire adjoint de Montpellier, President de la Croix Rouge de l'Herault. Le partenariat de Mme Nguyen Thi Hoi de la Croix Rouge du Vietnam recommande par Raymond Aubrac est garant du succès de cette action de solidarité collective qu'a tout spécialement soutenu notre regretté parrain.- 20 mars. Journée internationale de la francophonie à Montpellier comme tous les ans depuis 1998. Suivie de notre Assemblée générale.
Nous souhaitons que cette année soit l'occasion de renforcer la solidarité inter associative amorcée par la Journée des Associations d'Amitié et de Solidarité pour le Vietnam organisée le 19 mai 2012 à Choisy le Roi par l'Ambassade du Vietnam.
Restons fidèles aux valeurs de la francophonie :
Nous sommes EGAUX, bien que DIFFERENTS, restons UNIS
L'exemple de Yersin qui a découvert le bacille de la peste sous une paillote de fortune avec un vieux microscope face à un environnement hostile ne nous autorise pas de nous plaindre de la crise !
Alors avant tout vœux de bonne santé, chers amis, pour vous et tous ceux qui vous sont chers, c'est la première condition pour le succès et le bonheur et pour que nos rêves deviennent réalités en cette Année symbole de l'amitié franco vietnamienne..
Très chaleureusement
La Présidente d'AD@lY,
les membres du Bureau
Le Prix des prix littéraires décerné à Patrick Deville
PARIS, 13 déc 2012 (AFP) - Le second Prix des prix littéraires, qui
récompense un lauréat d'un des grands prix littéraires français, a été décerné
à Patrick Deville pour Peste &
Choléra (Seuil), Prix Femina 2012, a-t-on
appris jeudi à Paris auprès de son fondateur, Pierre Leroy, ex-membre du
Médicis.
Patrick Deville a été élu par les 11 membres du jury de ce prix par six
voix contre quatre voix à Scholastique Mukasonga ("Notre-Dame du Nil",
Gallimard), prix Renaudot, et une voix à Philippe Djian ("Oh...", Gallimard),
prix Interallié, a précisé M. Leroy.
Le jury réunissait Christine Albanel, Alexandre Bompard, Marie-Laure
Delorme, Nicolas Demorand, Marie Drucker, Pierre Lescure, Rémy Pflimlin,
Olivier Poivre D'Arvor, Bruno Racine, Alain Seban et Alain Terzian.
Il s'est réuni à l'hôtel Meurice jeudi soir pour choisir le lauréat du
Prix des prix parmi les huit grands prix littéraires de fin d'année:
Académie Française, Décembre, Femina, Flore, Goncourt, Interallié, Médicis,
Renaudot.
Pierre Leroy, collectionneur de manuscrits et de livres rares, également
co-gérant du groupe Lagardère, avait annoncé l'an dernier la création du Prix des prix litéraires.
Cette initiative avait conduit à son exclusion du jury du prix Médicis,
lequel jugeait "incompatible" la présence en son sein d'un membre prétendant
"vouloir juger les prix donnés par les autres grands jurys de fin d'année".
Ci dessous les premier et quatrième de couverture, puis la table des matières, la liste des auteurs ainsi que la préface.
DERNIERES NOUVELLES
Vous trouverez ci-dessous la proposition de voyage de l'agence HIT Voyage ; voyage prévu du 27 février 2013 au 7 mars de la même année.
AD@lY a ètè présente a Antigone des Associations le 9 septembre 2012 au stand de la Maison de l'Europe et de Patchenco pour La couverture solidaire
qui a eu lieu le 26/9/2012
à l'IAU, 15 rue Falguière-75025 Paris
sont une mine d'informations pour connaître l'avenir de Da Lat et des environs.
Notons les personnalités présentes:
-du côté vietnamien:
Mme Phan My Linh, Vice-Ministre de construction,
Mr Ngo Quang Hung, directeur de SIUP,
-Mr Nguyen Xuan Tien, président du Lam Dong PC
-Mr Tran Ngoc Chinh, architecte et rédacteur en chef de la revue Quy hoạch Đô thị (Planification urbaine)
-Mr Vuong Anh Dung
-du côté français:
Mme Christine Larousse, qui introduit le programme et les participants,
Mr Thierry Huau,<t.huau@interscene.fr>, paysagiste-Urbanisten.
Mme Lenoble, responsable de l'horticulture à Anjou.
L'association Adaly est là, avec Mme le docteur Anna Owhadi-Richardson, Mr Nguyen Hao Tam, le docteur
Vu Ngoc Quynh.
Les participants sont de 70 personnes. A noter parmi eux des architectes français, Jean-Louis Marin a une agence à Ha Noi,
L'exposé magistral de Mr Thierry Huau concentre sur 3 points au sujet du développement de Da Lat et des environs:
-développement touristique,
-développement de l'agriculture et de l'horticulture,
-développement de la tradition scientifique de Da Lat: écoles et universités, high-tech.
le masterplan fixe ce développement en deux étapes:
-étape 2012-2030, celle qui commence,
-étape 2030-2050, étape future.
Le souci majeur du plan:
-est de conserver le patrimoine de la ville de Da Lat, créé il y a 120 ans par le gouverneur général de l'Indochine, Paul Doumer, sur proposition du docteur Alexandre Yersin, qui avait découver
tle plateau Liang Bang. Ernest Hébrard fut le premier à planifier la construction de la ville en 1923 sur une surface de 30.OOO hectares pour une population de 30.000 à 50.000 habitants. Le but
visé est d'en faire une ville de villégiature dans la forêt et entourée de collines, traversées pas des lacs artificiels(Le Lac Xuan Huong est le principal)dont la source Cam Ly est le fil rouge.
Les architectes-urbanistes suivants, de Pinault à Lagisquet (1943) densifient l'urbanisation tout en
conservant le plan initial tracé par Ernest Hébrard.
Da Lat, avec ses 700 villas de la période coloniales, ses bâtiments administratifs, son lycée Yersin, ses parcs, ses lacs, doit être conservé car la ville est sans cesse menacée par la pollution
de l'eau due à l'horticulture intensive dans la ville, la construction de nouveaux bâtiments et de nouvelles maisons.
Le masterplan vise à conserver la ville par un périmètre qui fixe la limite de la ville, la décentralisation des surfaces de culture, le développement des espaces de loisir.
La région qui entoure Da Lat est intéressée dans la masterplan: développement de l'agriculture et de l'horticulture, assainissement de l'eau, développement
des axes routiers .
Les interventions de Mme Phan My Linh, de Mr Ngo Quang Hung, de Mr Nguyen Xuan Tien témoignent de l'engagement du côté vietnamien dans le programme du développement de Da Lat et des
environs.
Les échanges nombreux avec les participants présents montrent combien l'avenir de Da Lat les intéresse.
Nous suivons attentivement les suites.
Vu Ngoc Quynh
Ce roman est basé sur la vie d'Alexandre Yersin, et en tant que tel nous interesse.
Il est publié au Seuil et a reçu
Comme toute oeuvre, il est sujet à discussions dont on peux voir les echos ci-dessous.
Quelque soit sa qualité intrinséque et littéraire, ce livre a le grand mérite de ramener au grand jour le destin du docteur Alexandre Yersin, qui fut aussi peut etre un peu trop modeste en son temps, et est encore bien méconnu.
Ci dessous la présentation du livre au Seuil :
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Ce n’est pas une vie que de ne pas bouger.
Parmi les jeunes chercheurs qui ont constitué la première équipe de l’Institut Pasteur créé en 1887, Alexandre Yersin aura mené la vie la plus mouvementée. Très vite il part en Asie, se fait marin, puis explorateur. Découvreur à Hong Kong, en 1894, du bacille de la peste, il s’installe en Indochine, à Nha Trang, loin du brouhaha des guerres, et multiplie les observations scientifiques, développe la culture de l’hévéa et de l’arbre à quinquina. Il meurt en 1943 pendant l’occupation japonaise. Pour raconter cette formidable aventure scientifique et humaine, Patrick Deville a suivi les traces de Yersin autour du monde, et s’est nourri des correspondances et documents déposés aux archives des Instituts Pasteur.
Réécoutez l’entretien de Patrick Deville par David Collin dans l’émission Entre les lignes.
Ce que j'en pense...
Par Daniel Minssen
Un roman ? Pas vraiment, au sens habituel du terme. Plutôt une sorte de
biographie arrangée, où l'auteur met son héros, Yersin, dans des situations
plausibles, où il zigzague continuellement entre réalité des faits et comparaisons
avec des personnages célèbres de son époque, en particulier Rimbaud, mais c'est
de préférence avec Livingstone que, personnellement, je trouverais un parallèle
plus cohérant.
Peste & Choléra ? Oui, mais le choléra n'apparaît pas dans l'ouvrage
d'une manière explicite, bien que Yersin, en Indochine, ait fait un long travail
sur le choléra des poules. L'auteur, questionné, explique le titre : tout d'abord
l'expression bien connue, mais aussi les divergences, presque le fossé entre
pasteuriens et ceux de l'école de Koch, les premiers s'orientant vers des
recherches sur la diphtérie, la peste, les seconds vers la tuberculose et le choléra.
Libre au lecteur de se faire une opinion.
Tout au long du récit, Patrick Deville nous fait côtoyer ces chercheurs,
explorateurs, inventeurs, que certains ont qualifiés d'aventuriers, mais qui
tissèrent la trame de ce que fut la science et la connaissance du monde durant la
seconde moitié du XIXème siècle et qui ouvrirent la voie de ce fulgurant
foisonnement de découvertes (Einstein... et bien d'autres) du début du XXème
siècle.
Au cours de ces quelques 220 pages, dont le style alerte – phrases courtes
mais descriptions détaillées – permet une lecture agréable, l'auteur nous emmène
en compagnie de nombreuses figures de premier plan et d'autres moins connues,
en des lieux exotiques pour certains, plus conventionnels pour d'autres, mais
toujours d'une manière alerte, qui bouge sans arrêt.
On pourra cependant trouver quelques erreurs et exagérations (sont-elles
volontaires ?) : non (p9) Yersin n'a pas été parmi les premiers aviateurs ; si (p33)
Yersin voit la mer pour la première fois du haut d'une falaise, au Tréport ; non
(p94) Yersin, au cours d'une exploration, combattant des brigands, n'a pas été
traversé par une lance comme un insecte sur le carton (il n'y aurait
certainement pas survécu dans la jungle et n'en fait pas mention dans ses lettres,
une main entaillée et une jambe cassée, cela suffit !) ; non (p135) yersin n'a pas
dessiné et fait construire sa maison –le bunker-, à Nha Trang, mais il a conçu les
plans de nombreux autres bâtiments (Institut Pasteur, etc) ; et enfin non (p161)
le chalet du Hon Ba n'est pas sur une colline, mais perché sur une vraie
montagne à 1.500 mètres d'altitude (j'y ai transpiré...). Mais passons, tout cela
relève sans doute du mentir vrai propre à tout écrivain, pour la beauté de
l'histoire.
Une dernière remarque, un manque, qui à mon sens a de l'importance : la
cause réelle et effective qui a conduit Yersin à claquer la porte de l'Ecole de
médecine de Hanoi qu'il venait de créer. C'est son profond désaccord avec Paul
Beau, gouverneur général de l'Indochine qui succéda à Paul Doumer. Yersin
écrit : Avec les idées du Gouverneur actuel, il n'y a rien à espérer pour l'avenir
des élèves [...] On ne veut en faire que des infirmiers, ce que je ne pourrais
accepter. Ce n'est donc pas l'envie de bouger qui le fait quitter Hanoi (p145),
mais son désir déçu de créer une médecine indigène. Heureusement, les choses
ont changé, oh combien !
Pour conclure ces impressions, un dernier mot : lorsque je me suis procuré
cet ouvrage auprès de mon libraire de quartier – si ! il en existe encore ! – celui-
ci m'a déclaré : Lu et approuvé. A vous de juger...
Septembre 2012
Daniel Minssen
Les dix mots :
unique, protéger, voila, atelier, savoir faire, cachet, vis-à-vis, coup de foudre, bouquet, équipe.
Les 10 mots de la Semaine de la langue française de 2013
SEMES AU LOIN
Alexandre Yersin, Semeur au loin de la culture de la paix
Il y a 150 ans est né près d'Aubonne (en Suisse) Alexandre Yersin. L’éminent pasteurien, découvreur du Bacille de la Peste, est vénéré au Vietnam. Nhatrang où il est enterre le 1er mars 1943 et Dalat dont il a découvert le site vont célébrer en 2013, le 150 ème anniversaire de sa naissance et le 70è anniversaire de sa mort. La France et le Vietnam éditerons un timbre a son hommage. En 2013 la France va organiser l’année du Vietnam à Brest pour la coopération décentralisée, c’est aussi l’année de la commémoration de 40 ans des Accords de Paix signés à Paris le 27 janvier 1973, mettant fin à la Guerre du Vietnam.
Toutefois pour l’Association des Amis de Dalat sur les traces d’Alexandre Yersin (AD@lY) de Montpellier ainsi que l’Association des Admirateurs du Dr.Yersin (Hôi Ai Mô) de Nhatrang, cet homme de sciences, a toujours représenté l’uniqueSemeur de la culture de la Paix . En effet, il est venu repiquer les graines de l’amitié et de la solidarité. Durant toute sa vie exceptionnelle, il a cherché à expliquer aux pêcheurs de son village les secrets de la mer ; aux paysans, la richesse des cultures de l’hevea et du quinquina, comment protéger la faune et la flore. Naguère, l’environnement a fait conjecturer les têtes Françaises et Américaines. Aujourd’hui, l’écocide a brisé les vies des victimes Vietnamiennes de l’Agent orange/dioxine.
