Hommage d'AD@lY au Général Vo Nguyen Giap
Le Général Vo Nguyen Giap, brillant stratège, vainqueur de Dien Bien Phu, père de l'indépendance du Vietnam est un artisan de la paix...Il l'a encore prouvé jusqu'à la dernière minute de sa vie en choisissant de tirer sa révérence à Hanoï à 102 ans le 4 octobre 2013, Année croisée France Vietnam.
Cette année symbolique fêtant le 40 ème anniversaire des Accords de Paris, cette année croisée France Vietnam qui va consolider les liens amicaux entre les deux pays après avoir pansé les plaies d'une longue guerre fratricide.
Il nous invite à tourner cette page de l'histoire et de regarder l'avenir avec sérénité dans un esprit de réconciliation et de reconstruction. Un partenariat de codévelopement gagnant gagnant, dans le respect des valeurs de la francophonie à l'heure d'Internet :
Nous sommes égaux , bien que différents , restons unis !
Clin d'œil du destin 2013 fête aussi le 150 ème anniversaire de la naissance d'Alexandre Yersin salué par l'émission commune des deux pays par quatre beaux timbres avec son portrait avec en toile de fond, l'Institut Pasteur de Paris en France et l'Institut Pasteur de Nhatrang au Vietnam.
Le 22 septembre 2013, AD@lY Les Amis de Dalat sur les traces de Yersin a fêté cet anniversaire à la Salle des Actes de la Faculté de Médecine de Montpellier avec le parrainage de SEM Duong Chi Dung, Ambassadeur du Vietnam en France.
L'Académie des Sciences d'outre mer et l'Organisation Internationale de la Francophonie se sont associés à cet hommage.
Le Vietnam va honorer Alexandre Yersin du titre de citoyen d'honneur , ce magnifique hommage de reconnaissance est un symbole de réconciliation.
Il ouvre une nouvelle page après Diên Bien Phu...Le Général Giap peut reposer en paix.
AD@lY, parrainé par le regretté Raymond Aubrac, adresse à la famille du Général Vo Nguyen Giap ses plus respectueuses et affectueuses condoléances.
Le Général restera toujours vivant dans nos cœurs et nos mémoires.
Dr Anna Owhadi Richardson
Présidente fondatrice d'AD@lY
Les Amis de Dalat sur les traces de Yersin
214 rue Christian Dior Aqueduc II
34090 Montpellier France
Un enfant de l’Oncle Ho1
Alain Ruscio
Historien, président du CID Vietnam
Si l’on devait résumer d’une formule la vie et la personnalité de Vo Nguyen Giap, celui qu’Ho Chi Minh considérait comme un de ses fils préférés, avec Pham Van Dong, on pourrait, on devrait dire : cet homme a toujours eu un mal fou à dire je. Il riait lui-même beaucoup des formules lues sous la plume d’observateurs occidentaux, du type Le vainqueur de Dien Bien Phu, L’ennemi le plus redoutable des Français, puis des Américains. Giap n’aimait pas personnaliser les événements, comme toujours les Vietnamiens, comme souvent les communistes. Ce n’était pas de la fausse modestie : quand il affirmait que c’étaient les masses qui faisaient l’histoire, il croyait ce qu’il disait. Précisons pourtant : il ne fut pas le père de l’armée populaire vietnamienne ? il ne fut pas le vainqueur de Dien Bien Phu ? il ne fut pas le stratège de la guerre contre les Etats-Unis ? Certes, si on prend à la lettre ces formules réductrices. Mais il y fut bien pour quelque chose… En bon marxiste, Giap aurait dû reconnaître que les grands bouleversements de l’histoire du monde naissent de la rencontre entre des éléments objectifs et la capacité de grands hommes d’exploiter des situations. Mais, décidément, sa modestie et, je dirais, son hochiminisme l’en empêchaient.
J’ai eu l’insigne honneur de le rencontrer dix, vingt, trente fois, rencontres échelonnées sur une trentaine d’années et de devenir, j’ose dire, un proche. La première fois, c’était en mars 1979, à Hanoi. Le Vietnam traversait alors l’un des pires moments de son histoire. Son économie était vacillante, ses relations internationales disloquées (blocus américain, hostilité allant jusqu’à la guerre avec la Chine et les Khmers rouges), la France giscardienne n’était pas la dernière à vitupérer son ancienne colonie, le Vietnam se retrouvait dans un tête-à-tête, qu’il aurait probablement préféré éviter, avec l’URSS et le Comecon – lesquels, affaiblis, entamaient alors leur dernière décennie d’existence. Et cet homme, qui n’avait jamais douté, qui ne doutait pas, transmettait sa confiance.