Mais voilà, en ces temps lointains, Alexandre Yersin a pu intéresser un petit nombre de disciples. Ses cours ont lieu souvent dans un petit atelier aménagé à côté de son laboratoire où ont été disposés un petit microscope et des tubes avec des étiquettes écrits en latin. Tous ses objets, livres et matériels de recherche sont maintenant exposés au Musée de l’Institut Pasteur de Nhatrang. Disciples et spécialistes peuvent à présent profiter de son savoir faire pour diffuser ses travaux concernant les bactéries, bacilles, virus, microorganismes et tant d’autres choses qu’il a prospectées, et compulsées dans des archives qui portent aujourd’hui le cachet de l’Institut Pasteur de Paris et/ou des Instituts Pasteur d’Outre-mer. Et pourtant, vis-à-vis de ses apprentis mais aussi de sa propre famille, Alexandre Yersin, est resté un homme discret, voire secret tout en cultivant une relation dialoguée à travers ses lettres à sa mère et des écrits divers. Son coup de foudre pour Nhatrang et la découverte du site de Dalat sont restés légendaire.
Nous ne pouvons colporter au loin la vie et l’œuvre du Dr. Alexandre Yersin qu’à travers le long cheminement de la Francophonie.
Sans magnifier toutes ces commémorations, il nous semble que le bouquet final serait à remettre à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), chargée de semer aux quatre vents les graines de la culture de la paix que contient le slogan de la francophonie « Egaux Differents Unis » dans le cadre du Premier Forum de la langue française qui se tient en ce moment au Québec.
Et à l’équipe de ZigZag ainsi que celle d’AD@lY nous leur remettons les rênes du savoir faire faire pour communiquer sur la toile des inforoutes francophones les enjeux et les défis de la coopération décentralisée entre la France et le Vietnam.
Nguyen Dac Nhu-Mai
De retour à Montpellier devenue championne de France de football...!
Nous apprenons la nomination de M. le Prefet Claude Baland, Directeur de la Police nationale
M. le Préfet a reçu la délégation de la ville de Dalat en octobre 2010 et leur a remis la médaille de la préfecture.
Il a beaucoup apprécié le tableau brodé représentant les orchidées de Dalat, sa fleur préférée.
Tous nos voeux l'accompagnent pour sa nouvelle mission nationale
Perspectives: 2013 est une annee importante: Assises de la Coopération franco vietnamienne à Brest, année France Vietnam,
40 eme anniversaire des Accords de Paris, 150 eme anniversaire de la naissance de Yersin et 70 eme anniversaire de sa mort
Un timbre sera édité par la Poste de France en hommage à Yersin
AD@lY est heureuse de mener à terme l'édition par l'Harmattan de l'ouvrage collectif bilingue:
" Les Instituts Pasteur du Vietnam face à l'avenir, Alexandre Yersin à l'heure d'internet" suite au Colloque de Dalat en
novembre 2011
Nous remercions particulièrement l'Organisation Internationale de la francophonie le Conseil Régional du Languedoc Roussillon
AD@lY a été consultée pour l'organisation de la visite de l'ambassadeur de France à Dalat prévue le 19
et 20 juin.
Merci a notre représentant sur place, Nicolas Leymonerie, d'honorer cette confance.
La Présidente d' AD@lY a été reçue le 18 mai par M. Pierre de Cocatrix, Directeur de Cabinet de SE Abdou
Diouf, Secretaire general de
l'Organisation internationale de la francophonie. Elle l'a remercié pour le soutien moral et financier de l'OIF qui a permis à AD@lY de poursuivre
les actions pour la promotion de la francophonie malgré une conjoncture difficile.
AD@lY a assisté le 19 mai 2012 à la Première Journée des Associations d'amitié et de solidarite pour le Vietnam organisée par l'Ambassade du Vietnam à Paris a la Mairie de Choisy Le Roi. Une cinquantaine d'Associations étaient au rendez vous.
Nous remercions et félicitons SE l'Ambassadeur Duong Chi Dung pour cette belle initiative attendue depuis notre création en 1994
Merci à M. le maire Daniel Davisse pour la qualité et la convivialité de l'accueil
Mme Ly Van Anh et Mme Florence Lecervoisier pour
l'excellente organisation
Nous avons pu rencontrer de nombreuses associations venues de tout l'Hexagone. Cela nous permettra désormais de mutualiser nos efforts, moyens et compétences, pour plus d'efficacité.
Un hommage spécial est rendu à Raymond Aubrac par l'Ambassadeur.
Nous remercions particulièrement M. Don Tuan Phong, Vice Président, Directeur Général du People's Aid Coordinating
Committee (PACCOM), pour sa présence et pour ses conseils. Il nous a promis de veiller à notre inscription au PACCOM.
La tenue des stands apres un buffet gastronomique nous a permis de faire connaissance.
Merci à Jeannine Deunff, Dinh Tuong Long, Maurice Fay, Nguyen Dac Nhu Mai et Nguyen Dac Loc pour leurs
contributions à l'organisation de notre exposition
a Marie Hélène Toto et Jacques et leurs deux filles. Nous apprenons avec tristesse le décès de
LE HUY CAN , Président de l'Association des Amis de Hue
Nous avons exposé le modèle de la Couverture solidaire des victimes de l'agent orange, actuellement à Dalat.
Ce probléme a été largement évoqué en raison de la polémique soulevée par le sponsoring de Dow Chemical pour les Jeux Olympiques de Londres
l'initiative de l'Euro symbolique de Vietnamitié conforte la couverture solidaire d'AD@lY et l'engagement des signataires de soutien...
Un clin d'oeil spécial et un grand bravo a l'Association abcdeVietnam, Emilien Garnier et Pierre Frappe (
abcdevietnam.org)
les Amis du Day et le vin de Dalat présenté par Dominique Dinh Van Chi
La visite de M. le Maire de Choisy a notre stand et son interêt pour les Fables de la Fontaine bilingue est un encouragement
Le 20 mai, projection organisée par les Amis de l'Humanité en avant première du film biographique de Raymond
Aubrac par Pascal Convert
ont participé au débat Alain Ruscio, Edwy Plenel, François
Delplat, Hélène Luc entre autres...
Toute mon admiration pour le remarquable ouvrage de Pascal Convert édité au Seuil Raymond Aubrac ,
Résister, Reconstruire,Transmettre ainsi que pour la dédicace de Catherine, "Merci pour vos actions qui continuent les idéaux de
Raymond".
Rapport à completer .. Merci de nous signaler nos erreurs et omissions.
L’édition 2012 de la Journée de la francophonie à Montpellier
s’est déroulée le 23 mars à la Faculté de Médecine de Montpellier.
Fidèlement organisée par AD@lY depuis 1998.
dans le cadre historique et prestigieux de la Salle des Actes
Le programme s’est déroulé comme prévu avec des ajustements
Deux intervenants excusés.( M. Daniel Deloit, Charles Pioch) et les aléas de la technique.
Accueil et remerciements de la Présidente d’AD@lY.
La journée de la Francophonie est un évènement majeur de la vie internationale car c’est une des rares dates ou près de la moitié des pays du monde se retrouvent pour célébrer les valeurs de
partage, d’humanisme, de culture, de liberté, autour d’une langue qui veut en être l’expression.
C’est aussi le moment où des bonnes volontés se manifestent, des émotions surgissent, des intérêts bien compris se développent et permettent de progresser dans la voie d’une globalisation qui ne
doit pas être seulement celle des biens et des services mais aussi celle des communautés humaines.
Que tout ceux et celles qui contribuent à ce bel effort collectif en soient félicités et remerciés. Que vive la Francophonie à travers ces acteurs et ces actrices divers à l’image de l’homme mais
unis par la même passion d’une langue qui est un trait d’union entre nous.
Chère Madame
J'aurais aimé participer à la fête de la francophonie organisée à Montpellier ce 23 mars 2012
mais malheureusement mon état de santé me l'interdit.
Je vous prie d'excuser mon absence auprès de nos amis.
Vous aurez certainement l'occasion de souligner la chaleur des relations entre le Vietnam et la France, dans bien des domaines comme ceux de la culture ou de l'économie.
Vous pourrez sans doute évoquer le rayonnement d'Alexandre Yersin dont l'oeuvre a laissé, j'en fut le témoin, un grand et fort souvenir dans ce pays des antipodes où il est un symbole du savoir, de l'imagination et de la générosité.
La ville de Dalat s'honore en conservant sa mémoire, et le mérite de notre Association est de l'accompagner dans cette mission.
En souhaitant une bonne réussite à votre réunion, je vous prie de croire, chère madame, à mes sentiments très respectueusement dévoués.
Raymond Aubrac
Une prolongation sera organisée pour élargir la participation
Bravo a l’Ecole Les Cigales de Fabregues, Jean Marc Pigeyres
l’Ecole les Oliviers de Canet, Maryse Florentin et la promesse d’implication de l’Ecole Heidelberg
Amopa 34 Mr et Mme Robert Bonbonnelle, Président
Mme Anne Marie Joyeux, Secretaire Amopa 34
Monique Cordoni, Vice Présidente de l’Ordre de la Légion d’honneur
Herve Bohbot, Président de Montpellier Scrabble
Pr. Michel Voisin, Relation internationale Montpeller 1
Bruno Libourel
Paul Dinh
Jean Hoffer
Nguyen thi Oanh
Chloe Muller ( Radio Campus)
Marcelle Masardo
Maryse Florentin
Jean Claude Jegot
Nicolas Deschamps
Germaine Gazzo
Jacques Bisciglia
Annette Richardson
Alain Richardson
Jean Pierre Gaillard
Nghiem Phong Tuan
Christine Helesbeux
Jarry Daniel
Jarry Denise
Hervouet Suzanne
Michel Voisin
Audat Yvonne
Belhamdia Mina
Belhamdia Malika
Excusés avec messages :
Daniel Deloit, Anne Yvonne Ledain , Philippe Domy, Jean Pierre Foubert, Jacques Finieltz, Jean Paul Fernandez, Dominique Deville de Périère , André Barbaux, Jean Louis Jacob, Philippe Barbera, Louis Reymondon
Charles Pioch, Romy Feliu Almenza, Hervé Regnier, Arsène Bouakira, Carine Belrepayre, Nguyen Hao Tam, Pierre Boucat, Pasteur Daniel Bordreuil, Jeannine Deunff, Vu Ngoc Quynh, Jean Louis Meunier, Nguyen Dac Nhu Mai Guillaume Bagnolini, Nathalie Paino
Un grand merci à Bruno Libourel pour les photos
Qu’est-ce que la défense de la langue française dans le monde ?
Certainement pas uniquement le développement d’activités culturelles, ici et là.
La promotion de la langue française passe avant tout par la présence de la France dans les
domaines qui concernent les gens dans leur vie et pour leur futur. Il s’agit des sujets économiques et du monde des affaires, des sujets scientifiques, technologiques, de développement,
politiques, etc.
Ainsi la langue accompagne la présence française, elle en est un corollaire évident. La langue en tant que telle, considérée seulement comme un vecteur d’une culture qui a été, et non pas comme
un moyen de communication accompagnant des actions sur des sujets qui concernent l’avenir des populations, serait un instrument suranné et voué à une disparition progressive.
De même, l’affrontement permanent à la langue anglaise et la négation de la position de cette langue en tant que code commode servant de véhicule aux échanges internationaux n’a pas de sens. On
ne lutte pas contre les faits. Le français a une place prédominante à défendre dans le cadre du multilinguisme constitué par les quelques langues qui ont prétention à avoir une influence
planétaire : l’espagnol, l’arabe, le chinois, par exemple, et pas uniquement l’anglais...
La suite..
Daniel GRASSET
Yves Gazzo,
Ambassadeur, Conseiller du Grand Chancellier de l’Ordre de Malte
Les liens entre la Francophonie et l’Europe se sont renforçés au cours des dernières années, en particulier depuis la chute du mur de Berlin.
En effet, le nombre de pays francophones a sensiblement augmenté au sein de l’UE avec, d’une part, l’élargissement à 9 pays observateurs ou membres de l’OIF : la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, la République tcheque, la Slovaquie,la Slovénie, la Roumanie , la Bulgarie et Chypre, d’autre part, la Grèce et l’Autriche, pays membres de l’UE ont adhéré à l’OIF en 2004. Avec la France, la Belgique et le Grand Duché de Luxembourg, ce sont désormais 14 pays qui sont à la fois membres de l’OIF et de l’UE.
La Représentante de l’OIF auprès de l’Union européenne, à Bruxelles, est par ailleurs une Roumaine, Maria Niculescu.
L’élargissement de la Francophonie en Europe a donc accompagné l’élargissement de l’Europe.En outre, grâce à cette poussée vers l’Est, la Francophonie a gagné en poids politique au sein de l’Europe d’abord, mais aussi dans le monde.
La mondialisation entraine le risque d’un unilinguisme de fait, basé sur l’anglais. Nombreux sont les observateurs, parmi lesquels, Abdou Diouf, le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie ( OIF), à s’alarmer de la progressive diminution de l’usage du français au sein des Institutions européennes . Pourtant , la Charte des droits fondamentaux, intégrée au Traité de Lisbonne,a récemment confirmé le multilinguisme européen depuis toujours inscrit dans le règlement des Institutions. De plus, le français est, avec l’anglais et l’allemand, l’une des trois langues des procédures européennes. Néanmoins, force est de constater que le français régresse au sein de l’UE ( en 1994, 45 % des textes étaient produits en français et 30 % en anglais…10 ans plus tard c’est 70% en anglais et 17% en français.)
Les francophones eux-mêmes défendent leur langue au sein des Institutions. Ainsi, le plan d’action pour le français dans l’Union Européenne, œuvre conjointe de la France, du Grand Duché de Luxembourg, de la Communauté française de Belgique et de l’OIF, dispense des formations en français aux fonctionnaires européens, aux fonctionnaires nationaux et aux diplomates des représentations permanentes de l’UE ainsi qu’à des journalistes.
Dans de nombreux pays, le français occupe des positions stratégiques privilégiées comme langue administrative,langue d’enseignement, langue de l’armée, langue de justice, langue des médias , langue du commerce ou des affaires. Nous devons aussi veiller à utiliser son potentiel d’instrument politique au sein des relations internationales.
L’Union, au même titre que la Francophonie, est en outre un acteur majeur dans les négociations au sein de l’UNESCO qui a adopté une convention internationale sur la protection et la promotion de la diversité culturelle. Dans le même esprit, la Commission européenne a fait de 2008 « l’année du dialogue interculturel ». L’union soutient, par ailleurs, y compris financièrement,des évènements culturels liés à la Francophonie, tel que la Biennale des Rencontres africaines de la photographie à Bamako.
Les liens entre les deux parties revêtent aussi une dimension politique. L’Europe et la Francophonie partagent un certain nombre de valeurs. Ainsi, parmi les critères d’adhésion de l’Union européenne comme l’OIF, on trouve le respect et « l’attachement aux valeurs communes », la démocratie et le respect des droits de l’homme.
C’est pourquoi l’UE et l’OIF sont amenées à collaborer sur le terrain. Par le passé, les deux organisations ont ainsi envoyés des missions d’observation électorales, par exemple au Togo en 1999 ou encore au Congo en 2002.
Les deux organisations sont par ailleurs pleinement conscientes que la prospérité constitue la meilleure garantie pour la démocratie et les droits de l’homme. C’est pourquoi, elles mènent ensemble une stratégie de solidarité et de développement. L’UE étant le premier bailleur d’aide publique au développement, il était normal que la coopération entre l’UE et l’OIF s’intensifie. C’est ainsi qu’en 2006, la Commission européenne et l’Organisation internationale de la Francophonie ont signé un protocole de partenariat. Les deux institutions travaillent ensemble à un certain nombre de projets, par exemple en Haiti, au renforcement du système judiciaire.
Les liens culturels entre l’Union et la Francophonie sont donc la base d’une coopération politique efficace. Le partenariat Europe-Francophonie est essentiel pour la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme, mais aussi pour les efforts faits en faveur de l’éducation, de la sécurité et de la prospérité dans le monde ; il est appelé à se développer au cours des prochaines années.
Pour que ce partenariat soit efficace et rendre les effets escomptés
( éviter le monolinguisme, véhiculer les valeurs, y compris culturelles, propres à la francophonie) il convient que les deux partenaires s’engagent dans une réflexion pro-active de la langue française, une démarche qui mériterait d’être engagée avec une vigueur plus soutenue.
Salle des Actes de la Faculté de Médecine de Montpellier
Il y a maintenant 42 ans qu’a été créée l’Organisation Internationale de la Francophonie et que, depuis lors, nous tous (ou presque tous),qui sommes là, nous attachons à servir son action. Cela n’est pas sans développer, entre nous, des liens particuliers qui m’autorisent à vous qualifier de Chers Amis.
Comme vient de le préciser Anna, il me revient de lire le message que, par son truchement, Raymond Aubrac nous a adressé. C’est pour moi un grand honneur que d’être convié à vous livrer cette communication ( même si elle est plutôt formelle) de ce héros français,si discret et si humble auquel me lie une profonde et respectueuse amitié que nourrit, de ma part, une immense et affectueuse admiration.
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J’aurai aimé participer à la fête de la francophonie organisée à Montpellier ce 23 mars 2012, mais, malheureusement, mon état de santé me l’interdit. Je vous prie d’excuser mon absence auprès de nos amis.
Vous aurez certainement l’occasion de souligner la chaleur des relations entre le Vietnam et la France, dans bien des domaines comme ceux de la culture ou de l’économie.
Vous pourrez, sans doute,évoquer le rayonnement d’Alexandre Yersin dont l’œuvre a laissé, j’en fus le témoin, un grand et fort souvenir dans ce pays des antipodes où il est un symbole du savoir, de l’imagination et de la générosité.
La ville de Dalat s’honore en conservant sa mémoire, et le mérite de notre Association est de l’accompagner dans cette mission.
En souhaitant une bonne réussite à votre réunion, je vous prie de croire à mes sentiments très respectueusement dévoués.
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A celà, qu’ajouterai je brièvement ? Nous devons dans nos réunions exprimer encore davantage notre reconnaissance au Secrétaire Général de l’OIF, S.E . Abdou Diouf qui anime et dirige son Organisation avec une sage énergie et avec une modestie assez rare parmi les responsables internationaux de haut niveaux, mais aussi avec bonheur et efficacité…tout comme il présida aux destinées du Sénégal ( avant Abdoulaye Wade dont vous savez comme moi que, hélas ! il oeuvra à la régression de son pays et qu’il entailla en écornant l’œuvre méthodique de développement de ses prédécesseurs.)
J’ajouterai que Diouf est le fils spirituel de Léopold Sedar Senghor, promoteur, avec Césaire et Damas, du mouvement de la négritude avec un regard nouveau sur le monde francophone, en particulier Senghor, le chantre le plus militant de la francophonie …un passionné , à vrai dire !
Et là, je ne peux m’empêcher d’évoquer, à titre anecdotique et illustratif, la joie quasi enfantine de Seghor m’accueillant en son bureau pour l’une de nos réunions mensuelles de revue des programmes de l’UNICEF et me déclarant tout de go : Vous savez ; je viens de découvrir que nos arrières grands-parents mettaient leur argent dans ce qu’ils appelaient une bougeotte (un petit sac en cuir). Et bien, les Anglais ont récupéré ce terme en le prononçant « boudgette ».
Le « butgette » a retraversé la Manche et s’est installé en France sous le nom de budget…
On ne dira jamais assez ce que l’Anglais doit au Français. En me voulant un peu malicieux, j’ajoutai sans esprit : Mais là, ils nous ont remboursé quelque peu leur dette.
Mais revenons à la proposition que je formulais : ne nous séparons pas sans avoir rédigé et adopté une résolution d’encouragement et de reconnaissance à notre Secrétaire Général de l’OIF, S.E. Abdou Diouf. Il le mérite d’autant plus qu’il œuvre remarquablement avec des moyens par trop mesurés, si précaires qu’ils pourraient rendre certains projets ultérieurs aléatoires.
Enfin , un rapide appel à la lecture de la foisonnante et talentueuse littérature francophone d’outre-mer
(ou,si vous préférez, non « hexagonale »). Dieu sait si ses auteurs sont nombreux, émérites et souvent géniaux ( TCHIKAYA U TAM’SI, Henri LOPEZ et le poète Gabriel OKOUNDIL, entre autres écrivains de la République du Congo, MUDIMBE et Désiré BOLYA BAENGA de la RDC, les canadiens Michael ONDRATSE, Dany LAFERRIERE, Jules BOUDREAU (Nouveau Brunswick), la Québécoise d’origine vietnamienne, KIM THUY ; les Algériens Jean AMROUCHE, Kamel DAOUD…, l’extraordinaire romancier Yasmina KHADRA ( devenu citoyen français), le fécond Tahar BENJELLOUL,…etc
Allez, j’arrête là, non sans pouvoir m’empêcher d’évoquer l’art et l’étoffe de deux écrivains, proches amis, grands humanistes inspirés : Cheik Hamidou KANE et Amine MAALOUF ; et permettez moi d’ajouter que ce furent pour moi deux révélations récentes : « le Marocain Mohamed NEDALI ( lire avant tout son grand Grâce à Jean de la Fontaine ) et Alain MABANCKOU ( privilégier la lecture de « Black Bazar » et « Verre cassé ») à l’imagination foisonnante et à l’humour décapant. Si AD@lY( et donc Anna) le voulait bien, il me paraîtrait utile que nous rédigions une anthologie des quelques 200 ou 300 meilleurs auteurs francophones (non métropolitains). Ce serait d’autant plus utile et bienvenue qu’à ma connaissance, un tel florilège n’existe pas encore.
Et puis, un jour, il nous faudra songer à une anthologie du théâtre « francophonique ». Le moment viendra, mais bien après que vous ayiez ouï les excellentes communications qui nous attendent. Merci
Paul Louis AUDAT
Chef de Division de Classe Exceptionnelle de la France d’Outre-mer
Ancien Directeur à l’UNICEF International
Directeur Général Honoraire de Comité Français pour l’UNICEF
Président Honoraire du Comité Départemental pour l’UNICEF
Chevalier de la Légion d’Honneur
Du 15 au 29 novembre 2011, une mission de plusieurs membres de l’Association montpelliéraine « AD@lY, les amis de Dalat sur les traces de Yersin », s’est rendue au Vietnam.
Membres ayant participé à la mission :
Madame Anna Owhadi-Richardson, présidente d’AD@ly
Messieurs : Jean-Pierre Dedet, professeur émérite à l’Université Montpellier 1
Philippe Delalande
.Suite à l’invitation du Directeur de l’Institut Pasteur d’HoChiMinh-ville et à l’organisation d’un colloque sur Alexandre Yersin à Dalat par
J’ai pu, à cette occasion, donner une conférence lors de la cérémonie de célébration du 120ème anniversaire de la fondation de l’Institut Pasteur de Saigon (1891), et présenter l’édition bilingue franco-vietnamienne de mon ouvrage « Les Instituts Pasteur d’outre-mer, 120 ans de microbiologie française dans le monde », éditée spécifiquement à cette occasion par les Editions The Gioi de Hanoi.
J’ai également participé en qualité d’orateur invité au Colloque « Alexandre Yersin à l’heure d’internet : les Instituts Pasteur du Vietnam face à l’avenir », organisé à Dalat.
Ma mission a été financée par l’Université Montpellier 1, que je remercie ici.
Personnes rencontrées au cours de la mission :
Pr Nguyen Thi Kim Tien, Ministre de la Santé du Vietnam
Dr Tran Ngoc Huu, Directeur de l’Institut Pasteur d’HoChiMinh-ville
Mme Van Cao, Vice-directrice de l’Institut Pasteur d’HoChiMinh-ville
Mr Dao Xuan Vinh, Directeur de DAVAC-Institut Pasteur de Dalat
Mme Vi Hoa, Vice-directrice de DAVAC-Institut Pasteur de Dalat
Mme Anissa Barrak, Directrice du Bureau Asie-Pacifique de l’Organisation internationale de la Francophonie
Dr Marc Jouan, Secrétaire général du Réseau International des Instituts Pasteur
Dr Nguyen Thi The Tram, Présidente de l’Association des admirateurs de Yersin
Mr Ralf Altmeyer, Directeur de l’Institut Pasteur de Shanghai
Dr Didier Laureillard, représentant de l’ANRS pour l’Asie du Sud-est
Mr Daniel Deloit, Directeur de l’Ecole Supérieure du Journalisme, Lille-Montpellier
SE Trinh Ngoc Thai, ancien Ambassadeur du Vietnam en France
Déroulement de la mission :
1. Commémoration du 120° anniversaire de la fondation de l’Institut Pasteur de Saigon (HoChiMinh-ville, 16-18 novembre 2011).
Les missionnaires ont participé au Colloque scientifique sur les Pathologies émergentes organisé le 17 novembre à l’Institut Pasteur d’Ho Chi Minh-ville.
Au cours de la séance solennelle de célébration du 120ème anniversaire de la création de l’Institut Pasteur de Saigon, le 18 novembre 2011, le professeur Dedet a présenté la communication invitée suivante : « Histoire des Instituts Pasteur dans le monde » (communication faite en français).
Durant cette séance solennelle, a également présentée l’édition spéciale franco-vietnamienne de l’ouvrage de Jean-Pierre Dedet : « Les Instituts Pasteur d’outre-mer, 120 ans de microbiologie française dans le monde », édité par les Editions The Gioi de Hanoi, à l’initiative d’AD@lY et avec l’aide financière de l’Agence Universitaire francophone et du CHRU de Montpellier.
Un exemplaire a été remis à Madame le Professeur Nguyen Thi Kim Tien, Ministre de la Santé du Vietnam et au Professeur Tran Ngoc Huu, Directeur de l’Institut Pasteur d’HoChiMinh-ville, et 150 exemplaires en ont été distribués aux participants à la cérémonie.
2. Colloque « Alexandre Yersin à l’heure d’internet, les Instituts Pasteur du Vietnam face à l’avenir » (Dalat, 19-20 novembre)
Ce colloque a été organisé à Dalat, à l’initiative de l’Association montpelliéraine « AD@lY, les amis de Dalat sur les traces de Yersin », avec l’aide financière de l’Organisation internationale de la Francophonie et de la Région Languedoc-Roussillon. Le colloque s’est tenu en français et vietnamien, avec traduction consécutive.
Le programme de ce colloque figure sur le site internet d’AD@ly.
Les Actes du colloque seront publiés par les Editions L’Harmattan (Paris) grâce à un financement de l’Organisation Internationale de la Francophonie.
Durant le colloque, l’édition spéciale franco-vietnamienne de l’ouvrage de Jean-Pierre Dedet, « Les Instituts Pasteur d’outre-mer, 120 ans de microbiologie française dans le monde » a été présentée, des exemplaires en ont été remis au Dr Dao Xuan Vinh, Directeur de DAVAC-Institut Pasteur de Dalat, et 60 exemplaires ont été distribués aux participants.
Une séance de travail a réunit les missionnaires avec la direction de DAVAC-Institut Pasteur de Dalat s’est tenue à la suite du colloque pour planifier des actions de coopération avec diverses institutions françaises, dont l’Institut Pasteur.
3. Journée commémorative Yersin- Institut Pasteur de Nhatrang (Nhatrang, 20-21 novembre)
A l’invitation de l’association vietnamienne « Les admirateurs d’Alexandre Yersin », les missionnaires ont visité le Musée Yersin, à l’Institut Pasteur de Nhatrang et participé à une cérémonie de recueillement sur la tombe d’Alexandre Yersin, à Soui Dan. Cette cérémonie s’est déroulée en présence de Monsieur Nguyen Chien Thang, Président du Comité populaire de la Province de Khanh Hoa, et de la presse.