Vo Nguyen Giap, né le 25 août 1911, aura consacré son siècle d’existence à la défense de deux idéaux : l’indépendance nationale de son peuple et le communisme. Dissocier les deux, tenter de choisir entre le patriote Giap et le camarade Van (c’était son nom dans la résistance), comme il est parfois procédé en Occident, paraît un exercice infructueux.
Né au centre du pays, tout près de ce 17ème parallèle qui avait si longtemps, trop longtemps, déchiré son pays, mais aussi dans une région connue pour ses traditions de lutte, il s’est engagé très tôt dans le mouvement national. À quinze ans, il est exclu du lycée de Hué pour participation à une manifestation nationaliste. Vers cette époque, il est déjà en contact avec le Tan Viet, Parti nationaliste aux options nettement progressistes, socialistes. Il y a déjà, alors, des noyaux communistes, qui vont progressivement s’imposer. On peut dire que, dès 1930 et la fondation d’un Parti communiste Indochinois, le bras de fer est commencé, les deux principaux protagonistes d’une lutte titanesque sont en présence.
Le jeune Vo Nguyen Giap a entendu parler dès sa jeunesse d’un certain Nguyen Ai Quoc, le futur Ho Chi Minh, alors éloigné du Vietnam, mais terriblement efficace dans sa lutte au sein de la IIIème Internationale. Dans le pays, la réputation de ce patriote hors normes grandit. Aussi est-ce tout naturellement qu’avec un autre jeune militant, Pham Van Dong, il prend contact avec ce Nguyen Ai Quoc. Nous sommes en 1940, la guerre vient de prendre une dimension mondiale. C’est ce noyau d’hommes déterminés, appuyé sur une mobilisation populaire croissante, qui va donner naissance au mouvement dit Viet Minh (1941), puis qui va proclamer l’indépendance du pays (1945), enfin entamer une lutte de trente années contre les envahisseurs étrangers, qu’ils aient l’étiquette colonialiste (Français) ou impérialiste (Américains).
Dans sa longue vie, Vo Nguyen Giap n’a pas eu souvent l’occasion de faire des pauses, de prendre le temps de mesurer le chemin parcouru. Et pourtant ! Quelle disproportion apparente entre sa poignée de premiers guérilleros, mal armés, peu formés, et une France colonialiste bien décidée à maintenir à tout prix le joug ! Et, plus tard, contre les USA, quel fossé entre ce qui était toujours présenté comme un petit peuple et la formidable armada du complexe militaro-industriel qui déversa une décennie durant, par millions de tonnes, bombes à fragmentation, napalm et dioxine !
Mais le Vietnam a vaincu, même si, hélas, Ho Chi Minh, décédé en 1969, n’a pu voir ce jour. Le 30 avril 1975, l’armée populaire mettait à bas les derniers pans de l’édifice bâti pierre à pierre par les puissances occidentales durant cent vingt années. Dans la vie d’un peuple, m’a dit Vo Nguyen Giap, il y a parfois des rêves, des rêves tellement beaux que l’on pourrait croire leur réalisation impossible. Eh bien ! En cet instant, nous avons pu réaliser un rêve chéri : voir enfin le pays réunifié et libre. Le pays indépendant, en paix et en marche vers le socialisme. Nous n’avons jamais eu une minute d’émotion comparable à celle-là. Et, tous, nous étions très émus, parce que nous pensions à notre Président Ho Chi Minh.
Adieu, camarade Van. En pensant à vous, nous aurons toujours en tête, désormais, ces vers de votre grand poète national, Nguyen Trai :
Notre pays a connu grandeur et décadence
Il n’a jamais manqué d’enfanter des héros.
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1 Article basé sur le livre-entretien, Vo Nguyen Giap, Une Vie, Propos recueillis par Alain Ruscio, Hanoi, 1979-2008, Paris, Éd. Les Indes Savantes, 2011
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tchankinahoo Giap (vendredi, 13 septembre 2019 21:35)
il a connu la France de l'intérieur, la mission continue, je suis son petit fils de France, penser a me rencontrer