4. Contact l’Institut Français de Hanoi – l’Espace
Durant la mission, des contacts ont été établis avec l’Institut français de Hanoi – l’Espace, et la présentation de l’édition franco-vietnamienne de l’ « Les Instituts Pasteur d’outre-mer, 120 ans de microbiologie française dans le monde » au Salon du livre de mars 2012 a été programmée.
Ce rapport de mission sera complété ultérieurement par Anna.
Légende des illustrations ci dessous
Remise d’un exemplaire de l’édition franco-vietnamienne de l’ouvrage « Les Instituts Pasteur d’outre-mer, 120 ans de microbiologie française dans le monde », édité par les Editions The Gioi de Hanoi, avec l’aide financière de l’Agence Universitaire francophone et du CHRU de Montpellier, à Mme Professeur Nguyen Thi Kim Tien, Ministre de la Santé du Vietnam (1), au Docteur Tran Ngoc Huu, Directeur de l’Institut Pasteur d’HoChiMinh-ville (2 et 5), au Docteur Dao Xuan Vinh, Directeur de DAVAC-Institut Pasteur de Dalat (3). Séance de dédicaces à Dalat (4).
S'il fallait identifier les ingrédients qui composent et relient aujourd'hui la communauté francophone à travers le monde, j'oserais dire aujourd'hui que c'est l'amitié, qui réunit autant que la langue. Une amitié certes rendue possible par la compréhension enrichie que permet le partage d'une langue, mais une amitié renforcée par la certitude de vivre par et pour des valeurs communes. C'est d'ailleurs la force de l'organisation officielle de la Francophonie d'avoir su fédérer des pays inégalement francophones autour de valeurs partagées.
La force de L'Année Francophone Internationale, c'est aussi la force de l'amitié qui unit plus d'une centaine de militants de la francophonie, universitaires, journalistes, sur les cinq continents. Chaque année, bénévolement, ils enrichissent la revue de leurs informations, de leurs analyses, de leurs contributions à une solide connaissance des événements de ce monde Francophone.
La revue a vingt ans (et quelques mois...). Née d'une suggestion d'Alain Decaux, l'historien Académicien, premier ministre de la Francophonie en France, portée jusqu'à sa mort en 2008 par l'Universitaire québécois Michel Têtu, L'Année Francophone s'est donné pour mission de marquer le sillon et renforcer la visibilité de ce puissant mouvement francophone qui a pris une ampleur culturelle et politique qui n'était pas inéluctable. La publication veut aussi tenir en permanence une chronique non officielle, libre et désintéressée, des bonheurs et des vicissitudes de la famille francophone, nourrir les échanges autour de valeurs partagées, sans obligation mais avec enthousiasme et conviction, dans le respect -et le goût- de la diversité.
Il y a donc dans la revue une synthèse de l'actualité politique, économique, sociale, culturelle et scientifique des douze derniers mois dans les différents pays qui composent la communauté francophone officielle, mais aussi un éclairage des activités francophones dans certains autres pays de la zone. C'est la fonction première assignée à la revue par ses fondateurs:
Des tableaux synthétiques comparatifs sur les principales données statistiques actualisées de chaque pays des différentes zones de la Francophonie permettent des comparaisons éclairantes et stimulantes sur leur développement.
A côté de la revue, l'AFI a publié et continue de diffuser des monographies synthétiques sur La Francophonie en Suisse, ou la Francophonie canadienne, sinon les Inuits dans la Francophonie, etc. Elle a aussi pour vocation l'organisation de colloques internationaux sur des thèmes spécifiquement francophones. Cela a été le cas à Paris-Sorbonne en 2001, à Québec en 2003, à la bibliothèque d'Alexandrie en 2007, puis à nouveau à Québec en 2011. Chaque fois, des Actes témoignant de la richesse des débats ont été publiés par l'association.
Et comme nous sommes entre amis, que les petits cadeaux entretiennent l'amitié, voici en avant-première le sommaire de la prochaine édition qui sortira avant le prochain Sommet francophone prévu à Kinshasa du 12 au 14 octobre 2012.
Il y aura bien sûr le passage en revue Pays par pays, classés par régions: Afrique, Amérique, Asie, Caraïbe et Guyane, Europe, Maghreb, Océan Indien, Proche-Orient, Zone Pacifique. Que s'est-il passé d'essentiel dans chacun d'entre eux au cours des douze derniers mois? Les tableaux comparatifs des données de chaque pays seront enrichis par la statistique désormais connue du nombre de Francophones réels dans chaque Etat. Coordination Loïc Hervouet.
Il y aura comme depuis quatre numéros le chapitre des Lectures francophones, qui recense une sélection d'ouvrages traitant de la Francophonie sous ses aspects les plus divers et mentionne les parutions signées des collaborateurs de L'Année francophone Internationale.
Trois "dossiers" vont caractériser ce vingt-et-unième numéro:
- L'Afrique avenir de la francophonie : géostratégie et géopolitique africaine, mutations dans l'Afrique des Grands lacs, etc. Dossier coordonné par Richard Marcoux
- Francophonie attractive, en quatre parties
- Forum langue française de Québec 2/4juillet (compte rendu Georges Poirier)
- Revues intellectuelles en Francophonie (coordination Anicet Mobe)
- Presse francophone au Maghreb, inventaire (coordination Guy Dugas, professeur à Montpellier)
- Investissements et désinvestissements de France et de Francophonie dans la culture (coordination Patrick Chardenay, directeur bureau de l'AUF au Brésil)
- Rio+20 et francophonie, coordonné par Christian Brobhag, directeur de l'Ecole des Mines.
Monsieur Nguyen Hao Tam représentait AD@lY aux Invalides ce Jour du 15 avril 2012. Il nous a de plus confié ce petit texte d'hommage :
Bien qu'il ne soit pas un fils de la veuve, son passage à l'Orient a été célèbré hier au soir par des frères qui l'ont toujours considéré comme un maçon sans tablier...Sa disparition laissera
dans nos coeurs un vide que rien ne saurait remplir, parrain de notre association AD@lY, il a toujours prodigué de précieux conseils et nous faire comprendre qu'il vaut mieux parfois se contenter
d'allumer une petite chandelle que de maudire l'obscurité.
Toutes nos condoléances à ses proches, nous ne l'oublierons pas car les valeurs préconisées par ce couple mythique resterons à jamais gravées dans nos coeurs: Lorsque nous cueillons un
fruit, il ne faut jamais oublier celui qui a planté l'arbre.
Monsieur Tam nous a confié ces quelques photos :
Chère Madame
J'aurais aimé participer à la fête de la francophonie organisée à Montpellier ce 23 mars 2012
mais malheureusement mon état de santé me l'interdit.
Je vous prie d'excuser mon absence auprès de nos amis.
Vous aurez certainement l'occasion de souligner la chaleur des relations entre le Vietnam et la France, dans bien des domaines comme ceux de la culture ou de l'économie.
Vous pourrez sans doute évoquer le rayonnement d'Alexandre Yersin dont l'oeuvre a laissé, j'en fut le témoin, un grand et fort souvenir dans ce pays des antipodes où il est un symbole du savoir, de l'imagination et de la générosité.
La ville de Dalat s'honore en conservant sa mémoire, et le mérite de notre Association est de l'accompagner dans cette mission.
En souhaitant une bonne réussite à votre réunion, je vous prie de croire, chère madame, à mes sentiments très respectueusement dévoués.
Raymond Aubrac
Avec les parrainages de Jean Pierre Raffarin, représentant le président Nicolas Sarkozy pour la Francophonie,
et de SE Duong Chi Dung, Ambassadeur du Vietnam en France.
LE FRANÇAIS EST UNE CHANCE
président du pôle santé d’AD@lY
Lien avec Hochiminhville Lycée Pompidou et Lycée Marie Curie, Gérard Straumann
Lien avec Dalat : Lycée Bui Thi Xuan , Collège Nguyen Du , Ecole Le Qui Don ,
Lien avec Nhatrang : College Alexandre Yersin de Soui Dau
Ecole Les Oliviers de Canet, Ecole les Cigales de Fabrègues , Collège Las Cazes, Collège Ray Charles
Le français est une chance !
Pour nous toutes et nous tous qui avons choisi de nous rassembler au sein de la Francophonie, le français, c’est en effet cette chance insigne qui nous est offerte de pouvoir entrer en contact
par-delà les frontières et les océans, non pas seulement pour communiquer entre nous avec l’assurance de nous comprendre, mais aussi et surtout pour agir solidairement, pour réfléchir, ensemble,
aux défis du présent et du futur, pour partager nos craintes, nos espoirs et nos ambitions, dans la détresse comme dans l’allégresse.
C’est la chance de pouvoir expérimenter, concrètement, à travers la littérature, la chanson, les arts vivants, ce que la diversité des expressions culturelles a de stimulant, d’enrichissant, de
fécondant, C’est la chance de pouvoir former des réseaux performants d’universitaires, de chercheurs, d’experts, de professionnels, de maires, de parlementaires, pour que le dialogue et la
coopération au service du développement durable ne relèvent plus de la décision des seuls États, mais de l’engagement militant des peuples, de la société civile, des citoyens,
C’est la chance de pouvoir confronter nos expériences et de mutualiser nos expertises pour que prospère l’État de droit, pour que s’enracine la culture de la démocratie et des droits de l’Homme,
pour que progresse la paix, tant au sein des nations que dans les relations entre États, C’est la chance de pouvoir nous concerter pour faire prévaloir les intérêts de tous, et singulièrement de
ceux que l’on a pris l’habitude de ne plus entendre.
Alors en cette période de crises profondes et multiformes, de mutations violentes et déstabilisatrices, en cette période où les liens de solidarité tendent à se déliter au profit du chacun pour
soi, en cette période où grandit la tentation de stigmatiser ce qui nous différencie les uns des autres au lieu de retourner aux sources de notre humanité commune, en cette période où la détresse
et l’indignation de la jeunesse contre ce qui a été et ce qui est, ne suffisent pas à concrétiser ce qui devrait être, ce qui pourrait être,
Savourons cette chance, non pas comme un acquis, mais comme un défi à relever jour après jour, comme un puissant moyen d’action, comme un formidable levier pour faire émerger une autre vision du
monde et du destin qui nous lie, une vision acceptable par tous, équitable pour tous.
Cette chance, offrons-la surtout, en gage d’amitié et en signe de ralliement, à toutes celles et tous ceux, toujours plus nombreux, qui choisissent d’apprendre le français pour s’ouvrir au monde.
Abdou Diouf
Adaly remercie les collectivités locales pour leur fidèle soutien depuis sa création.
Le soleil cogne ! Il fait très chaud en cette fin février. Nous gravissons les quelques kilomètres qui nous séparent encore du sommet du Hòn Bà. Nous avons dû abandonner voiture et chauffeur au pied de l'éboulement qui nous a brusquement stoppés. Après avoir escaladé sur une centaine de mètres l'énorme accumulation de terre, rochers et troncs d'arbres qui barrent la route, notre guide-interprète, mon épouse et moi avons mis sac au dos et attaqué les derniers lacets.
Encore un virage puis nous entendons l'aboiement d'un chien ! Les lieux seraient-ils habités ?
Nous voici au sommet et le chalet nous apparaît, en contre-jour sur le ciel éblouissant. Il est comme je l'ai déjà vu sur des photos. C'est une reconstitution, nous le savons, mais réalisée à l'identique de l'original. Sur le fronton, nous pouvons lire, réalisée en grandes lettres de bois, l'inscription "ALEXANDRE YERSIN" précédée de quelques mots de vietnamien.
Sur le seuil de la bâtisse, un militaire nous accueille. Nous apprenons que le chalet est occupé en permanence par des gardes-chasse, le site ayant été classé Réserve Naturelle de faune et de flore. Les gardes descendent périodiquement en moto jusqu'à l'éboulis pour se réapprovisionner en nourriture, se procurer le courrier ainsi que des accumulateurs chargés qui sont apportés à leur intention.
De temps en temps ils partent, fusil à l'épaule et jumelles en bandoulière, se poster sur des points de vues pour repérer d'éventuelles fumées révélatrices de braconniers !
A la suite de notre hôte, nous visitons les lieux. Au-dessus d'une porte se dresse un petit autel fleuri dédié à Yersin. Au premier étage, dans la grande pièce de séjour, il nous est offert le thé vert de bienvenue. Sur une grande étagère, encore un portrait du célèbre docteur, mais entouré de … brosses à dents !
Notre hôte me demande si je désire voir l'écurie. Bien sûr que oui ! Et nous crapahutons sur un petit sentier qui s'enfonce d'une bonne centaine de mètres dans la forêt vierge. Nous y voici, mais il ne reste plus guère de l'écurie qu'un abreuvoir taillé dans la pierre et envahi par la végétation.
Mes pensées vagabondent et remontent le temps…
En avril 1914 Yersin se rend en excursion dans le massif montagneux qui domine la plantation de Suoi Giao. Il est accompagné par Armand Krempf, zoologiste, qui recherche des moustiques pour étudier le paludisme, Yersin pensant y trouver de nouvelles espèces d'orchidées sauvages. Il est immédiatement séduit par un vaste plateau, à flanc de montagne, à près de 1.500 mètres d'altitude. De plus, la vue sur la vallée de Nha Trang et sur la mer y est superbe. Après cette première exploration, il y retourne très vite : " Si les aéroplanes étaient plus pratiques, il ne faudrait pas une heure pour se rendre sur notre plateau, où nous arrivons péniblement en 5 jours avec les moyens actuels " écrit-il peu après à sa sœur en Suisse. Ce périple lui demande en effet 2 jours en sampan pour remonter la rivière, puis 3 jours d'escalade.
Désormais la décision est prise : il va en ce lieu installer une station d'altitude, avec l'intention d'y acclimater fleurs, légumes et arbustes importés d'Europe. Mais il lui faut d'abord quelque chose de plus confortable qu'une tente pour y séjourner et il décide de faire construire un chalet, et pour y accéder, une route.
En 1917, ayant reçu un prix de l'Académie des Sciences, il investit la somme augmentée de quelques économies personnelles dans la création de cette voie d'accès : Nous avons déjà en construction la route principale […] sur laquelle on peut circuler (à pied) sur une distance de près de 20 km. Nous arrivons ainsi au pied d'un des massifs principaux : le Hòn Bà, sur les flancs duquel nous allons maintenant nous élever par un chemin en lacets. Prochainement et selon nos ressources, nous élargirons la route et la rendrons carrossable.
L'année 1918 voit la création de jardins pour étudier les possibilités d'acclimater fleurs et légumes : J'ai déjà pu me rendre compte que la terre devra être travaillée pour être rendue propre au jardinage. En même temps, c'est la mise en chantier d'un deuxième chalet. A la fin de l'année, la guerre se termine en Europe, les liaisons maritimes reprennent plus régulièrement.
Yersin demande alors à sa sœur de lui envoyer des graines de la petite gentiane bleue des Alpes, ainsi que des graines de myrtilles. On peut imaginer à travers cette requête un brin de nostalgie de son pays natal. Puis viendra le tour des légumes qu'il veut essayer de faire pousser là-haut : pommes de terre, haricots verts, choux-fleurs, etc, ainsi que de nouvelles fleurs : dahlias, verveines, violettes, pétunias , amaryllis, ainsi que des arbustes : théiers, cannelliers et quinquinas (la quinine étant devenue un médicament très recherché pour lutter contre le paludisme). De son élevage de poules de Nha Trang, il sélectionne des espèces métissées, plus vigoureuses, et les installe au Hòn Bà. Mais Nous avons aussi des sales bêtes (fouines ou renards ou belettes) qui font la guerre aux poules.
Le premier chalet est complètement achevé en 1919. Il est confortable et Yersin voudrait pouvoir en faire son habitation habituelle. Il y passera en effet 15 jours par mois pendant de nombreuses années. Le climat y est plus supportable qu'à Nha Trang, où sévissent de temps en temps de violents typhons très dévastateurs. Toutefois, en altitude, la météo est parfois beaucoup plus rude que dans la vallée. En hiver Il pleut tous les jours et l'on vit dans un brouillard épais qui n'est autre chose que les nuages chassés par le vent du nord. On peut rester ainsi jusqu'à 15 jours de suite sans apercevoir le soleil, ni l'horizon à plus de 50 mètres !
Au cours des années 1920 et 1921, le site se voit doté de tout un équipement de TSF qui permettra à Yersin, après maintes difficultés de réglages, d'entrer en communication par signaux morse avec la plantation de Suoi Giao et l'Institut de Nha Trang. A la même époque, il fait aménager un bélier hydraulique lequel prélève de l'eau d'un torrent situé 100 mètres en contrebas et l'élève jusqu'aux plantations aux fins d'arrosage pendant la saison sèche. C'est aussi l'époque où il fait monter et installe au Hòn Bà un groupe électrogène accompagné d'accumulateurs pour obtenir la lumière électrique dans son logis.
Les tentatives d'acclimatation de l'arbre à quinine se poursuivent, mais avec difficultés. L'humidité est telle, en hiver que beaucoup de plants pourrissent et que d'autres sont attaqués par les moisissures . Il semble aussi qu'il ait eu l'intention de faire monter au Hòn Bà des chars à chenilles, semblables aux fameux tanks, mais moins lourds et aménagés en tracteurs agricoles. (Par la suite on ne trouve plus guère mention de ce projet).
Le tourisme s'y développe
C'est au cours de l'année 1922 que Yersin entreprend la construction d'un petit chalet pour les visiteurs, puis il faudra construire une maison plus grande pour la famille Gallois qui vient passer chaque année quelques semaines au Hòn Bà pendant la saison chaude. (Robert Gallois est à cette époque économe à l'Institut Pasteur de Nha Trang).
Toujours intéressé par les nouvelles techniques, il achète et installe des appareils radiotélégraphiques destinés à capter les grands postes radio européens
si bien que J'entends très bien Bordeaux toutes les nuits à 3 heures du matin. […] mais il faut une très grande habitude pour bien lire au son.(signaux morse)
Mais Yersin vieillit. En 1923, alors âgé de 60 ans, il écrit : Je grimpe moins allègrement qu'autrefois et j'arrive au sommet passablement exténué. De nouveau poussé par la curiosité il se lance dans l'étude de l'électricité atmosphérique .
Puis, au cours d'un voyage à Paris au début de 1924, il décide de transporter en Indochine et de faire monter au Hòn Bà un taureau et deux vaches bretonnes. Mais je suis un peu anxieux du transfert de ces animaux, par chemin de fer de Saigon à Nha Trang, puis par la route de Nha Trang au Hòn Bà; il y aura là pour eux, un moment pénible à passer.
Malheureusement les deux vaches meurent à Suoi Giao de piroplasmose. Elles seront bientôt remplacées, chaque semaine, par 2 ou 3 vaches annamites en chaleur qui seront saillies par le taureau, ce qui devrait donner, à plus long terme, une trentaine de demi-sang. Puis ce sont deux taureaux de races bretonne et tarentaise qui agrandissent le troupeau. Nous avons déjà un certain nombre de jeunes veaux métis de ces deux taureaux.
Les médiocres résultats donnés par la culture des cinchonas au Hòn Bà poussent alors Yersin à faire d'autres essais sur la colline de Dran, c'est pourquoi on le voit moins souvent dans son chalet dès la fin de 1926. Enfin ce seront les plantations de Djiring, Dioum, et du petit Lang Bian, sans compter Suoi Giao et l'Institut de Nha Trang qui lui demanderont de plus en plus de temps de présence. La dernière lettre à sa sœur Emilie écrite depuis le Hòn Bà est datée du 14 mai 1928. Dès lors, les séjours qu'il y fera seront de plus en plus brefs et de moins en moins fréquents.
Que sont devenus aujourd'hui ces bâtiments, vergers, jardins, poulaillers, écuries, étables et autres installations ? Les intempéries, la guerre n'ont laissé que très peu de traces de tout cela. Le chalet lui-même a été détruit, mais dans un souci de réhabilitation du site Le Comité populaire de la province de Khanh Hoa a décidé de restaurer la résidence du microbiologiste Alexandre Yersin. […] A cet effet la province a investi environ 81 milliards de dongs (plus de 5,2 millions d'USD. (AFP – 19/02/2003). C'est maintenant chose faite, même si la route d'accès est souvent victime d'éboulements. Le site devient peu à peu un but de promenades touristiques, et même de brefs séjours, si l'on s'équipe correctement (nourriture, couchage, chauffage) pour des jeunes gens amateurs de découvertes.
De retour au chalet, nous constatons que les gardes ont aménagé tout près de l'entrée, un petit potager qui leur permet de consommer des légumes frais. Il y a aussi une citerne destinée à recueillir l'eau de pluie. Bref, presque tout le confort !
Notre hôte s'absente un instant et revient m'offrir un petit pot de terre cuite trouvé en fouillant les fondations de la maison. C'est vraisemblablement un de ces pots que Yersin utilisait pour faire germer ses graines d'importation. Un très joli cadeau qui me va droit au cœur !
Puis c'est la séance photos traditionnelle et bientôt le départ. Nous sommes très émus en quittant ces jeunes gens si accueillants. Il nous faut maintenant dévaler les nombreux lacets de la route, retrouver notre voiture, et rejoindre Nha Trang. toujours en compagnie de notre fidèle guide Trung, lequel nous dira peu après : Vous êtes des touristes spéciaux qui m'ont permis de découvrir ce site !.
Un sommeil réparateur nous sera nécessaire pour être présents, dès l'aube du lendemain 1er mars, à Suoi Giao, sur la tombe d'Alexandre Yersin, afin d'assister à la cérémonie officielle de la commémoration de la mort de mon grand-oncle.
Daniel Minssen (mars 2012)
linhhồn = âme
nếukhông = autrement
nhânvật = caractère
trong = chez
ủy thác = confier
lịch sử = histoire
tựnhiên = naturel
thiênhướng = penchant
giấcmơ = songe
vậnchuyển = transport
Loïc Hervouet, une voix percutante de la francophonie1
Chez ce journaliste jovial et bon vivant, nous tirons "chapeau" bas car les mots lui viennent du cœur tout en faisant tourbillonner les idées d'ailleurs. Quant à son âme implantée internationale elle est greffée malgache. Disons que l'homme connaît Madagascar comme sa première poche et sa deuxième poche est tamisée de l'éthique journalistique. Il a acquis pour ce métier un penchant pour des tâches de trieur, de médiateur, d'authentificateur qui sont décisives dans la mesure où l'enjeu social du journaliste devient considérable. Autrement exprimée, cette réflexion s'avérait d'autant plus indispensable que l'enjeu social était grand et que l'impact journalistique était fort. De même, il a déjoué le caractère idoine de la toile avec des précautions d’usage, une grande hygiène professionnelle, recommandant aux journalistes et aux citoyens avertis d'avoir une formation spécifique, pour surveiller les pièges de la toile. Mais il faut aussi rendre hommage à ses collègues hommes et femmes de terrain, victimes de laviolenceactuelledesévènementsdeSyrie2.
Par ailleurs, lors de notre rencontre à la journée de la francophie à Montpellier en 2011, il nous a invités à consulter l'Année Francophone Internationale (AFI), revue annuelle qui offre un tour
d'horizon des faits marquants de l'année sur les plans politique, économique, social, culturel et humanitaire, dans plus de 60 pays ou régions francophones de toutes les destinations. Ainsi, pour
les peuples ayant le français en partage, il serait concrètement utile de confier à travers les "quelques points de repère", les résultats des différents
projets de coopération ou les faits marquants encore en gestation. Par exemple, pour le Vietnam, Loïc Hervouet a informé ici et là-bas, de l'impact de la fraternité et de la solidarité entre deux
villes, Montpellier et Dalat, via la couverture tricotée par des retraitées montpélliéraines et continuée par les tricoteuses dalatoises, en vue d'être vendue aux enchères au profit des victimes
vietnamiennes de l'Agent orange/dioxine3. En considérant les choses d'un autre point de vue,
l'histoire de la francophonie "De la colonisation à la décolonisation" est passée par toutes les étapes jusqu'à récemment des francophones prennent conscience
de l’existence d’un espace linguistique partagé, opportun aux échanges et à l’enrichissement mutuel4.
Des femmes et des hommes de lettres seraient à l’origine de ce changement. Quoi de plus naturel pour une entreprise accoudée à l’usage de la langue? Au
songe de la culture et de l’éducation, domaines originels de la coopération francophone, se sont ajoutés, au fil des Sommets, le champ politique (paix,
démocratie et droits de l’Homme), le développement durable, l’économie et les technologies numériques. L’Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie voit le jour à Québec en
1988 et un Institut des nouvelles technologies de l’information et de la formation doté d’un Fonds des inforoutes remplace l’Ecole internationale de Bordeaux en 1998. Bientôt des charters, ces
transports en commun par air traverseront les continents pour convoyer francophones et francophiles vers de nouveaux défis afin de parfaire l’intégration de
tous dans une expansion florissante et poursuivre l'engagement pour le respect de la diversité des cultures, en particulier au Forum mondial de la langue française qui se tiendra à Québec du 2 au
6 juillet 2012.
Dans ces considérations, Loïc Hervouet, une voie percutante de la Francophonie pourra passer aisément le relai de la fabrication de l'information
économique à la génération du numérique.
Nous lui en serions gré d'autant plus que la mondialisation a pris le pas sur la mécanisation.
Nguyen Dac Nhu-Mai
_______________________________________
1 La semaine de la Francophonie du 17 au 25 mars 2012 est déjà médiatisée à travers la presse et les médias. Via les 10 mots d'Or 2012, nous remercions Loïc Hervouet de son soutien pour les victimes vietnamiennes de l'Agent orange/dioxine dans l'AFI 12/2011-2012. Nous en profiterons aussi pour rendre hommage aux journalistes victimes des bombardements sur Homs en Syrie le 22 février 2012.
2 Le photographe français Rémi Ochlik et la journaliste américaine Marie Colvin sont morts le 22 février en Syrie. Tous deux se trouvaient dans un bâtiment faisant office de centre de presse dans la ville assiégée de Homs, bombardé par l’armée. Ils ont ensuite été fauchés par une roquette alors qu’ils s’enfuyaient
http://www.slate.fr/lien/50471/syrie-journalistes-mort-homs
3 Voir Cliquez sur le lien pour télécharger l'article AFI 2011/12 de Louic Hervouet qui mentionne l’opération
"couverture solidaire" que nous menons.
A mentionner quelques rectificatifs: La couverture a pour dimension 336m2 et concourt comme étant la plus grande couverture tricotée au monde ( et non crochetée dont le record est de 285m2).
http://www.adaly.net/app/download/5451542616/AFI2011-003-Asie+v01.pdf?t=1316676339
4 En particulier, la semaine anticoloniale et antiraciste, du 23 février au 17 mars 2012
Nous sommes heureuses d’avoir préparé cet ouvrage
- au service des échanges interculturels franco-vietnamiens,
- au service de la francophonie,
- au service de l’éducation, (ces fables sont un outil pédagogique de haute qualité !)
- au service de l’objectif de la justice sociale et de l’accès de tous les enfants à une éducation de qualité. La page 145 nous explique que le jeune Nguyen Van Vinh était d’une famille trop pauvre pour qu’il puisse aller à l’école !
Il serait resté analphabète si un instituteur digne de ce nom n’avait pas remarqué l’intelligence de ce petit serviteur qui posait des questions si pertinentes après son travail dans la classe…
Au service de l’école, au service de la compréhension de l’interculturel, (La Fontaine se promène totalement à l’aise au Vietnam !), nous souhaitons que ce livre soit connu du plus grand nombre !
Anna Owhadi-Richardson, présidente
l’association Ad@ly
Jeannine Deunff, co-responsable de la réédition.
Nguyen Van Vinh, enfant
La cigale et la fourmie
Le lièvre et la tortue
Pierrette et le pot au lait.
Table des matières
Le Pr. Marcel Autret à son Bureau de Directeur de la Division de la Nutrition et des Politiques alimentaires, à la FAO, Rome, 1960
Dès qu’il ouvrit les yeux le 30 juillet 1909 en Bretagne, jusqu’à ce qu’il les fermât le 19 décembre 2001 à Nice, lePr. Marcel Autret aima la vie, et il dédia avec passion la sienne à la Nutrition, d’abord aux Instituts Pasteur, puis à la FAO et autres Organismes internationaux.
Il avait choisi d’œuvrer aux Instituts Pasteur de Hanoï, dès la fin de ses études universitaires à l’Ecole de Santé Navale de Bordeaux (France) couronnées par l’année à l’Ecole d’Application du Pharo de Marseille (1928-1933), qui le font Docteur en Pharmacie et Licencié es Sciences.
Dès le premier séjour (1934-1937), détaché de la Marine à l’Institut Pasteur, et après un court séjour à l’Institut Pasteur de Saigon, il dirigea à celui de Hanoi les Services de Chimie (hydrologie, chimie des eaux, biochimie, chimie biologique, analyse, contrôle et purification des eaux), et de contrôle des aliments et des fraudes alimentaires. Il fut professeur de Toxicologie et de Biochimie à la Faculté de Médecine de Hanoi (1935-1945), en même temps que professeur à l’Ecole de l’Intendance, et Expert auprès des Tribunaux en fraudes alimentaires et toxicologie.
M. Autret, en 1936, au milieu de ses élèves en Toxicologie et Biochimie à la Faculté de Médecine et Pharmacie de Hanoï
Ses nombreuses tournées de travail dans tout le Tonkin l’amenèrent à s’intéresser à l’alimentation des populations qu’il rencontrait, particulièrement touchées dans le Delta surpeuplé du Fleuve Rouge. Il décida donc d’inscrire à son programme de travail la question alimentaire. Vaste domaine allant de la chimie à l’art médical, en passant par l’hygiène et la nutrition, qui lui valut l’honneur d’être acteur, représentant de la France, à la Conférence intergouvernementale des Pays d’Orient sur l’Hygiène rurale en août 1937 à Bandoeng (Java, Indonésie), organisée par le Bureau d’Hygiène de la Société des Nations. Ce fut le point de départ de l’intérêt du monde pour la Nutrition. L’accueil de ses premiers résultats présentés à Bandoeng, l’encouragea à poursuivre dans cette voie, dès son second séjour (1938-1947).
Le Professeur Yersin
Soit dit en passant, c’est lors de l’escale en août 1937 à Saigon où il prit un caboteur hollandais pour rejoindre Bandoeng, que MonsieurAutret retrouva le Pr Yersin, qu’il avait rencontré à son arrivée en 1934, au moment où le professeur Yersin prenait l’avion pour rentrer en France. Insatisfait des graines de quinquina qui lui avait été fournies, le Pr Yersin confia à mon père le soin de lui faire parvenir de Java des semences saines et robustes de Cinchonia Ledgeriana. Ce sont elles qui sont à l’origine des plantations actuelles.
L’Eau
Lorsque le Pr. Autret retourna au Vietnam dans les années 80 pour la pose de la première pierre de l’Institut de Nutrition, le Ministre de la Santé qui l’accueillit à sa descente d’avion, fut étonné de constater que c’était grâce au travail dans les années 30 de ce septuagénaire qu’il avait pu - après la découverte, dès les guerres terminées, dans les archives de l’Institut Pasteur de Hanoi des plans détaillés de forme et de fonctionnement, ainsi que des lieux précis d’implantation – qu’il avait pu remettre rapidement en activité tout un réseau d’une trentaine de stations d’épuration des Eaux sur tout le Tonkin.
A l’actif de M. Autret, on peut même ajouter la création, dès le début des années 40, d’un Camion d’épuration des eaux de type Autret, modèle de station mobile qui pouvait débiter jusqu’à 2.000 litres/h d‘eau pure, qui fut fort utile quand arrivèrent les troubles.
Le Pr Autret s’intéressa aussi de très près aux possibilités minérales et thermales des eaux du Tonkin, du point de vue géologique, chimique et bactériologique (dont les résultats furent publiés dès 1941 dans la Revue Médicale d’Extrême-Orient), proposant ainsi 35 sources intéressantes, surgissant principalement dans les régions de Son-La et de Ninh-Binh, soit diurétiques par leurs sels de calcium, ou anti-cholestérol par leurs sels de magnésium, soit utiles en bains contre les rhumatismes, la fatigue ou les problèmes osseux.
L’Alimentation et la Nutrition
Lors de ses nombreuses tournées de travail, Monsieur Autret fut alerté par l’état général de santé de populations rencontrées, et s’intéressa donc à leur alimentation et leur nutrition, dont celui-ci dépendait. Il publia ainsi le résultat de nombreuses études, dont par exemple : La protéinémie de l’Annamite du Tonkin - La cholestérolémie de l’Annamite du Tonkin - La chimie du sang des Annamites, étude d’anthropologie comparée, qui montra que l’alimentation et les endémies jouent un rôle important dans la composition du sang, idée novatrice à l’époque - Le problème alimentaire en Indochine - Les laits de vache du Tonkin - Syndrome malin d’origine nutritionnelle chez le nourrisson vietnamien en Indochine, qui fit la relation entre ce que l’on appelait la bouffissure d’Annam et le manque de protéines de l’enfant sevré trop tôt, ce qu’il retrouvera ensuite en Afrique, le Kwashiorkor, relation qui permit d’éradiquer définitivement du monde cette cause de surmortalité infantile, en particulier grâce à la création d’aliments protéinés pour l’enfance. Etc.
Toutes ces constatations l’amenèrent très tôt à créer un Laboratoire d’Hygiène alimentaire (1939) à l’Institut Pasteur de Hanoi, où il élabora la fameuse «Table de compositions des Aliments qui fait encore référence (Table qu’il avait commencée dès son passage à Saigon en 1934 lorsqu’il sillonnait Cochinchine et Cambodge à bord de la voiture de fonction de l’Institut Pasteur, qui n’était autre que le fameux bolide vert foncé, la « Zèbre » qui fut au Pr Yersin). Cela permit aussi de prescrire des rations de combat et de survie basées sur les produits locaux, ainsi que de mettre au point des aliments de substitution en temps de guerre, comme de produits de substitution qui permirent de continuer à produire du froid et à fabriquer les vaccins. Ce Laboratoire a continué ses fonctions jusqu’à la création en 1988 du National Institute of Nutrition.
Carrière internationale et le Vietnam
Après la seconde guerre mondiale et un passage de deux ans (1947-1949) au CNRS à Paris comme Adjoint du Pr Terroine (directeur du CNERNA, le Comité national d’Etudes et de Recherches en Alimentation et Nutrition) où, chargé des Territoires d’Outre-Mer, il fait apprécier son expérience des problèmes de l’alimentation des populations et des maladies de carence en milieu tropical, Monsieur Autret est mis à la disposition du Ministère des Affaires étrangères pour servir dès 1949 à la FAO (United Nations Food and Agriculture Organization) à Washington (1949-1951) puis à Rome (1951-1971) où il a d’abord eu la responsabilité de la Division Afrique-Amérique-Latine.
Et ce n’est donc que lorsqu’il devint Directeur de la Division de la Nutrition et des Politiques alimentaires en 1960 que, étant en charge du monde entier, il put revoir et travailler avec le Vietnam jusqu’à sa retraite en 1971, et ensuite comme Expert pour de nombreux Organismes internationaux spécialisés - FAO, World Food Program, UNICEF, etc.
Il put travailler avec le Vietnam à plusieurs reprises : lors d’une Conférence internationale de Nutrition à Saigon en 1962, en présence du Président Ngo Dinh Ziem - en 1982 pour la pose de la première pierre du N.I.N (National Institute of Nutrition, dont le premier Directeur fut le Pr Tu Giay) créé à Hanoi à son instigation, séjour où il a eu le plaisir de faire la connaissance du Directeur et du Sous-Directeur de l’Institut Pasteur, les fils de Monsieur Hoang Tich Tri, son collaborateur de travail à son second séjour en ce même Institut Pasteur ; où il a eu le plaisir de retrouver monsieur Nguyen Van Mao, son adjoint à l’Institut Pasteur durant le second séjour ; et de poser pour une photographie, qui orne maintenant les murs de la Bibiothèque de l’Institut avec, entre autres, le Pr Koy, Directeur de la Santé et le Pr Tu Giay Directeur du N.I.N - entre ces deux dates, il avait obtenu de haute lutte des Organismes internationaux un Plan quinquennal pour le Vietnam - en 1984 il revient à Hanoï pour un Séminaire UNICEF (United Nations International Children’s Emergency Fund) sur la Nutrition de l’Enfant - en 1982, 1983 et 1984, il est au Vietnam pour des missions comme Expert-Conseil au nom de la FAO, en 1982 et 1984 au nom du WFP, en 1982, 1983, 1984, 1985 au nom de l’UNICEF - puis en 1992, en présence du Président du Comité national de Recherche scientifique et technique du Vietnam, le Général Giap, pour l’inauguration de la Bibliothèque du National Institute of Nutrition, à laquelle M. Autret fit don de toute sa documentation de Nutrition, et qui désormais porte son nom, Pr. Autret’s Librairy.
En plus de ses propres travaux et des Cours de Nutrition de Marseille 1952-1955, cette Bibliothèque comprend : 231 revues scientifiques, 430 rapports d’enquêtes méthodologiques, 24 Cours et 29 Manuels de formation nutritionnelle, 28 publications sur la composition des aliments, 209 volumes de publications de la FAO, 34 publications sur la Malnutrition de l’Enfant, les rapports de 12 Congrès mondiaux, 70 tirés à part, 88 livres du Domaine de la Nutrition, 189 livres sur la Nutrition au Vietnam.
Le Président Ngo Dinh Ziem avec M. Autret (Directeur Division Nutrition FAO) à la Conférence de Nutrition, Saigon 1962
Devant l’Institut Pasteur de Hanoi, 1984 de gauche à droite : Le Pr Koy, Directeur de la Santé le Pr Tu Giay, Directeur du N.I.N Mme Than, du Ministère de la Santé le Pr. Marcel Autret M Nguyen Van Mao, de l’Institut Pasteur le Directeur du Service administratif.
Lors de l’inauguration de la Bibliothèque du N.I.N. (1992) l’équipe de l’Institut de Nutrition de Hanoi entoure : le Directeur, le Pr Tu Giay, (3° à partir de la gauche) le Président du CNRST, Gl Giap (7° à partir de la gauche) le Pr Autret, Dir. Div. Nutrision.
Son immense expérience, acquise sur le terrain, nourrie par une curiosité scientifique toujours en éveil, son enseignement de pointe tant en français qu’en anglais, la formation d’un nombreux personnel qualifié dans tous les pays qui en avaient le désir et le besoin, et sa passion pour la Nutrition de tous, lui avaient ouvert très tôt les portes de nombreuses Sociétés savantes prestigieuses du monde entier : CRS Indochine, CNERNA, Comité consultatif et technique CIE, Comité consultatif FAO-OMS sur les problèmes de Protéines, CMS Georges Ley de Paris, Conseil d’Administration de l’INDHA Nice. Et il était membre élu de l’Institut de Nutrition des USA, membre de la Fondation Française de Nutrition, de la Royal Society of Medicine de Grande-Bretagne, de la Société de Nutrition du Chili comme de Colombie, de la Société belge de Médecine tropicale, des Société de Chimie biologique, de Pathologie exotique, des Experts Chimistes de France.
Et lui valurent de nombreuses récompenses scientifiques, à lui dont la modestie ne les demandait pas : en 1938 Lauréat de la Faculté de Pharmacie à Marseille et Médaille de Bronze du Ministère d’Outre-Mer, Lauréat de l’Académie de Médecine en 1947, Chevalier de la Légion d’Honneur en 1948, Lauréat de l’Académie des Sciences en 1954, Médaille d’Or de l’Académie de Médecine (Hygiène) en 1964, Officier du Mérite Agricole en 1973.
En 2001, le Pr. Autret reçut la lettre suivante du Pr. Ha Huy Khoi, Directeur (le Pr Tu Giay n’était plus) de l’Institut National de Nutrition, de Hanoi, Ministère de la Santé, en date du 9 juillet 2001 :
Dear Pr Marcel Autret,
During the development of the National Institute of Nutrition, we have received many great contributions from you and it was affected productively to the growth of the N.I.N. The Vietnam Ministry of Health and we highly appreciate your contribution to the Cause for Health Care and Protection of the People of Vietnam especially for the Nutrition Works and we are very glad to inform you that the Vietnam Minister of Health has decided to offer you the Medal “ For People ’ s Health ” . This is the first Distinction Medal for those with contributions to the Health Care of Vietnam People.
We would like to enclose here a copy of the Decision. We will see the convenient time to held a ceremony for offering the Medal to you. We will inform you further detailed information.
With our congratulation to You.
With best regards.
Yours sincerely.
Diplôme de la Médaille For People’s Health décernée au Pr. Marcel Autret par le Ministre de la Santé, Hanoi, Vietnam, juillet 2001
Cette récompense est venue clore soixante années (1934-1994) de coopération avec ce pays où est née sa vocation et sa passion pour la Nutrition, et ce peuple que le Pr Autret a aimé épauler dans sa recherche de qualité de sa santé.
Françoise Autret, Pharmacien, Biochimiste en Nutrition
Annie Autret-Lutz, Docteur en Médecine.
ses filles.
Nice le 11 février 2012
Aux organisateurs et congressistes du Colloque de Dalat des 19 et 20 novembre 2011
Mesdames et Messieurs les congressistes ,
ViêtnAmitié vous adresse ses félicitations et ses voeux de plein succès :
Que ce Colloque soit l'occasion de resserrer les précieux liens des collègues de Dalat avec le Réseau International des Instituts Pasteur ! Madame la Présidente d'Ad@lY a voulu placer votre rencontre sous le titre Alexandre Yersin à l'heure d'Internet pour ouvrir aussi ce Colloque à toutes les personnes intéressées par vos échanges et ne pouvant être sur place. Elle a bien voulu me préciser : Nous serons honorés par leurs témoignages et messages qui seront relayés sur le site www.adaly.net et nous en ferons état dans la rédaction des Actes réalisée sous l'egide de l'OIF et confiée à Monsieur Philippe Delalande !
Dr Louis REYMONDON
chirurgien des Hôpitaux
Président de ViêtnAmitié
Ci-desous, les documents qu'a bien voulu nous faire parvenir le Docteur Louis.
17 au 25 mars 2012
20 mars Journée internationale de la francophonie
C'est dans ce cadre qu'AD@lY organise un concours, avec l'Académie de Montpellier et des établissements scolaires de Dalat en particulier. L'opération est parrainée par le Bureau Asie Pacifique de l'OIF, que préside Madame Anissa Barrak et est suivie par Madame Sophie Gambart de l' antenne de l'Institut de Français du Vietnam au consulat de France à Ho Chi Minh Ville.
L'opération "dis-moi dix mots" vous invite chaque année à découvrir dix mots choisis avec nos partenaires francophones (la Belgique, la Suisse, le Québec et l'Organisation internationale de la Francophonie). En 2011-2012, le thème de l'expression personnelle est à l'honneur : Dis-moi dix mots qui te racontent. Dévoiler un sentiment, consentir un aveu, raconter une anecdote, faire part d'un rêve : la langue française est riche de ressources lexicales pour mettre en mots, son moi (et ses émois). A votre tour, emparez-vous des dix mots pour donner libre cours à votre créativité et développez de nombreux projets tout au long de l'année en vous aidant de nos documents : dépliant, livret, exposition... et des multiples ressources qu'offre ce site internet.
Sans la Francophonie, le français serait confiné à la France, la Belgique, la Suisse, au Québec … plutôt que de regrouper aujourd’hui 70 PAYS ET TERRITOIRES où vivent 500 MILLIONS de personnes.
La Francophonie se fixe pour les quarante années à venir d’ETENDRE SON CHAMP D’ACTION.
L’ACTION DIS-MOI DIX MOTS proposée aux établissements scolaire permet à vous, enseignants, d’informer vos élèves sur l’enjeu de la FRANCOPHONIE et de leur permettre d’exercer leurs compétences en LANGUE FRANCAISE dans un cadre motivant et enrichissant. Nous vous permettons par ce biais d’ouvrir une porte effective sur l’International en vous proposant des liens concrets et directs avec des écoles, collèges et lycées disponibles et disposés à des échanges fructueux. …en particulier avec le Vietnam
Tien Hoc Le, Hau Hoc Van ,
Apprends d’abord la politesse, tu apprendras à lire après.
Libre court à la création : fables, chansons, slams, theatres,dessins, BD… !
Une manifestation aura lieu à cette période avec la projection du film biographique de Nguyen Van Vinh dont une partie a été tournée à Montpellier.
En vous remerciant par avance d’apporter, avec vos élèves, votre pierre à l’édifice de la Francophonie, de la promotion de la langue française et des valeurs de solidarite qu’elle porte EGAUX DIFFERENTS UNIS
References, boîte à outils.
Site partenaire : www.adaly.net,
Revue AFI Année Francophone Internationale 20/10/11 et 20 /11/11
www.culture.gouv.fr/culture/dglf
contacts :
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Voir aussi l'intervention de Madame Annick Perrot sur le regard de Marguerite et celle du Dr Louis Reymondon sur le Dr Jean Louis ainsi que celle du Docteur Jacques Henri Penseyres sur les origines Suisses de Yersin
« Dans la vie courante, dans ses relations avec ses pareils, l’homme doit se servir de sa raison, mais il commettra moins d’erreurs s’il écoute son cœur ».
Pierre Lecomte du Noüy (1883-1947)
« Etre ce que nous sommes et devenir ce que nous sommes capables de devenir, tel est le seul but de la vie ».
Robert Louis Stevenson (1850-1894)
« Nos études, nos expériences, coupent par une infinité de courbes la ligne droite qui mène à la vérité. Ce sont autant de jalons définissant la vraie route, et nécessaires à l’imperfection humaine ».
Justus von Liebig (1803-1873)
Précisons d’emblée et avec humilité que le présent essai ne peut être qu’une approche d’un sujet aussi philosophique. Néanmoins il nous est apparu que le terme de destinée n’était pas trop fort pour l’enfant suisse devenu un sage vénéré de tout le peuple vietnamien.
Se pose alors la question des influences sur cette destinée, à savoir les circonstances qui ont guidé ce parcours exceptionnel, et plus particulièrement à la période suisse de Yersin.
Orphelin de père, Alexandre Emile John Yersin est né le 22 septembre 1863 au hameau de La Vaux près d’Aubonne (Canton de Vaud, Suisse), au bord de la rivière du même nom. Son père, Alexandre Jean Yersin, décédé d’une apoplexie foudroyante le 2 septembre 1863 à l’âge de 38 ans, y occupait depuis 1861 le poste d'intendant des poudres dans la Suisse française.
Alexandre Jean Yersin, né d’un père inconnu, portait le nom de sa mère, qui dans sa condition modeste avait consenti à de gros sacrifices financiers pour permettre à son fils de suivre pendant deux ans les cours de physique et de zoologie à l’Académie de Genève. Le jeune homme sût apprécier ces nobles sacrifices; il redoubla de zèle et rendit à sa mère dévouement pour dévouement. Après avoir été si longtemps nourri du travail de sa mère, il eût enfin la joie de pouvoir à son tour la faire jouir de la modeste aisance que son propre travail devait bientôt lui procurer. Alexandre Jean Yersin fut maître enseignant à l'école moyenne de la petite ville d'Aubonne, puis instituteur au collège de Morges, où il consacra ses modestes loisirs à des travaux scientifiques sur les orthoptères (grillons), qui le firent reconnaître par tous les orthoptérologistes d’Europe !
A côté de ses travaux sur l'histoire naturelle, le père de Yersin, auquel toutes les sciences inspiraient un vif intérêt, avait continué ses études météorologiques. En 1854 il publia ses observations sur la température des principales sources qui jaillissent au pied du Jura. En 1855 il communiqua à la Société vaudoise des sciences naturelles le résultat de ses observations sur les seiches du lac Léman (terme emprunté à l’hydrodynamique pour désigner des oscillations de l'eau dans un bassin de forme et de taille quelconques), recherches qui avaient pour but d'étudier la cause de ce phénomène en comparant la marche du baromètre aux deux extrémités du lac avec les mouvements des seiches à Morges. Il constata que les seiches ont à Morges une ampleur de 3 pouces au plus et qu'elles se produisent très brusquement et par oscillations de 6 à 7 minutes. Ces recherches n'ont pas été poursuivies plus loin, mais nous savons qu’elles ont été reprises plus tard par le célèbre naturaliste, physiologiste, limnologue, sismologue et enseignant, de Morges également.
Vous conviendrez que nous ne pouvons pas nous empêcher de tirer certains parallèles entre la jeunesse et les activités scientifiques du père et celle du fils.
Yersin a également été élevé par sa mère, mais a la différence de son père il était né d’un père connu, auquel il pouvait au moins essayer de s’identifier à titre posthume, en fonction de ce qu’il représentait pour sa mère et de ce qu’il avait laissé à sa postérité en terme de connaissances scientifiques. Dans ce contexte il vaut la peine de rappeler que le premier texte de conférence scientifique rédigé par Yersin, en tant qu’étudiant en médecine à Lausanne (il y fit sa première année propédeutique en 1883/84 avant de partir à Marburg, puis à Paris pour y terminer ses études de médecine) s’intitule Les orages ! Nous ne savons pas si ce texte a été écrit dans le sillage des études météorologiques de Yersin père, mais nous sommes à peu près certains que Yersin a bénéficié à cette occasion des précieux conseils de son professeur de physique Henri Dufour à l’Académie de Lausanne, qui lui-même a travaillé sur les orages. Mentionnons aussi que le 14 décembre 1883 Yersin est entré à la société d’étudiants Stella Valdensis sous le nom d’ Ozone, en acceptant la devise Amitié – Travail. En 1929 il reprend expérimentalement ce sujet de l’électricité atmosphérique à Nha Trang, et de juillet 1929 à juillet 1930 il relève soigneusement le potentiel du champ électrique à 7 heures du matin, à 13 heures et 17 heures à un, deux et trois mètres du sol.
Comme son père Yersin a donc grandi dans la charmante petite ville de Morges, située au bord du Lac Léman. C’est le plus grand lac alpin et subalpin d'Europe et il marque la frontière entre la Suisse et la France. Son effluent est le Rhône qui rejoint définitivement la France en aval de Genève en poursuivant son cours vers la Méditerranée. L’élément aquatique, la batellerie, la pêche font partie du cadre de vie de Yersin. Morges est une ville portuaire et on y voit accoster tous les jours des barques à voile qui transportent des marchandises de toutes sortes et des bateaux à vapeur pour le transport des personnes. En effet, le tourisme est déjà en développement ! Mais les conditions de vie restent simples : pas d’eau courante, pas d’électricité, pas de téléphone dans les ménages. Par la route on voyage en train à vapeur ou en diligence quant on en a les moyens et à pied quand on en a pas. Aujourd’hui il y a encore les cartes postales anciennes pour nous faire contempler un monde qui peut paraître idyllique, mais qui en réalité ne l’était pas. En arrivant pour la première fois à Nha Trang en 2006 nous avons de suite compris que Yersin y avait retrouvé un peu de sa patrie : l’eau, le soleil, les montagnes, les pêcheurs et les barques à voile !
Ainsi, nous sommes convaincus que les vingt et une premières années de sa vie ont laissé sur Yersin une empreinte indélébile, même si cette empreinte reste dans sa majeure partie inexprimée. En effet, Yersin ne se réfère pas souvent de manière explicite à la Suisse, si ce n’est d’écrire à sa mère depuis Marburg qu’il a donné à la famille Wigand qui l’héberge une carte postale de la magnifique Grand Rue de Morges, de comparer les pâtisseries de Marburg avec les délicieuses pâtisseries de Morges, d’approuver ou de désapprouver dans l’une ou l’autre lettre à sa mère les décisions politiques prises en Suisse, ou de se rappeler que les cours de l’Académie de Lausanne pourraient lui être utiles à l’Ecole de médecine de Hanoi, ou qu’un certain commerce pourrait lui fournir le matériel dont il a cruellement besoin pour ses explorations, notamment chronomètre et armes à feu ! Dans son carnet de route Yersin note le 2 avril 1892 : … On nous fait entendre après le souper un peu de musique sauvage ; les instruments sont une douzaine de gongs en cuivre de diverses dimension et un énorme tamtam. Pour moi, personnellement, j’aime cette musique. Elle ne manque pas d’harmonie lorsque le chef sait choisir ses gongs. [Je me crois presque transporté dans] Elle me rappelle toujours les chalets suisses dans la montagne, et il me semble entendre les clochettes des vaches rentrant du pâturage . Nous voyons bien que Yersin reste attaché à la Suisse par une sorte de fil invisible, faisant partie de son intimité. Mais comment pourrait-il en être autrement puisque chaque être humain reste marqué par le temps de son enfance et de son adolescence. La période considérée dans le contexte de cet exposé est courte. Elle s’étend de 1863 à 1884, date à laquelle Yersin quitte définitivement la Suisse qu’il ne reverra d’abord que le temps des vacances, puis lors de brèves escales entre deux trains, de plus en plus rares après le décès de sa mère en 1905. Yersin n’a que quelques rares fois esquissé la possibilité de rentrer en Europe, notamment lors de ses déboires avec l’Ecole de médecine de Hanoi, suite au départ du gouverneur général Paul Doumer et de son remplacement par Paul Beau. Le 4 février 1904 Yersin écrit d’Hanoi à sa mère : « … Les difficultés avec le Gouvernement ne font que croître et cette semaine j’ai été bien près de tout abandonner pour rentrer en France. S’il ne c’était agi que de moi, je n’aurais pas hésité, mais j’ai charge d’âme en Indo-Chine et je n’ai pas voulu abandonner mes collaborateurs dans un moment difficile …. Il nous a été rapporté que le Docteur Henri Gaschen, qui fut directeur de l’Institut de microbiologie de l’Université de Lausanne après avoir travaillé pendant plusieurs années à l’Institut Pasteur de Hanoi, se permit de poser à Yersin, lors d’une entrevue, la question indiscrète de savoir s’il n’avait jamais songé à rentrer en Suisse. Yersin répondit très laconiquement Monsieur, je suis français ! Ceci nous démontre au moins clairement que d’une part Yersin n’a jamais songé à retourner vivre en Suisse et que d’autre part le lien invisible, dont nous avons parlé, ne se rattache pas à un sentiment nationaliste suisse, mais bien plus à ce que nous appelons l’esprit du lieu.
Pour saisir l’esprit du lieu il faut non seulement être capable de reconnaître les aspects matériels d’un site, donc sa structure géologique, son climat, la présence éventuelle de l’eau, sa végétation, l’influence de l’homme (méthodes culturales, occupation de l’espace, architecture …), mais aussi son caractère immatériel qui dépend beaucoup de la conscience que l’on en a. Les composantes de ce caractère immatériel sont l’histoire, le mythe, la légende, l’atmosphère, l’usage qu’on en fait et son évolution à travers les âges, l’image, voulue ou ressentie, partagée ou non, qui s’en dégage. Le genius loci ou génie des lieux de la Rome antique, l’ancêtre de l’ esprit du lieu, a existé dans pratiquement toutes les civilisations. Il hantait les bois, les cours d’eau, les montagnes, et nous conviendrons qu’il s’agit là d’une notion animiste, voire magique. Yersin a bien su ressentir et parfois transcrire l’esprit du lieu. Le 8 avril 1879 Yersin écrit de Morges à sa sœur : … Je ne sais pas si maman t’as écrit que je suis remonté dans ma mansarde et j’y admire tous les matins de magnifiques levers de soleil… Depuis sa mansarde de la maison située à la Rue de Lausanne 22 (aujourd’hui Rue de Lausanne 11, mais la maison a été démolie en été 2010) Yersin voit le lac Léman et les Alpes de Savoie. Mais il y a aussi les Alpes vaudoises ! Le 5 août 1887 Yersin écrit à M. Roux depuis les Ormonts : … Que les vacances sont une bonne chose, surtout quand on les passe à la montagne comme moi. J’aimerais que vous puissiez voir tout ce que je vois : ces rochers, ces forêts et ces immenses glaciers ; les rues et les boulevards de Paris paraissent bien pâles en comparaison. Je passe mes journées à ne rien faire et pourtant le temps passe vite, c’est curieux ! Je me promène, je vais cueillir des fraises dans les bois. Je fais des digues dans la rivière [il s’agit de la Grande Eau, affluent du Rhône, n.d.l.r.] (c’est une de mes occupations favorites). Je fabrique des moulins et des cerfs-volants pour les enfants du village. Voilà ma vie … L’esprit du lieu peut aussi en rappeler un autre. Ainsi, le 2 septembre 1889 il écrit à sa mère depuis Dieppe : … Enfin me voilà en voyage comme tu le vois. Je jouis par tous les pores. La mer est si belle ! Et cette brise avec émanations salines qu’on respire ! Quoique le temps soit superbe il y a de grosses vagues, comme par un vent violent sur le lac … Je me suis couché dans l’herbe au sommet de la falaise qui domine de 100 mètres la mer et j’y suis resté près d’une heure à écouter le bruit des vagues et à respirer …
Pour bien comprendre cette faculté de perception de l’esprit du lieu chez Yersin, qui traduit également une sensibilité sensorielle exacerbée, bien que parfaitement maîtrisée, il nous faut revenir à un aspect incontournable et décisif de son éducation, à savoir son éducation religieuse ! La famille Yersin est protestante, mais fait partie de l’Eglise libre par opposition à l’église nationale.
Aux environs de 1810, un réveil spirituel traverse le protestantisme genevois. Ce renouveau de foi véhicule une spiritualité qui insiste sur la conversion personnelle, en fait l’expérience individuelle de la rencontre avec Dieu, mais aussi sur une vie spirituelle plus intense, une éthique chrétienne résolue et un engagement dans l’évangélisation et la mission. Ce nouveau profil au sein du protestantisme romand de l’époque conduit les tenants du Réveil à plaider pour un retour aux grandes affirmations de la Réforme, notamment à l’inspiration et à la pleine autorité de la Bible reconnue comme Parole de Dieu.
Les tensions sont alors vives au sein du protestantisme. Finalement elles entraînent la fondation de nouvelles Eglises, formées uniquement de personnes qui ont fait une démarche de foi personnelle. Cet engagement chrétien entraîne des conséquences dans la manière de vivre des réveillés, notamment une intense activité sociale.
Henry Dunant (1828-1910), le fondateur de la Croix-Rouge en 1863, compte parmi ces réveillés qui ont voulu voir leur foi se vivre dans le quotidien de leur existence.
Vers 1820 ce Réveil atteint le canton de Vaud. Ce sont d’abord de jeunes pasteurs de l’Eglise nationale qui sont touchés. Ils sont toutefois très vite en butte à l’hostilité des autorités civiles et religieuses ! Leurs prédications « réveillées » suscitent chez quelques paroissiens le désir de rencontres de prière et d’étude biblique au domicile du pasteur. Ces rencontres ne sont pas du goût de tout le monde. Des attroupements se forment et des manifestations hostiles s'organisent à l’endroit de ceux qui vont se voir affublés du sobriquet de mômiers. Ces attroupements tournent bientôt à l’émeute. Il faudra attendre 1847 pour qu’enfin 37 paroisses se regroupent et constituent l’Eglise libre. Alexandre Vinet (1797-1847), théologien et professeur de littérature française, aura été le principal inspirateur de ce mouvement visant à la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
Ainsi on comprend pourquoi la communauté de l’Eglise libre de Morges est une communauté chrétienne particulièrement soudée formant un tissu social dans lequel on se serre les coudes. Chez les Yersin les réunions de prières « libristes » sont fréquentes, et les lieux de vacances, comme Guévaux et les Ormonts, font référence à des paroisses d’accueil de l’Eglise libre. C’est dans ce cadre que Yersin manifeste de manière active et publique son engagement chrétien. En 1878 il assume la présidence de la section morgienne de l’Union chrétienne des jeunes gens (après celle de son frère Frank en 1877). L’église libre et l’église nationale du Canton de Vaud ont fusionné en 1966, et aujourd’hui seule la chapelle des Charpentiers, dont les cloches ont sonné pour la première fois le 12 juillet 1863, nous rappelle la vie intense de l’église libre de Morges.
Mais il nous faut ici relater un autre fait décisif de la vie religieuse de Yersin : sa rencontre virtuelle avec Livingstone ! David Livingstone (1813-1873) était un médecin, missionnaire, élevé dans la religion presbytérienne (église protestante d’Ecosse notamment à l’origine du Réveil et des églises protestantes libres) et explorateur qui contribua à la fois au développement et à la promotion de l'empire commercial britannique d'une part, à la lutte contre la traite esclavagiste et à l’évangélisation du sud du continent africain d'autre part. Il participa au mouvement d'exploration et de cartographie de l'intérieur du continent africain précédant le partage de l’Afrique entre grandes puissances européennes. Il fut notamment le premier Européen à découvrir la vallée du Zambèze et les majestueuses chutes Victoria et consacra une partie de sa vie à rechercher les sources du Nil. Livingstone fut l'un des héros britanniques les plus populaires et les plus emblématiques de l’époque victorienne. De par sa volonté d'articuler recension des richesses de l'Afrique dans une perspective commerciale et d’évangélisation, il correspond à un tournant dans la perspective missionnaire. La haute idée qu'il avait de sa culture d'origine et sa volonté de faire bénéficier les Africains des avantages de la civilisation britannique en font un précurseur de l’impérialisme colonial européen qui se déploiera après sa mort.
On relevait aussi fréquemment ses origines modestes pour faire de lui un exemple de réussite sociale par le travail, la force de caractère et la persévérance, valeurs par excellence de la société victorienne ! Livingstone fait ainsi partie des personnages érigés en modèles. C'est cependant le célèbre récit que Stanley tira de son expédition en 1872 Comment j’ai retrouvé Livingstone qui joua un rôle déterminant dans sa canonisation en élevant l'explorateur écossais au rang de mythe.
Mais quelle est la relation de Livingstone avec l’éducation religieuse de Yersin ? Il est évident
que pour l’église libre Livingstone était le modèle à suivre. Nous avons retrouvé la trace de l’existence d’au moins un livre sur les exploits de
Livingstone dans chacune des deux bibliothèques des paroisses libres de Morges et des Ormonts ! De plus le pasteur Paul Berthoud (1847-1930),
pionnier de la Mission Romande (Suisse),
adressait le 17 mai 1869, avec son ami Ernest Creux, au synode de l'Eglise Libre une lettre cent fois remise sur le métier. Ces deux étudiants font
un exposé de leur rêve, qui …à force de prières, de conseils, d'oppositions... paraît réalisable: l'Eglise vaudoise doit entreprendre une Mission
nouvelle,...c'est Dieu qui le veut...Nous soupirons après le moment où l'Eglise nous prendra pour ses missionnaires... Au synode vaudois on sourcilla, on hésita encore, mais l'idée
d'une Mission Vaudoise finit par dominer. On décida que Paul Berthoud se préparerait pour l'Afrique en
allant apprendre l'anglais et en suivant des cours de médecine. II débuterait, comme Ernest Creux, chez les amis de la Mission de Paris, au
Lesotho. En 1872, Paul Berthoud, dont l’enfance et la jeunesse s’étaient passées à Morges, épousa Eugénie Exchaquet et partit pour le Lesotho, où il arriva au
début de 1873.
Et puis laissons Yersin lui-même nous confirmer ses intentions ! Le 11 août 1891 il écrit de Saïgon à sa mère : Je trouve dans ma cabine res 2 lettres, mes journeaux, une lettre de Loir qui me presse toujours d’aller le rejoindre ! Je voudrais avant de lui répondre définitivement avoir une lettre du capitaine Cupet pour savoir si je pourrais obtenir une mission scientifique d’exploration pour le Haut Donnai ; car je vois que j’aboutirai fatalement à l’exploration scientifique, j’ai trop de goût pour cela et tu dois te souvenir que cela a toujours été mon rêve bien intime que de suivre de loin les traces de Livingstone. Et puis en réfléchissant aux promesses de Loir, je me demande s’il a le droit de compter sur l’avenir comme il le fait. Toutefois la mère de Yersin ne l’entendait pas de cette oreille. Elle aura certes exhorté son fils de rentrer en Europe, puisque le 6 septembre 1891 il lui écrit de Saïgon : Chère maman, je n’ai pas encore digéré ta lettre du 3 août, je te l’avoue. Ce que tu m’y dis est tout-de-même un peu dur, et la grande distance ne contribue pas à l’atténuer. … Tu me parles de rentrer à l’Institut Pasteur en disant qu’on me regrette là-bas. Cela je n’en sais rien, car il y a je ne sais combien de mois que M. Roux ne m’a pas écrit. Et puis d’ailleurs mon intention bien arrêtée est de ne plus rentrer à l’Institut Pasteur. J’y ai passé assez de temps pour le connaître, et maintenant surtout que j’en suis éloigné, je le juge de plus haut. La vie de laboratoire qu’on y mène me paraît impossible une fois qu’on a goûté de la liberté et de la vie au grand air ; et je ne suis pas le seul de mon avis… ».
Il nous reste encore à préciser les influences de la période suisse sur la vocation médicale et le choix des lieux d’études. Une partie de la réponse est déjà contenue dans les explications sur Livingstone. Yersin a pu également bénéficier des conseils avertis et des encouragements de deux médecins, dont les fils étaient ses camarades d’école, le Docteur Jean-Marc Morax (1838-1913), médecin à Morges, chef du service sanitaire cantonal de 1893 à 1912 et le docteur Ferdinand Jaïn (1813-1887), médecin retraité habitant Morges depuis 1867, père de Fanny Jaïn, avec laquelle Yersin visite l’exposition universelle de paris en 1889. Le 27 mai 1887 Yersin écrit de Paris à Fanny Jaïn à l’occasion du décès de son père : …Vous savez combien je l’aimais, il a toujours été si bon et si affectueux pour moi. Jamais je n’oublierai tout ce que je lui dois, car il m’a appris bien des choses et m’a donné bien des conseils excellents… En effet, en 1877 M. Jaïn avait perdu son fils qui était un camarade de classe de Yersin, et les liens s’étaient vraisemblablement reserrés à cette occasion, ceci d’autant plus que les Yersin et les Jaïn étaient des voisins proches de la rue de Lausanne à Morges.
Les études à l’étranger s’imposent, car Lausanne n’aura pas d’université, ni de faculté de médecine avant 1890 et il est exclu d’aller étudier à Berne, dont on a guère oublié qu’il a dominé le canton de Vaud pendant près de 250 ans !
Mais les connaissances d’allemand acquises au lycée classique de Lausanne, ainsi que les relations de Mme Yersin vont permettre un panachage des études de médecine entre Marburg (1884-1885) et Paris (1885-1888). La Suisse reconnaît dès 1848 trois langues nationales (allemand, français et italien), dont l’apprentissage réciproque est favorisé par l’Etat fédéral et les cantons.
Pour conclure nous pouvons affirmer que Yersin a puisé dans sa période suisse les ressources qui allaient lui être nécessaire pour vivre une vie d’homme libre, responsable et résolu, à l’écoute de sa voix intérieure. Homme de foi, il a su par son courage, sa persévérance et sa compassion pour les plus faibles et les plus démunis, obtenir la confiance des populations que les européens de l’époque appelaient des sauvages. En cela Yersin doit être perçu comme un homme traditionnel.
L’homme traditionnel appartient aux sociétés traditionnelles et évolue dans une communauté soudée autour de valeurs spirituelles. En son centre, existent une ou plusieurs forces invisibles, sacrées, ordonnatrices, qui projettent et attirent l'être, et par rapport auxquelles il se définit pour donner un sens à son existence. Il se considère comme un voyageur et un intermédiaire. Voyageur parce qu'il va vers ailleurs et intermédiaire parce qu'il est inter-monde. L’homme traditionnel est un être qui englobe le visible et l'invisible en les assimilant dans son être, par sa présence dans l'existence. L'homme traditionnel est donc un être dont le vécu dans le monde est régi par une vision fondamentalement religieuse. Son existence est gouvernée par une autre réalité : un réel indéfini, indéterminé qui se révèle précisément dans le visible et par la seule détermination de sa volonté propre.
Je suis le maître de mon destin. Je suis le capitaine de mon âme »
William Henley (1849-1903)
Sources : des indications peuvent être obtenues sur demande auprès de l’auteur
©Jacques-Henri Penseyres 2011
Adresse de l’auteur :
Jacques-Henri Penseyres
Prof. Dr méd.vét. FVH
Ancien chargé de cours à l'Université de Berne
Ancien vétérinaire cantonal du Canton de Vaud
Route du Pâquier 11
CH-1723 Marly / Suisse
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